Attentat de Manchester: l’enquête se poursuit en Libye
L’enquête britannique sur l’attentat de Manchester, lundi soir, qui a fait 22 morts, notamment des enfants à la sortie d’un concert, comporte désormais un volet libyen.
Salman Abedi, l’homme qui a fait exploser une bombe qu’il portait sur lui, avait des parents originaires du pays. Né en 1997 au Royaume-Uni, il était issu de l’importante communauté libyenne de la ville. Un de ses frères et son père, qui étaient retournés vivre en Libye, à Tripoli au moment de la chute de Mouammar Kadhafi, ont été arrêtés par la police locale, et sont soupçonnés de lui avoir porté assistance.
Ce sont les hommes d’Abderraouf Kara, chef d’une milice d’obédience salafiste qui sert de force de police au gouvernement de Fayez el-Sarraj, qui ont procédé ce mercredi aux arrestations. Ils ont d’abord arrêté Hachem Abedi, âgé de 20 ans, le jeune frère de Salman, le terroriste de Manchester, puis Ramadan Abedi, son père. Tous les deux se trouvaient à Tripoli.
Manifestement, la famille Abedi est devenue un fil à tirer pour les enquêteurs. Ce que l’on sait, c’est que le terroriste venait à peine de rentrer à Manchester après un séjour de plusieurs semaines en Libye, auprès de ses parents. Et les forces de sécurité libyenne affirment que, au moment de son arrestation, son frère Hachem s’apprêtait à retirer de l’argent envoyé par le terroriste, qu’il préparait un attentat à Tripoli et qu’il aurait même reconnu son allégeance à l’organisation Etat islamique.
Leur père Ramadan est aussi une personne d’intérêt, comme on dit, pour les enquêteurs. Ancien opposant farouche de Mouammar Kadhafi, il s’était exilé au Royaume-Uni dans les années 90. Il avait mené une vie rangée et pieuse, comme de nombreux exilés libyens, dans une banlieue de Manchester, avant de retourner dans son pays natal en 2011 et se joindre, les armes à la main, à une milice islamiste radicale – qu’on dit lié à al-Qaïda – pour faire tomber un régime qu’il détestait. Après la mort du Guide libyen, Ramadan n’était pas retourné en Europe et continuait de vivre, avec sa femme et certains de ses enfants, dans la capitale libyenne.
rfi Afrique