marche des travailleurs au Burkina FasoA LA UNE AFRIQUE 

Burkina Faso: les travailleurs en colère

Les travailleurs des secteurs public, parapublic et privé du Burkina ont manifesté ce samedi dans les rues de la capitale contre l’application l’impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) aux indemnités et aux primes.

Burkina Faso: les travailleurs manifestent contre l’impôt

Les travailleurs du secteur public et ceux du secteur privé ont marché pendant plus d’une heure pour protester contre l’élargissement de l’impôt sur leurs salaires. « On peut trouver des ressources ailleurs au lieu de couper le peu que nous avons. Dans les mines, il y a des ressources. Nous n’allons pas accepter cela ! Nous allons nous défendre et nous sommes prêts à tout« , s’insurge ce manifestant. « Déjà avec nos salaires, on n’arrive pas à s’en sortir parce qu’avec le renchérissement de la vie c’est compliqué. Mais avec ces coupures, ça va être encore plus dur », confie placidement une femme.

Cet impôt qui est déjà prélevé sur les primes et les indemnités chez les travailleurs du secteur privé. Pour le gouvernement, cette décision de soumettre les agents de la Fonction publique aux mêmes conditions de prélèvement qu’aux travailleurs du privé vise à « corriger une injustice fiscale ». Les syndicats menacent de durcir le ton dans les jours à venir si le gouvernement ne change pas de position.

Bassolma Bazié, secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) et porte-parole des manifestants, demandent la satisfaction de leur plate-forme revendicative, avant un durcissement de la lutte. « Nous avons exigé purement et simplement non seulement le retrait de la mise en oeuvre de l‘IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs, qu’ils soient du public, du parapublic, du privé, mais aussi le remboursement immédiat des coupures qui ont été opérées. »

Des milliers fonctionnaires ont constaté des baisses sur leur salaire du mois de février. Pour Remis Fulgance Dandjinou, le porte-parole du gouvernement, la décision d’étendre l’assiette fiscale sur les primes et indemnités vise à mettre les travailleurs du privé et du public sur le même pied. « Pour arriver à cette équité et cette justice, nous avons relevé les seuils de dégrèvement de trois indemnités et nous avons sorti l’indemnité de résidence », explique-t-il.

Les syndicats annoncent déjà une grève de 120 heures dans les semaines à venir et une autre marche si le gouvernement ne revient pas sur cette décision.

Le Burkina Faso risque d’être au ralenti.

Retranscrit par Romuald Kouakou Brou

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