Le Sénégal en mouvementA LA UNE AFRIQUE 

Si le Sénégal tombe, quel serait le sort de la Côte d’Ivoire ?

Le Sénégal vient de provoquer ou d’ouvrir un grand pan qui peut inspirer les autres pays voisins qui sont dans un autre registre de coopération avec de nouveaux partenaires. Macky Sall n’a pas été stratège en exposant les résidus de la France-Afrique et il vient de les livrer à des vindictes populaires. Les failles qui laissent entrevoir le fond de la caisse.

A notre connaissance, dans l’espace francophone de l’ouest africain, il ne restait que  ces pays tampons, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Le Sénégal vient de s’écrouler.

Les conséquences immédiates s’adressent au président Ouattara. C’est de bien réfléchir pour éviter d’emprunter ce virage dangereux. On ne peut pas lui faire croire qu’il est tellement aimé qu’il serait majoritaire, et donc que rien ne peut lui arriver. C’est parce qu’on ne sait jamais, qu’on prend des assurances. Il faut qu’il y songe car à écouter trop son entourage, celui-ci conduit souvent à des déroutes et le président est parfois seul à assumer. Les exemples sont légions.

 Il n’a plus de bases-arrières encore moins d’amis, puisque ceux qui se battent pour redresser leur pays, le Mali et le Burkina Faso, ne sont pas de sa tempe. Ils sont trop jeunes pour devenir des amis.

Assimi Goïta, Ibrahim Traoré n’ont pas d’amis en France. Ils n’ont pas de biens logés en France. Ils ne doivent rien à aucun européen, encore moins aux français. D’ailleurs, ils sont dans la logique de quitter les jurons de la France-Afrique qu’ils combattent et ils auront raison.

Si demain le président ivoirien a des soucis, vers qui, il se tournera pour demander un secours? C’est pourquoi, il lutterait pour le maintien des armées étrangères basées dans son pays. La base militaire française est logée à Port-Bouët, qui contrôle les entrées et les sorties du territoire ivoirien et les américains basés à Jacqueville, une ville balnéaire facilement accessible, par les moyens fluviaux. Les américains pour justifier leur présence font croire qu’ils sont là pour lutter contre le terrorisme, mais ils peuvent lui donner un coup de main, en cas de souci.

Comme si Macky Sall venait de trahir le pacte, le système France-Afrique fait ses derniers adieux. L’Afrique sera à nouveau ouverte et emprunte à de nouvelles négociations avec de nouveaux partenaires et non de nouveaux colonisateurs. Ceux qui doivent conduire ce nouveau virage, se souviendront des erreurs des anciens animateurs de la France, pour éviter de commettre les mêmes erreurs que leurs aînés, ils ne seront jamais pardonnables.

Il s’agit des BRICS. Ils sont stationnés à chaque coin et recoin de l’Afrique surtout du côté de l’ouest. Ils y guettent deux pays phares, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Le désordre qui sévit au Sénégal, va pousser la jeunesse de ce pays, à faire pression sur leurs leaders pour qu’ils quittent les jurons de la France et de se tourner vers les BRICS. Si le Sénégal tombe, la Côte d’Ivoire n’aura pas assez de béquilles pour son maintien dans ce fameux système décrié par tous les jeunes africains, l’as France-Afrique.

Les pays africains ne fabriquent pas d’armes. Ils sont tous dépendants de l’Europe et des américains pour se prendre en charge. Ils ont tous des armées fragiles.

En 2010, on a donné l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants à Abidjan, il y a eu des morts par milliers, aucun pays n’a levé le petit doigt. Mais les époques ne sont pas les mêmes. L’eau a coulé sous les ponts. Les mentalités aussi ont évolué. La prudence et la vigilance n’ont rien avoir avec la peur, ni la faiblesse. Il faut laisser tomber l’orgueil qui détruit.

                            Joël ETTIEN 

      Directeur de publication: businessactuality.com

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