Thiam, la solitude politique sera fatale et le leadership aussi sera difficile; alors passez à l’acte de la recherche de la solidarité par des alliances. On dit souvent qu’en 2025, le parti politique qui se lèvera pour s’autoproclamer vainqueur au premier tour, invitera la guerre civile, ce qui veut dire que c’est un ensemble de partis qui pourra, au deuxième tour, gagner sans discourir. Alors, si Thiam veut gagner cette élection qui s’annonce déjà houleuse au regard des tergiversations, il lui faut tisser des alliances solides car en l’état actuel des choses n’est pas favorable.
En ce qui concerne Thiam, il lui sera difficile de tisser encore une alliance avec le RHDP qui passe tout son temps à le vilipender, donc la seule alternative qui vaille, c’est assurément le PPA-CI. Il se trouve que depuis un certain moment, ce que nous constatons, c’est du saupoudrage politique. Le président Gbagbo en son corps défendant, croit que les gens ont la mémoire courte. Voilà, quelqu’un qui dit qu’il n’est pas venu pour réconcilier la gauche et qui se lève un matin, pour profiter de la ville natale de sa première épouse pour lancer un appel d’union, qui pourra le croire? Il a participé à la division de la gauche devenue trop fragile, et c’est à Bonoua qu’il lance un appel, dites-lui que beaucoup ne le croiront pas et que s’il ne sent plus capable de poursuivre la lutte, il a dans son camp, beaucoup de cadres formés qui peuvent faire l’affaire, mais non, il veut encore les ombrager.
Parlons des alliances. Aujourd’hui, Thiam sera trop fragile s’il compte sur son PDCI-RDA seul, qui est dans le populisme actuellement. S’il ne se met pas ensemble avec les autres et qu’il se targue la poitrine que seul, il peut gagner cette élection à venir, il se met le doigt dans l’œil. Les enjeux sont trop énormes que le PDCI RDA seul ne pourra porter à bout de bras. Ainsi donc, le bras de fer que les deux figures de l’opposition politique ivoirienne veulent se livrer, ne vaut pas la peine, ça sera peine perdue.
Sur le terrain, il y a des sujets rudes à affronter et en plus de sa venue qui suscite de l’engouement, il lui faut parcourir tout le pays. Lui, il peut, car il a mis en mission ses lieutenants qui font un bon boulot, mais ça ne suffit pas, c’est sa présence physique que ses militants désirent. La tour d’ivoire dans laquelle il semble habiter lui sera fatale et il faut qu’il se fasse visible sur le terrain, ce que son adversaire de Laurent Gbagbo ne pourra pas à cause du poids des sévices et de l’âge. Dans cette course, Thiam seul semble pour le moment afficher la grande forme, même le président Ouattara, ne pourra pas se donner cette peine qui pourra jouer sur sa santé, s’il s’entête, lui aussi à y aller.
la solitude ne paiera pas et l’orgueil sera destructif, c’est ensemble que la bienséance sera profitable à tous, si l’opposition veut véritablement s’engager sincèrement dans cette compétition électorale biaisée d’avance avec la composition, de la commission électorale indépendante que tous décrivent comme étant à la solde du pouvoir sortant. Comment s’y prendre quand cette opposition a accepté d’aller aux élections locales avec ce qu’elle décrit aujourd’hui? Comment changer les règles du jeu en plein match? Les mois approchent.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com