FICTIONS 

La servante devient sa rivale (suite et fin).

Il y a quelques semaines, on vous parlait du couple Pierre et Pierrette, qui était embourbé dans une situation conjugale ubuesque, où la servante était en train de récupérer le cœur de son patron. Le titre: « sa servante devient sa rivale » et nous allons vous donner la fin de cette histoire.

Pour ceux qui n’étaient pas au rendez-vous de la première version, il s’agissait d’un couple qui se connaissait depuis le lycée. Il s’agit de Pierre haut cadre dans une société pétrolière de la place et sa femme Pierrette qui n’avait pas terminé convenablement ses études, mais que les moyens dont dispose son mari lui permet de vivre aisément, au point où, elle ne fait que faire le tour des pays, pour son commerce, sauf que le mari, c’est-à-dire Pierre, n’arrive plus à tenir la cadence. Sa servante qui remplace sa femme, dans les tâche ménagères de la maison a fini par devenir la mère de son unique garçon qui a maintenant plus de deux ans. C’est étant à la maison chez les Pierre que sa servante a contracté sa grossesse qui avait beaucoup intrigué sa femme. Malgré tous ses efforts pour que la servante s’ouvre à elle, sans succès, celle-ci a fini par rejoindre ses parents, tout en recevant le père de son fils, quasiment tous les soirs.

Depuis qu’ils ont conçu leur première fille qui fréquente une grande école de la place, Pierrette n’arrive plus à concevoir et cela tourmente son mari. Qu’est-ce qu’ils n’ont pas essayé pour qu’elle prenne une grossesse, impossible. C’est ainsi qu’à la suite des nombreux voyages d’affaires de sa femme, il va séduire la servante qui, après, plusieurs tentations, finit par tomber dans le panneau. Ils vont avoir des idylles. Les multiples relations sexuelles vont s’enchaîner, celle-ci va tomber enceinte et l’enfant est un garçon, le vœu de Pierre. Depuis lors, sa femme n’est plus sereine et voyage de moins en moins, mais le mal est déjà fait. 

Un soir, à la surprise de sa femme, une délégation composée de ses parents venus du village, arrive chez eux. Entre-temps, une autre jeune dame est venue remplacer la servante-rivale se met à la tâche pour la réception des parents de la femme de Pïerre. Ils étaient Quatre, deux tantes, sa propre mère et une autre tante que Pierre respecte et deux oncles. Elle ne comprenait rien. Après le dîner, l’oncle Kouakou, demande aux autres de venir au salon pour aborder le sujet pour lequel, leur beau-frère les a conviés. Le cœur de Pierrette bat à la chamade. Elle ne sort plus comme avant où elle était tout le temps dans les salons de beauté avec ses copines pour rentrer tard. Ses voyages sont rares.

Elle est à la maison, mais son mari rentre tard depuis que la servante est partie accoucher. Elle sait qu’elle a donné naissance à un joli garçon, qu’elle n’a pas encore vu, mais ça murmure que l’enfant semblerait beaucoup à son mari et c’est une des amies servante aussi, qui l’informe de temps en temps, des nouvelles de sa rivale.

Tout le monde est rassemblé au salon et c’est elle qu’on attend parce qu’elle a souhaité prendre son dernier bain, avant de venir au prétoire. Elle sort de sa chambre, dans une robe en soie qui arrive à ses genoux. Elle s’assoit juste à côté de sa mère et le dialogue va commencer.

L’oncle prend la parole en ces termes, ma fille Pierrette, commence-t-il, tu sais que nous sommes tes parents, après le décès de ton père, c’est moi, qui ai pris l’héritage et donc tu es ma fille. Ce que nous sommes venus te dire est tellement important qu’au sortir d’ici, nous voulons que tout se déroule bien. A peine l’oncle était lancé que Pierrette se lève pour crier, qu’est-ce qui se passe, mon oncle? Et c’est sa maman qui rentre dans la danse. Ma fille lui dit-elle, je n’ai plus personne pour me soutenir si ce n’est toi, alors, ce que nous sommes venus te dire, je sais que vous qui vivez en ville, il paraît que vous ne supportez pas ces genres de situations, alors écoute nous.

