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Côte d’Ivoire/Agriculture: l’avenir s’annonce difficile pour les producteurs du cacao

Depuis un certain moment, la politique a pris le pas sur l’agriculture ivoirienne et c’est le cacao qui en paie le lourd tribut.

Le cacao: la fierté des ivoiriens

Depuis les années 60, Houphouët Boigny disait que le succès du pays repose sur l’agriculture. Quand on te disait « planteurs » c’était une fierté car l’agriculture nourrissait le planteur et sa famille. Comme un diplômé dans sa fonction, les planteurs doivent jouir du fruit de leur labeur.

Quelles sont les cultures exportées  en Côte d’Ivoire ? L’agriculture ivoirienne qui se repose sur le cacao, fait partie des cultures de rente. La Côte d’Ivoire est un pays qui dès son accession à l’indépendance a très tôt fondé  son économie sur l’agriculture. La Côte d’Ivoire devient pour ainsi dire, le premier producteur mondial du cacao, rang qu’elle continue d’occuper, malgré les aléas sur son parcours. Elle a multiplié les richesses agricoles dans d’autres produits, comme l’hévéa, le coton, l’anacarde. La terre ivoirienne, pouvait nourrir tous ceux qui la cultivaient. Mais, la concurrence et la politique, sont entrées dans sa promotion et sa valorisation. En terme de pourcentage, l’économie est de 50% basée sur l’agriculture.

Les cultures industrielles et d’exportation et ainsi que des cultures vivrières se font de manière manuelle et malgré, cette pénibilité, les paysans, ne se découragent pas et continuent de se doter de ce courage légendaire qui met le pays en valeur. Le gouvernement ivoirien doit à tout prix, considérer le courage et se pencher véritablement sur la reconnaissance des planteurs.

Le cacao en Côte d’Ivoire: qui sont les propriétaires de son exploitation?

Depuis 2000, de grands groupes ont envahi les forêts ivoiriennes faisant travailler des enfants qu’ils exploitent et qui ternissent encore l’image de notre denrée rare, le cacao. Une denrée sur laquelle, les américains veulent poser un embargo. Cette stratégie sera de convaincre les grands chocolatiers de boycotter son achat. Comment les parents paysans, font faire pour tenir?

A partir de 2010, les zones de l’ouest, comme le mont Péco, une des zones naturellement riche, était comptée parmi les forêts classées, monument historique. Les patrimoines ivoiriens de ce genre sont entrain de disparaître. Elles sont envahies par des étrangers qui y mènent la vie dure aux ivoiriens. On annonce des milliers de burkinabé dans ces zones dont des caïds aussi, font leur diktat. 

Comment les Burkinabès ont pris d’assaut l’agriculture ivoirienne ?

Dans les temps anciens, juste après l’acquisition de l’indépendance, ces Burkinabè venaient, travailler dans les plantations. A cette époque, chacun connaissait sa place et tout se passait très bien. Certains y ont fondé des racines. Après la guerre, ces « étrangers » se sont retournés contre leurs bienfaiteurs. Aujourd’hui, le Burkina Faso, est devenu, producteur de cacao, parce que toutes leurs récoltes, y atterrissent pour sa vente.

Du coup, les ivoiriens se voient déposséder de leurs terres et, ces burkinabès désormais deviennent les propriétaires. Aujourd’hui, ces burkinabès possèdent plus 50% de terres en Côte d’Ivoire.

Contrairement au cacao, le café ivoirien perd sa place

Après avoir été troisième producteur mondial de café pendant près de trente ans, la Côte d’Ivoire connait une baisse drastique dans sa production. Elle passe de 250 000 tonnes en 1990 à 145 000 tonnes en 1994, pour ensuite remonter à une production de 250 866 tonnes en 2003-2004. Elle en est aujourd’hui à la quatorzième place avec une production annuelle de 108.000 Tonnes. Le prix moyen d’achat bord champ est de 750 francs le kg au cours de la campagne 2018-2019. Le prix moyen d’achat bord champ était de 355 francs cfa le kg au cours de la campagne 2003-2004. 

La proportion de café transformée par l’agro-industrie locale est très faible. De 3,6 % en 2001-2002, elle est passée à 2% de la production totale en 2003-2004. Pour le cacao, la Côte d’Ivoire est avec 40% de la production, le premier mondial devant le Ghana. La production nationale atteint 1,335 million de tonnes en 2003-2004, la part des exportations étant de 1,060 million de tonnes pour la même période.

