Kaïs Saïed président de la TunisieA LA UNE AFRIQUE 

Tunisie: La décision du président Saïed crée des tensions et affrontements

Au lendemain de la décision du président Kaïs Saïed de suspendre le Parlement et de limoger le Premier ministre Hichem Mechichi, des heurts ont éclaté ce lundi à Tunisi entre les partisans du chef de file du parti Ennahdha qui dirige l’Assemblée, et ceux du chef de l’État.

La décision du président Saïed crée des tensions

L’ambiance reste tendue, car ce sont deux camps qui se sont fait face devant le Parlement ce lundi matin. D’un côté du barrage policier, des partisans de Kaïs Saïed qui revendiquent la légitimité des décisions prises ce dimanche par le président. De l’autre, les partisans du parti Ennahdha et de son chef Rached Ghanouchi qui, eux, estiment que c’est une atteinte à la démocratie et parlent également de coup d’État.

Des pierres ont été lancées, des échauffourées ont eu lieu, mais les forces de l’ordre ont pu un peu rétablir le calme, rapporte notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise. La situation reste tout de même tendue, car beaucoup attendent la publication d’un décret officiel et que le président aille au bout de ses promesses, notamment en remplaçant le chef du gouvernement qu’il a limogé.

D’autres rassemblements ont lieu comme à Tataouine, dans le sud du pays, bastion du parti Ennahdha, où ses partisans contestent cette prise de pouvoir par Kaïs Saïed.

Un long bras de fer

Cette crise institutionnelle majeure couvait depuis des mois. La relation entre le chef de l’État Kaïs Saïed et le président du Parlement, Rached Ghannouchi, se résume depuis 2019 à un long bras de fer. D’un côté, un président qui se veut indépendant des partis. De l’autre, le chef historique du mouvement islamiste Ennahdha, majoritaire à l’Assemblée. Depuis le début, le tandem fonctionne mal.

Crise sanitaire catastrophique

En plus d’une crise institutionnelle, d’une crise politique, la politique vit aussi une crise sanitaire. Après avoir été critiqué pour sa gestion des émeutes de jeunes en janvier, l’ex-Premier ministre Hichem Mechichi était désavoué au sommet de l’État pour sa gestion de la pandémie de Covid-19. Le pays est durement touché. Avec 18 000 morts pour 12 millions d’habitants, c’est l’un des pires taux de mortalité recensé dans le monde. En ce moment, entre 150 et 200 Tunisiens meurent chaque jour du coronavirus officiellement et l’hôpital public est saturé.

Il y a six jours, le ministre de la Santé a été limogé après un nouveau raté dans la campagne de vaccination à l’occasion de l’Aïd. Les blocages politiques chroniques et l’aggravation de la situation sanitaire ont conduit à cette exaspération et aux appels à manifester dimanche, jour de la fête de la République en Tunisie.

Repris par Dumisan’

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