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Bénin: Interdiction d’exercer en clientèle privée pour les médecins et paramédicaux APE; le constat un mois après

URGENCE DE SOIGNER UNE MESURE NÉE AVEC UNE ANOMALIE CARDIOVASCULAIRE

Le président Talon pétille d’idées géniales. Mais il lui faut aussi des hommes biens et non des revanchards pour lui permettre de mettre en chantier ses nobles idées avec la souplesse qui va avec et la sagesse du roi Salomon exigée.

Cette intention on ne peut plus salvatrice d’interdire aux médecins et paramédicaux d’avoir à exercer en clientèle privée au détriment de leur engagement d’agents permanents de l’État, un mois après, montre déjà de grosses lacunes en dépit de son caractère divin.

En réalité, si l’intention est bonne, il fallait que la Rupture soit bien conseillée quant à son application en tenant compte des réalités de l’heure.

Il fallait dans un premier temps, faire l’inventaire de tout le potentiel médical du secteur public par rapport à la demande croissante et voir le protocole à sortir pour ne pas faire de victimes au sein des populations dans une application sauvage de cette initiative qui, avouons-le, est noble.

Puisque depuis quelques jours, le constat est là que le potentiel du secteur public en dehors de la ressource humaine qui est de qualité, fait défaut.

Conséquence, il se révèle maintenant que les cliniques privées fermées étaient sincèrement indispensables puisqu’elles venaient en appui pour résorber un déficit du secteur public.

Autrement dit, il aurait fallu attendre de doubler voire tripler le potentiel du secteur public en matière d’infrastructures adéquates avant d’enclencher cette traque contre l’exercice en clientèle privée par des hospitaliers de l’État.

Les rendez-vous sont déjà longs comme le bras et certains grands malades qui se soignaient même contre leur gré dans les cliniques privées, devront maintenant attendre des mois et des mois avant d’obtenir un rendez-vous.

Car, en réponse à la mesure du gouvernement, les médecins ont décidé de respecter et de faire respecter les textes.

Pour un médecin, ce sont 08 heures de travail par jour qui tournent autour de 12 consultations.

Aujourd’hui, ils sont même prêts à concéder au gouvernement au profit des populations, 15 consultations par jour et par médecin. Mais ceci est largement en deçà de la demande qui gonfle de jour en jour. Conséquence, certains patients se retrouvent programmés pour être reçus l’année prochaine.

La liste étant longue, faute de cliniques privées pour leur rendez-vous, les patients devront se régler sur la disponibilité « mécanique » des Ape médecins.

Mieux, certains professeurs spécialistes fustigent le fait qu’il leur est fait interdiction d’exercer en clientèle privée parallèlement à leurs obligations du secteur public, alors que leurs collègues professeurs des universités publiques continuent de prendre des heures dans le privé.

Une situation qui a tout d’une partie de deux poids deux mesures, selon ces hospitaliers. Conséquence, ils travailleront mais sans cette motivation dont l’absence est préjudiciable à la santé des populations.

Ils reprochent grosso modo au président Talon d’écouter les aigris du corps médical qui profitent de cette bonne initiative présidentielle pour se venger de leurs collègues.

Toute chose évidente qui doit faire son petit chemin dans la tête du président afin que cette réforme ne se transforme davantage en drame pour nos populations.

Rabelais l’a déjà dit : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » Ici on doit privilégier la santé des âmes pour ne pas tomber dans le piège d’une fatalité de réforme pour réforme.

Aboubakar TAKOU

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