Pierrette est perdue. Elle ne comprend toujours rien, car s’il n’y avait pas une mauvaise nouvelle, tous ses parents, au grand complet, ne se seraient p pas déplacés, mais alors de quoi, il s’agit pour qu’ils arrivent tous ensemble. Son mari stoïque ne dit mot et est assis, imperturbable. La télévision est allumée, mais le son est très bas, muet. Pierrette regarde son mari comme pour dire, chéri, viens à mon secours, mais le message ne passe pas, il est concentré. Son téléphone sonne et il se lève poliment, après s’être excusé et il se lève. Il se dirige vers la sortie à la terrasse, pour se rassurer que personne ne l’écoute et c’est la maman de son fils, à qui, il avait dit que ce soir-là, il a fait venir les parents de sa femme pour lui donner l’information de l’existence de son fils qu’il adore, vue qu’il est plus de 21H. Elle aussi est inquiète car elle ne souhaite pas une séparation entre ses deux patrons et Pierre de lui dire que ça vient à peine de commencer et qu’il lui reviendrait.

il retourne au salon. Pendant ce temps, en son absence, un des invités détend l’atmosphère et ça rigole. Il s’asseoit à côté de sa femme qui lui prend la main comme d’habitude. La conversation reprend. L’autre oncle prend la parole. Ma fille, dit-il, notre beau nous a fait appel, pour nous dire que depuis quelque temps, il rentre tard et te donne l’impression de fuir ton regard, parce qu’il a, il n’a pas fini que Pierrette se lève comme électrisée, pour crier, quoi, Pierre, tu as un enfant dehors ou tu veux m’annoncer notre divorce? Sa mère se lève et gentiment, la fait asseoir et un silence de marbre s’invite dans le salon. Les verres sont pleins d’alcool, mais personne n’a le courage d’en boire, tellement que l’atmosphère est devenue électrique, tendue. Tout le monde laisse passer un moment et après, c’est le père héritier qui prend ses responsabilités.

Amoin, c’est l’autre prénom de Pierrette, écoute moi, poursuit-il, un enfant est un enfant, peut-être que Dieu pour te prouver, veut passer par ta résistance, te tester. Dans la vie, continue-t-il, la vie ne peut pas être tout le temps rose et c’est dans ces circonstances qu’on voit le vrai amour. Il n’a pas fini, que l’autre aussi réplique, oui, dit-il, au village, il y’a des enfants qui ne sortent pas nécessairement du ventre de l’épouse légitime, mais qui en sont les plus reconnaissants. Pierrette venait de comprendre que son mari avait un enfant dehors, sinon, elle ne comprenait pas, ces tournures de phrase où on va chercher des mots. Son téléphone sonne et c’est sa copine, sa meilleure amie à qui, Pierre s’est confié qui l’appelle. Elle lui dit qu’elle la rappelle, mais elle insiste et elle se lève. Oui, Odile, je ne comprends pas, mes parents sont arrivés du village mais ils me parlent en parabole et je ne comprends pas, donc, je te prie, je les rejoins et je te reviens après. Elle raccroche.

Elle retourne les rejoindre au salon, où on n’entend aucun bruit du climatiseur. Pendant sa petite absence, chacun en a profité pour boire un peu de son verre. Dès qu’elle rentre tout le monde se tait. Elle reprend sa place auprès de son cher époux par qui, la nouvelle va venir. Il ne sait pas comment sa femme va prendre la nouvelle, il est donc très inquiet.

Le vieux Konan, un des oncles, prend courageusement la parole et dit à sa nièce que son mari les a fait venir pour lui demander pardon parce qu’il a fait un enfant dehors. La bouche ouverte, les yeux fixés au plafond, les larmes commencent à perler sur ses deux joues et malgré la fraîcheur que dégage le split, la sueur coule sur son front et son petit maquillage se zigzague pour laisser des petites ceintures sur le beau visage de sa femme. Ils se connaissent depuis plus de 30 ans. Elle le sait casanier, fidèle, à quel moment et avec qui. Elle se lève et va dans la chambre. Cela fait quelques minutes qu’elle y est allée et sa mère se lève pour la rejoindre. Ma fille, dit-elle avec les larmes aux yeux celle qui devrait la consoler, se met aussi à pleurer et les deux ont commencé comme si, elles étaient à un concert de jazz, les pleures parviennent au salon et c’est là que Pierre se rend compte que la tâche ne sera pas du tout facile et que si rien n‘est fait, il risque de perdre sa femme. L’intervention de sa mère pouvait atténuer la douleur et c’est elle qui pleure plus que sa fille. Si sa mère est solidaire de sa cause, c’est que l’affaire est grave. C’est maintenant qu’il réalise les dangers liés à cette situation extra-conjugale.

