Côte d’Ivoire : A quand la promotion des champions nationaux?
On parle souvent et de manière récurrente du concept des champions nationaux. Si ce n’est pas un vain mot et que cela doit se traduire dans les actes, nous allons faire des propositions concrètes pour y aboutir.
Un champion, c’est quelqu’un qui a tout pour s’entraîner et qui vit dans un environnement saint et avec toutes les conditions idoines pour son épanouissement, est-ce le cas en Côte d’Ivoire ? Pour y voir de près, nous allons prendre l’exemple de l’ancien président du Nigéria Obasanjo qui avait traduit ces actes dans les faits et il a pu sortir de vrais champions nationaux qui font la fierté de toute l’Afrique comme M. Dangoté.
Le président Ouattara peut faire mieux. Non seulement, il vient du monde des finances, là où tout se déclenche et tout décolle. Voyons voir le mode de fonctionnement des banques ivoiriennes, qui ne jouent que le rôle de banque de dépôt et non de banque d’investissement. Quand un ivoirien sollicite des prêts, pour la réalisation de ses projets, ce que la banque lui exige comme garantie, dépasse le budget de ses réalisations, dans ces conditions, quel champion peut naître de ces contraintes bancaires? Par contre, les communauté étrangères qui ont pris en otage le monde des affaires en Côte d’Ivoire, se sont organisées de sorte à empêcher l’émergence des locaux et tout est en leur faveur et facilité.
Au niveau des franchises de téléphonies, ce sont pour la plupart des libanais qui se sont octroyés les brevets d’exploitation et, les ivoiriens qui y sont sont rares. Alors de quel champion national, on nous parle sans arrêt? Il faut arrêter de jouer sur les fibres patriotiques des ivoiriens, on ne peut pas les flatter avec les mots pour augmenter leurs maux qui leur laissent des traces d’amertume et de découragement. Il faut que le président ivoirien fasse revoir les conditions d’acquisition des prêts bancaires si véritablement il veut promouvoir des champions nationaux, l’ancien président du Nigéria n’a pas attendu l’ordre de l’Angleterre ou des institutions monétaires internationales pour agir, c’est juste, une volonté politique et voilà son compatriote Dangoté qui excelle dans tous les milieux d’affaires.
M. Ouattara doit faire prévaloir sa ferme volonté politique, inflexible et ne pas écouter des voix extérieures pour retarder ce noble projet d’excellence. De tout temps, il affiche sa bonne foi, mais à la fin, rien ne se profile à l’horizon. Rien n’est suivi d’effets et il faut arrêter de tout politiser dans ce pays.
Nous avons tout au niveau de l’agriculture pour en sortir des champions nationaux, mais c’est là-bas même le grenier de la misère. Les planteurs vivent malheureux et cela se répercute sur tout l’ensemble des autres activités du pays. Les banques s’éloignent du peuple parce qu’elles préfèrent leur prendre leur argent pour aller faire fleurir les sans fleurs. Tenez-vous bien, en 2022, la seule banque française la générale a réalisé un bénéfice de plusieurs milliards, sans en verser un seul centime dans les caisses de l’état, par quelle alchimie l’état ivoirien peut sortir ces champions nationaux?
L’état ivoirien n’est-il pas capable de créer des banques pour soulager ses nationaux? Enfin, le sujet est vaste et nous laissons des espaces aux victimes pour nous remonter leurs souffrances. Un jeune Agni, diplômé avec plein de projets est mort avec à son chevet, un dossier de création d’affaires, qui à force de se promener de banque en banque, son projet lui a été volé par un libanais et quand il l’a su, il n’a pas supporté le coup et il en est mort. Les exemples du genre sont légions.
Quand on ne peut pas faire, il ne faut pas faire de la provocation car l’ivoirien n’est pas bête pour tout attendre de la fonction publique. Nous allons y revenir, mais un champion national, ce n’est pas de la chanson, des vains mots, mais de la ferme volonté politique et ce n’est pas mortel.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com
