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Côte d’Ivoire: et si les producteurs d’hévéa, dont la production est très mal payée,veulent en tenir compte en 2020?

hévéa, un saigneur travaillant

An hevea producer incises a tree trunk in order to remove the sap, in his plantation on August 1, 2018 in the village of Memni in the sub-prefecture of Alepe. Ivory Coast is the first African producer of Hevea, also known as rubber plant. However, prices dropped from 5.000 USD a ton in 2011 to 1.000 USD in 2018. / AFP PHOTO / Sia KAMBOU

Les producteurs d’hévéa ivoiriens broient du noir

L’hévéa: l’or blanc des producteurs

  Comme une note de musique, la culture de l’hévéa en Côte d’Ivoire a suscité beaucoup d’espoir quand, le président Houphouët lui-même, pour encourager ses compatriotes à aimer cette matière première, avait mis en place, la SAPH (Société Africaine de Plantation d’Hévéa) avec assistance aux planteurs.

Elle était devenue presque, la culture qui pérennisait la retraite. Tous ceux qui avaient de l’argent, s’y étaient jetés, comme des nageurs dans une piscine. Les parents pauvres devenaient, la main d’œuvre. Les premiers planteurs, en ont tiré de gros profits.

L’hévéa, après 7 ans, commence à produire. C’est tous les mois, jusqu’à l’infini, si ce n’est pas du fait d’une catastrophe naturelle qu’on ne souhaite pas. La Côte d’Ivoire venait juste après le Libéria, en matière de production.

Les temps passant, toute la jeunesse ivoirienne a continué cette relève. Tout le monde s’y est mis, jusqu’à l’avènement des troubles sociaux et politiques qu’a connus ce pays. Pendant les différentes campagnes électorales passées, tous les candidats avaient juré de tout faire pour redorer le blason de cette culture. Nous sommes bientôt en fin de mandat.

L’hévéa se meurt peu à peu

 Qu’est-ce qui a dû se passer pour que la vente de cette matière si prisée, tombe si basse ou négligée ? On murmure que le président ivoirien Alassane Ouattara a peur que, les planteurs ne se servent de leur richesse pour le renverser. Est-ce vrai ou pas? C’est depuis qu’il est venu au pouvoir que le calvaire de ceux-ci a commencé et qui continue.

Autour de cette culture, il y a 4 étapes à franchir et qui ralentissent, le retour sur investissement des planteurs. Trop de taxes tue le rendement. Il y a la taxe du planteur : 1.5%, la taxe pour l’Apromac, la taxe FIRCA et enfin, les frais de transport : 60 000 frs cfa, le chargement. Il faut aussi ajouter, les autres charges. Le saigneur qui prend 60 frs le Kilo, le régisseur, les manœuvres et au pont bascule, il faut aussi soudoyer le peseur et aussi, les différentes taxes de l’état, vraiment qui peut supporte, un tel projet.

Prenons le cas d’un planteur qui emploie plus de 10 salariés pour une exploitation de 10 tonnes. Le prix oscille entre 200 à 300 frs cfa le kilo. La culture qui était destinée à rendre l’ivoirien heureux, à telle enseigne que tous s’y étaient mis, avec des crédits à rembourser, la dévaluation et la dévalorisation de cette culture, on comprend aisément aujourd’hui, la dérision de ceux qui y ont cru. Les crédits n’attendent pas.

Que faire…?

Faut-il baisser les bras vu les charges et les différentes taxes à verser à des associations comme l’Apromac qui devrait servir d’assistance et de préfinancement, continue les yeux fermés, de s’engraisser sur le dos des pauvres planteurs, dont certains sont dans un dilemme, s’il ne faut pas couper tous les plants pour en faire autre chose.

La plupart de sociétés ferment ou mettent la clé sous le paillasson pour ces faits similaires. Trop de taxes, de charges et quand on finit de payer le personnel et les différentes ponctions, celui qui a mis son argent, se retrouve à se gratter la tête.

L’hévéa pose son équation et les ivoiriens vont retrouver en 2020 à choisir, leur président, est ce qu’ils ne vont pas en tenir compte dans leurs choix ou sanctions ?

                                                                                                       Joël ETTIEN

                                               Directeur de publication : businessactuality.com

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