En Côte d’Ivoire, le personnel des prisons interpelle le gouvernement sur ses conditions de travail. Le collectif des syndicats de l’administration pénitentiaire dénonce un manque criant de moyens et une insécurité grandissante. Ils demandent au président de la République de se pencher sérieusement sur ce dossier et appellent à des états généraux de l’administration pénitentiaire.
Ils le précisent d’emblée. Les syndicats ne réclament pas d’augmentation de salaire. Si les 3 500 agents pénitentiaires de Côte d’Ivoire se plaignent, ce n’est donc pas pour une histoire de gros sous, mais bien pour un meilleur environnement professionnel. Un environnement qu’ils décrivent « en état de dégradation avancée ».
Equipements insuffisants, non-respect de leurs droits, prisons pleines à craquer… Sur la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) et les 32 autres prisons du pays, la liste des reproches est encore longue.
En urgence, le secrétaire général du Syndicat des agents pénitentiaires Koffi Konan demande des états généraux du secteur : « La MACA, qui doit abriter 1 500 détenus, est pratiquement à 7 000. C’est inimaginable ! Et les agents sont obligés de veiller avec des détenus qu’ils gardent dans la cour parce que les bâtiments prévus à cet effet sont devenus exigus ! Les matraques, les sifflets… Il n’y a rien de tout cela pour les agents pénitentiaires ! »
La veille, le président Alassane Ouattara décrétait la grâce de 4 200 prisonniers détenus pour des délits mineurs. Sur les 18 000 que compte le pays, c’est insuffisant, rétorque le syndicaliste. En juillet dernier, les agents menaçaient déjà d’arrêter le travail, avant de revenir à de meilleurs sentiments. Ils attendent désormais de vraies mesures avant la rentrée judiciaire le mois prochain.
rfi Afrique