Rencontres des grévistes de l'enseignement primaire de Côte d'IvoireCÔTE D'IVOIRE 

Peut-on parler de bras de fer entre pouvoir et grévistes?

Les fonctionnaires ivoiriens ne sont pas contents. Ils l’expriment par une grève pour l’instant illimitée et le pouvoir veut réprimer ceux qui contestent sa légitimité en mettant de côté ses prérogatives et la tension est vive. C’est un bras de fer, dont on ne sait qui sera perdant ou gagnant.

Le porte-parole du gouvernement a tenu de sévères mises en garde à l’égard des grévistes, mais rien ne peut calmer leurs ardeurs. Ils semblent ne plus se faire effrayer par des injonctions du régime qui ne veut pas satisfaire à leurs besoins. Au niveau des grévistes, ils réclament des primes trimestrielles, d’autres de l’augmentation de leur salaire. Ils prennent pour exemples, les salariés du secteur financier et économique, comme les agents du trésor, des impôts qui se beurrent sur leur dos et leur vie devient intenable, surtout chez les enseignants et quelques personnels de la santé.

Depuis donc plus de trois jours, on assiste à un bras de fer suivi de menaces et ceux qui se disent victimes préfèrent mourir que de se laisser faire, mais on ne sait pas qui gagnera ce bras de fer, quand on sait que la nation n’a pas besoin de lui et la situation peut se déteindre ou contaminer les autres secteurs car il s’agit des revendications salariales qui existent dans tous les pays. Il ne faudrait pas avoir peur des grèves et prendre des décrets d’interdiction dans ce sens, non, il faut continuer de dialoguer, de négocier, ce sont des ivoiriens de qui dépendent des milliers d’autres ivoiriens. C’est celui qui porte son bagage qui en connait son poids dit l’adage. Gros cœur ne mange pas du riz chaud dit encore l’adage. Il faut s’asseoir et discuter quand on est des partenaires.

De notre point de vue, un dialogue du genre ne se rompt pas car il s’agit de la vie de ceux qui font le pays. Nous avons des exemples tristes sur les conditions de vie de certains enseignants et personnel de santé dans les contrées lointaines qui travaillent dans des conditions difficiles où ils sont obligés de parcourir des pistes, sur des kilomètres avant de parvenir à leurs lieux de travail. La vie chère décriée par tous les ivoiriens converge vers ces griefs, car ceux qui payaient leurs factures d’électricité et d’eau qui ont augmenté, sans parler des frais de transport dont l’état soutient avoir revu à la hausse, mais qui ne répond plus aux nouvelles contingences réelles sur le terrain, il y a tout cela à mettre dans la balance pour l’équilibrer.

On ne s’énerve pas et on ne tente pas non plus d’intimider, d’influencer et de menacer car si tel que le gouvernement estime pouvoir engager le dialogue, le temps qui avance dans ce pays, dicte ses lois et les victimes sont aux prises avec la cherté de la vie et nous ne souhaitons pas que dans cette épreuve difficile pour le pouvoir et intenable pour les fonctionnaires grévistes, il se crée des fissures pour accentuer la plaie sociale déjà béante. Cette grève n’est ni manipulée par l’opposition encore moins, par des sauts d’humeur, mais la réalité sur la cherté de la vie est contraignante et il faut absolument faire quelque chose pour détendre l’atmosphère.

                               Joël  ETTIEN 

   Directeur de publication : bsuinessactuality.com

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