Il supplie un des oncles de les rattraper. Ce dernier rentre à son tour dans la luxueuse chambre de son beau et c’est la première fois qu’il découvre une telle chambre? Deux grands placards collés, avec des chaussures à perte de vue, un grand écran de télévision collé aussi au mur faisant face quand on est couché sur le lit. L’air est conditionné et le parfum distille son odeur dans tous les coins de la belle chambre. Il s’assoit sur le bord du lit très admiratif de la chambre qui lui bouffe un trou. A peine, il veut ouvrir la bouche que Pierrette l’informe qu’elle va demander le divorce pour laisser son mari gérer son deuxième foyer, mais bien avant, elle leur demande de quel sexe est l’enfant et qui était la maman. Quand on lui dit que c’est un garçon, sa déception devient grande et les larmes coulent comme des eaux de ruissellements qui tombent dans le lit d’un ruisseau. Son oncle la prend dans ses bras et c’est pour la première fois que cela se fait. Ma fille, tu veux aller où, il lui pose la question. C’est un seul enfant; et tu ne vas pas t’appuyer sur ça pour demander le divorce. Prends ton courage à deux mains. On sait que c’est dur et difficile d’ entendre une telle nouvelle, mais si ton mari nous a fait venir, c’est en grande partie par respect, pour toi et pour nous. Tonton, c’est quand et à quel moment cela est arrivé et c’est avec qui, demande Pierrette. Mais pour qu’on sache avec qui, il faut que tu te calmes, sinon dans cet état de colère, on va reporter pour demain. La maman de Pierrette a répliqué qu’il faut en finir ce soir. Il est maintenant 23h54. Tout le quartier dort et aucun bruit ne parvienne nulle part. C’est un quartier bourgeois. Les clôtures sont hautes pour ne pas savoir ce que le voisin vit ou fait. Tout est fait à dessein pour vivre chacun chez soi, la vie individuelle, à l’européenne.

Ils sortent. Les yeux de la femme de Pierre sont pleins de larmes, même à la mort de son père, elle n’a autant pleurer.

A sa vue, il est complètement désarçonné. Pierre, maintenant que l’information est donnée, est-ce qu’on peut savoir avec qui, tu as fait cet enfant, l’oncle médiateur de poser la question à son gendre. Pierre veut se lever et on lui dit de s’asseoir car il est chez lui. Il ne sait par quel bout prendre pour adoucir l’atmosphère,  quelle position prendre. Il racle sa gorge et dit le prénom de leur servante et Pierrette de crier Pedro, c’est son petit nom. Pedro, dis-moi que je rêve et que ce n’est pas notre servante, crie Pierrette. Il marque une pause et répond, oui c’est elle. Sa femme s’affaisse dans le fauteuil et perd connaissance. Tout le monde se rue sur elle et Pierre compose le numéro des secours qui arrivent quelques minutes et elle se retrouve dans l’ambulance avec sa mère à ses côtés. Pierre prend les autres dans sa voiture, direction la clinique où il est autorisé. Devant la clinique, les brancardiers se précipitent pour la faire sortir. Pierrette est prise en charge rapidement compte tenu de la fonction de son mari, un des meilleurs patients, grâce à leur société.

Après quelque moment d’intenses traitements, elle revient à elle et elle ouvre les yeux, c’est sa mère qui lui dit, ma fille, je n’ai que toi seule dans la vie, si tu me lâches, qui m’enterrera s’il m’arrivait de mourir un jour, sa mère qui coule ses larmes. Les autres sont assis dans le hall et Pierre qui s’occupe des paperasseries administratives et on lui annonce que sa femme va mieux et il est 4h du matin.

Le lendemain, Pierrette va mieux, mais refuse de rejoindre le domicile, malgré l’insistance de sa mère, elle va se réfugier chez sa copine, sa confidente. Les oncles sont repartis, mais sa mère est restée à ses côtés pour suivre son état de santé. Pierre rend compte à la mère de son fils, qui porte encore une autre grossesse, un autre garçon, ce qui veut dire que, si sa femme ne veut plus vivre avec lui, il accepterait le divorce pour que sa deuxième femme, regagne son domicile, avec ses enfants. Il était chagriné à l’effet de voir sa femme dans cet état, mais, si à l’impossible nul n’est tenu, il avisera. Ils se sont mariés sous la communauté de bien, et donc, en cas de séparation, il sait que sa fortune connaîtra un coup. 

Plus tard, le foyer n’a pas tenu et le divorce fut prononcé. Pierre a rappelé sa servante qui est devenue sa femme attritrée et, sa fille et sa femme, ont réduit leur fréquentation et le garçon a grandi et l’autre s’apprête à venir au monde. 

                                 Joël ETTIEN

Related posts

Leave a Comment