 Le prix d’achat du cacao aux paysans est passé de 688 francs CFA en 2002-2003 à 207 francs CFA le Kg en 2003-2004, du fait de la spéculation pratiquée par les acheteurs-exportateurs. En légère hausse, la proportion de cacao transformée par l’agro-industrie locale représente près de 20% de la production totale en 2003-2004. La Côte d’Ivoire est devenue en 2016 le premier broyeur de fèves de cacao au monde devant les Pays-Bas, l’Allemagne, les Etats-Unis.

Pour 2019, l’agriculture ivoirienne, malgré son poids dans le PIB national a diminué de moitié en 60 ans -21,5% en 2018, elle procure encore un emploi à plus de la moitié des ménages ivoiriens. 

Les paysans, toujours les plus pauvres 

Elle s’explique : « La colonisation de l’Afrique subsaharienne a créé des relations commerciales permettant l’extraction de ressources africaines vers l’Europe, l’Amérique du Nord et, de plus en plus, maintenant vers l’Asie. Ces flux se sont poursuivis jusqu’à aujourd’hui. Mais il n’y a pas eu beaucoup de soutien ou d’investissement dans la diversification économique pour aller au-delà de cette configuration.» La culture du cacao a été introduite en effet à la fin du XIX e siècle par les colons, et est rapidement devenue un pilier de l’économie. En 2018, elle fournit des revenus à plus de 5 millions de personnes.

Mais ce succès ne profite pas à tout le monde. Plus de la moitié des producteurs vivent avec 757 FCFA par jour (1,2 dollar). Soit bien en dessous du seuil de pauvreté. Ces professionnels du cacao ne touchent donc qu’une infime partie des rentes considérables générées par le marché du chocolat. 

En 2016, il a généré un chiffre d’affaires total de près de 3,48 milliards d’euros. Pour mettre fin à cette injustice, et mieux rémunérer les agriculteurs, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont fixé au début du mois de juillet un prix plancher pour la campagne 2020-2021. En dessous de 2 600 dollars la tonne, pas de vente. Une décision censée protéger les producteurs en cas de baisse des cours.

Qui sont ces bénéficiaires des revenus produits par le Cacao ?

Depuis son accession à la tête de l’état, Alassane Ouattara, a mis en place une structure pour gérer la filière Café-Cacao afin de stabiliser les prix du cacao bord champ. et la rentée en usine.

En Côte d’Ivoire, nous avons deux types d’intermédiaires au bord champ qui sont les Sociétés Coopératives et les acheteurs. La Société Coopérative est une association de producteurs qui se mettent ensemble afin de mieux commercialiser leurs productions sur le marché afin de créer des excédents et à la suite redistribuer ces excédents entre eux. Le hic, est qu’à la tête des Sociétés coopératives, ce sont encore des étrangers. 

Malheureusement, les producteurs ivoiriens sont en majoritaire des étrangers, alors des individus profitant de l’exploitation du cacao.

Cependant, pendant quelques années, il y a eu un fléau dans cette filière et personne n’en parle sous prétexte que le cacao est une mafia. Le fléau est qu’un seul individu se constitue en Coopérative afin de bénéficier des revenus engendrés par l’effort de tous. Ce n’est pas un problème du gouvernement, mais les paysans, doivent les dénoncer.

Le cacao sous Gbagbo…

Sous le régime de Laurent Gbagbo, pour être à la tête des Coopératives, il fallait montrer pattes blanches et les conditions protégeaient les ivoiriens. Pour être à la tête de ces coopératives, il fallait être ivoirien. Une loi avait été votée pour protéger les intérêts et  les biens des ivoiriens.

L’agriculture est et demeure le moyen de lutte contre la pauvreté dans les milieux ruraux alors nous devons imposer des conditions bénéfiques pour nos villages. La terre ne trahit jamais. Donc s’investir dans l’agriculture, est une assurance-vie.

Dans d’autres localités en Côte d’ivoire, si tu es un étranger et désireux de se lancer dans cette activité d’achat du cacao, tu dois verser une caution. A la fin de la récolte, verser, une viagère à la caisse du village pour permettre de réaliser des projets communautaires.

                                                        David Kouamé

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