Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêts les élections de la fédération ivoirienne de football qui se sont déroulées à Yamoussoukro, la ville natale du président Houphouët et à vrai dire, notre cœur penchait pour Didier Drogba, au regard de son carnet d’adresse et de son relationnel, mais voilà, il vient de mordre à la poussière et nous allons tirer les grandes leçons de son échec.
Drogba éliminé dès le premier tour
D’abord, ce sont les oiseaux du même plumage qui volent ensemble. Sur les 81 votants, il y avait 75 nordistes qui ont leurs parents dans le jeu et quoiqu’on dise, en Côte d’Ivoire, cela joue beaucoup dans les élections. Didier Drogba n’a pas fait d’approche humaine. Il a évité de s’approcher physiquement des présidents des clubs qui sont les votants, car en la matière, ce ne sont pas les réactions sur les réseaux sociaux qui déterminent les chances. Il s’était éloigné de cette manne capitale et déterminante. Ce que ces votants ont considéré de frustrant et déshonorant.
Il ne faudrait pas que Didier Drogba se dise qu’une fois est coutume et qu’il se détournera désormais de son projet favori. C’est la première fois qu’il tente une telle aventure et il est encore jeune. La déception est grande certes, mais il ne doit pas céder au découragement.
C’est vrai que le monde entier aurait souhaité le voir présider aux destinées du football ivoirien, mais à l’impossible nul n’est tenu. Il faudrait aussi qu’il se lie d’amitié sincère avec les présidents des clubs car ce sont eux qui votent et leur envoyer des sms pour les informer de ses activités. Pendant que DD se battait sur les grands médias internationaux pour vendre le football ivoirien, les autres acceptaient d’aller sur les médias locaux surtout les chaînes de télévision.
Qui dit que ses adversaires n’ont pas été soudoyés avec des enveloppes ? La renommée seule ne suffit pas, face à cette corruption de haut vol.
De plus, Drogba a cru en la maturité des votants des clubs qui ont pensé que son programme était trop beau pour être réalisable. Ils sont habitués à leur folklore et ils ne veulent pas du changement. Il faut les laisser dans leur tradition, ils n’auront que leur yeux pour pleurer la décadence et le coma dans lesquels se trouve le football ivoirien, dont ils n’ont aucun remède pour le soigner. Ils le savent tous, mais ils ont voulu apporter une correction et un signal à Didier et ils ont réussi leur coup.
Le regret vient toujours après et le président Houphouët disait: le vrai bonheur, on l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu. Toutefois, Didier Drogba doit revoir sa politique d’approche. Nous étions avec un votant, et c’est à quelques jours avant la date des élections que son téléphone a sonné et au bout du fil, c’est un des membres de l’équipe de Didier qui l’invite à venir assister à une réunion. Non, la forme et le fond n’y étaient pas. Didier a manqué de tact et il est passé à côté du respect, de la politesse, de la considération.
Nous allons revenir sur les causes profondes de l’élimination de Didier, mais il a encore une chance puisque les deux retenus, ont des dossiers sur leur dos qui peuvent les discréditer, avec des peines lourdes pour malversation.
En attendant ce dernier virage, nous encourageons Didier à ne pas baisser les bras, car une fois, n’est pas coutume, dit l’adage.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com