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Rumeur de remaniement, Ouattara va-t-il passer au karcher?

Ouattara, président de la Côte d'Ivoire

Depuis quelques semaines, des rumeurs de remaniement alimentent les discussions dans les rédactions, les plates-formes et même dans l’opinion publique. Dans un contexte social tendu avec à la clé une crise politique aiguë, l’exécutif semble fragilisé.

« La Primature et le gouvernement » sont responsables de notre misère, cingle un cadre militant du RHDP. « Trop de Ministres transparent dont les actions ne sont visibles nul part , « trop nombreux », « trop de corruption  « … Dans les rangs des membres du gouvernement , ils sont plusieurs à dénoncer ces derniers mois l’absence de rigueur dans la gestion de l’argent public, des biens de l’Etat , le manque de charisme du premier ministre qui est plus un exécutant qu’un vrai capitaine qui conduit son équipe selon la vision du Chef de L’ETAT.

Aucune coordination de l’action gouvernementale au vu des guéguerres que se livrent plusieurs ministères dont les missions sont ambiguës du coup trop d’interférences. En clair, des ministres inconnus du grand public et qui n’arrivent pas à mettre en avant leur portefeuille. Fin décembre 2023, un sondage que nous avions conduit à petite échelle à ABIDJAN et dans quelques villes du pays révélait que seuls dix (10) Ministres étaient identifiés par les ivoiriennes et ivoiriens. Une année plus tard, la donne n’a pas beaucoup changé.

« Le président de la République n’a en réalité que très peu de Ministres actifs avec des actions concrètes et impactantes sur les populations (nous prenons le soin de ne pas publier de Noms .. ). La liste apparaît bien courte dans un gouvernement qui compte 33 Ministres. Au moment où les rumeurs de remaniement se multiplient, les langues se délient et les ambitions grandissent. « Je plaide pour un remaniement très puissant avec des ministres politiques qui savent tenir leur administration », réclame  un haut cadre et militant RHDP.

« NOUS voulons des Ministres solides politiquement et médiatiquement. »

Une cadre  militante de la majorité se prononce  à notre micro: « pour contrer les procès en invisibilité, certains ministres s’appuient sur des cybers activistes derrière lesquels, ils se cachent pour noyer leur incapacité à être au niveau de la tâche. Cela ne suffit pas à mettre fin aux reproches des populations et les responsables de la société civile. «  Les temps sont très, très rudes, cela n’a rien à voir avec le début de la « gouvernance Ouattara « en 2011 nous glisse une figure de la majorité sous anonymat.

Venus d’horizons divers ,sociaux , professionnels  et politiques,  certains Ministres  se mettent les bâtons dans les roues  tant les missions assignées se chevauchent et chacun voulant se positionner naturellement, ils se marchent sur les pieds, au point où certains ne supportent pas même en photo ce qui n’est pas fait pour faire avancer les actions  gouvernementales et comme toujours ce sont les Ivoiriens et ivoiriennes qui en pâtissent sans compter tous les acteurs au développement qui œuvrent par leur travail à faire avancer le pays . Certains sont  terrorisés à l’idée de venir à l’assemblée  Nationale défendre leur ministère , c’est un problème », alerte un député.

BEUGRE MAMBE  stop ou encore ? 

Depuis des semaines, certains ministres se savent en danger. « On n’est pas majoritaires, rappelle l’un d’eux. On a été recrutés pour gérer un écosystème et pour notre capacité technique, et on est sous-utilisés. On reste des « ovnis » dans le paysage politique, car on n’a pas les canaux habituels. »

Pour s’installer durablement dans le paysage, beaucoup manquent aussi de relais politiques. « Ils n’ont pas les moyens de se défendre politiquement, décrypte une conseillère ministérielle. Ils sont des cibles faciles pour des députés en manque de lumière et qui rêvent d’être ministres. » La remarque se vérifie particulièrement à l’approche d’un remaniement. 

« Quand tu es ministre, tu n’es pas libre »

Si peu de ministres se sont révélés depuis le début de ce troisième mandat , c’est aussi, estiment certains, parce que la communication gouvernementale laisse peu de liberté aux intéressés. Cela crée de la frustration », résume un ex-conseiller du pouvoir. « Ils renoncent aux déplacements et aux annonces pour laisser faire le premier ministre, peste un conseiller Ministériel. Quand on dit que 80% du gouvernement sont transparents, ce n’est pas faute de bosser, mais on ne peut pas incarner. »

Cet autre conseiller ministériel évoque « le phénomène de chaîne alimentaire : le président nomme des personnes qui se révèlent incompétentes qui elles-mêmes s’entourent aussi d’autres individus moins compétents et ainsi de suite. Résultat des courses, tout le monde est mis dans le même sac de l’incompétence et sujet aux critiques de la presse et de l’opinion publique.

Lors des débats sur la vie chère, les consignes de communication de l’exécutif étaient particulièrement restrictives et incohérentes. Seuls les ministres directement en lien avec le dossier étaient habilités à s’exprimer, au grand dam des autres. Il n’y a pas eu de pause dans la communication du gouvernement regrette un ministre. 

Des relectures d’interviews contestées.

Reste que l’expression d’un ministre, même en dehors des sujets brûlants, laisse peu de place à l’improvisation. La primature assure le rôle de coordination et devrait organiser avec des éléments de langage, les prises de parole publique des ministres. Les interviews en presse écrite sont aussi un exercice qui devrait être particulièrement contrôlé avec relecture de l’exécutif. « C’est une méthode qui devrait être mise en place pour éviter les écarts de langage parfois choquants de certains ministres. Il ne s’agit pas de réécrire des interviews », défend un ex-ministre, qui ajoute seulement qu’il faut s’assurer du respect des éléments de langage suggérés et le respect de la population. 

Certains membres de l’exécutif ont toutefois eu des mauvaises expériences en la matière. « Je veux bien que l’on corrige des choses, mais que l’on écrive à la place du ministre, ce n’est pas tolérable, s’agace une conseillère ministérielle. Pourquoi il y a de moins en moins d’interviews en presse écrite ? Parce que c’est un calvaire ! » Certains conseillers pensent avoir trouvé la parade en « essayant de privilégier les médias audiovisuels ». « On a fini par prendre notre liberté vis à vis de la Primature, admet l’un d’eux. Est ce suffisant pour permettre à un  ministre de rester au gouvernement ?

               Une contribution de B. Lucien

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