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Côte d’Ivoire: Duncan, la fin des faims?

M. Duncan, vice-président de la Côte d’Ivoire peut-il apporter une réponse aux attentes de la population?

Je voulais écrire en prose et en vers, on me traitera de fanatique; ce que je combats. Je voulais fredonner la chanson consacrée à l’année de la femme; mais saurais-je rimer la gamme? Je voulais vraiment parler, mais, il y aura de l’émotion ce que je déteste dans la lutte. Pourquoi toutes ces hésitations?

C’est la nomination de M. Daniel Kablan Duncan à son futur poste de président de la république, qui me met dans cette situation et pour cause. Suivez mon regard.

J’ai décidé d’écrire pour que tu puisses me lire et je compte sur toi pour transmettre. Je voudrais m’adresser à la jeunesse ivoirienne, dont on se sert dans les discours, mais sacrifiée sur l’autel de l’ingratitude et de la peur. Il y a une fin à tout. Et la fin de sa souffrance, est arrivée.

  1. Alassane Dramane Ouattara s’en va, laissant la place à M. Duncan, dont personne ne misait sur sa personne pour une transition quelconque. Les signes ne trompent pas.

D’abord, les français qui avaient lancé un mandat d’amener contre M. Soro Guillaume, ont nuitamment enlevé cette épée sur la tête du président de l’assemblée nationale. Il vient de faire une escale à Paris pour le Canada. Est-ce à dire que les rapports entre la France et la Côte d’Ivoire, sont-ils entrain de s’harmoniser? Quel intérêt de se mettre à dos, un enfant trépignant pour traverser un cours d’eau boueux? C’est un signe.

Le calme qui se traduit par un silence radio au palais et à tous ceux qui tapaient trop sur le tam-tam Ouattara, nous indique comme un chant de coq qui signale la fin du règne de celui qui faisait croire qu’il avait la solution à tous les problèmes des ivoiriens et pour finir, en est devenu, lui même, le vrai problème. Tout son entourage est silencieux. C’est un autre signe.

  1. Blaise Compaoré qui posait de sérieux soucis à son frère Ouattara, son cas est résolu. Il sera encore d’ici peu de temps, le togolais nouveau, puisqu’il ne veut pas prendre des rides de vieillesse. On annonce des barricades devant son domicile pour vider armoires et penderies. C’est un autre signe. Cet oiseau de mauvaise augure s’en va, que Dieu fasse conjurer tous ses mauvais sorts.

Des troubles à l’ordre public, autrefois occasionnés par eux pour arrêter des ennemis et les jeter en prison, ces troubles, ont bâillonné tout le territoire national récemment, sans même que le pouvoir Ouattara ne daigne mené des enquêtes pour sanctionner les fauteurs. Cela a duré plus d’un mois, le pays était à terre, le pouvoir dans les rues et comme le pays n’a plus d’opposants capables de prendre des responsabilités, la France, a fait venir à nouveau ses troupes armées puissamment nanties d’armes et de munitions pour surveiller et localiser, tous les petits nids de fauteurs de troubles. Leur présence, est un avertissement grave. C’est encore un autre signe, le plus sérieux.

Plusieurs élus indépendants vont siéger au parlement ivoirien. Vraiment, il y a trop de signes qui annoncent la fin de celui qui se croyait intouchable, invincible et qui s’est mûri comme un fruit pourri.

Et les grands investisseurs perdent des milliers, voir des milliards. Sentant l’odeur de la vengeance qui allait encore causer de nombreux morts et du sang inutile, les partenaires et les initiés à la politique et la sauvegarde des intérêts de ce pays, ont décidé de faire freiner le corbillard et limiter les gyrophares des ambulances pour permettre aux ivoiriens d’oublier le passé et de panser leurs plaies avec des pensées nouvelles.

Par mesure de prudence, ils continuent de prier leurs ressortissants de quitter le pays, si leur présence n’est pas trop nécessaire. On a vu tout ça se passer pendant que les fonctionnaires et agents de l’état, ont encerclé le pouvoir et lui serré le cou. C’est aussi, un grand signe.

  1. Alassane Ouattara, ne représente en ce moment que l’ombre de lui même et ses ennuis vont commencer d’abord par son allié: le PDCI RDA, qui l’a aidé dans toutes ces élections gagnées sur trait et qui ne sera plus prêt à composer avec le RDR sans Ouattara avec qui, il a signé le pacte. Je vois mal le président Bédié, s’asseoir avec Gon Coulibaly ou Amadou Soumahoro pour parler de politique ivoirienne. Il a tout fait pour que Ouattara retrouve les ivoiriens, mais hélas. Comment le président du PDCI prendra cette fuite de son jeune frère? Une trahison! Alors, pour se faire repentir, il va réorganiser son parti pour non seulement donner un coup de main à M. Duncan et conquérir le pouvoir d’état, quand l’ordre sera rétabli. Pour dire Adieu à leur fameux RHDP, l’autre tueur des ivoiriens.

Si je dois égrener tous les méfaits de la politique multiraciale de leur président, puisque les ivoiriens ne se sont jamais reconnus en lui, nous passerons des nuits entières pour finir en larmes.

Pourquoi la France doit sécuriser tout le pays avant de le remettre à M. Daniel Kablan Duncan?

D’abord, les ivoiriens sont fatigués de cette situation qui les oblige à se détester et dont ils résistent et ils désirent voir simplement partir M. Ouattara et la réconciliation nationale se fera toute seule.

Trop d’armes circulent dans le pays. Comme si cela ne suffisait pas, ce sont des microbes qui y sèment la terreur. Qui peut gouverner un tel nid de frayeur et d’inquiétude si rien n’y est fait? Interpeller la France, j’ai mes raisons, parce que M. Ouattara a transvasé et transfiguré nos armées (armée, gendarmes, policiers, douaniers et j’en passe). Si la France de Sarkozy ne s’était pas mêlée à son installation, tous ces morts inutiles seront encore en vie et la Côte d’Ivoire ne sera pas aujourd’hui, balafrée.

Voilà donc, un lourd fardeau que va porter M. Duncan. Mais pourquoi les ivoiriens de tout bord politique, de l’est à l’ouest, du centre au nord, des pro-ci et pro-ça doivent l’entourer, le rassurer et l’aider à réussir ce challenge?

Duncan n’est politiquement un danger pour quiconque. Il a un parcours qui rassure tout le monde y compris le milieu des affaires. Il n’a jamais été auteur pour être acteur. Il a été et continue de servir un pays à qui il doit beaucoup et lui demander de le redresser, c’est un grand honneur à ce fils de royaume Akan, marié à une femme ivoirienne de Toumodi, située au centre du pays, non loin de Yamoussoukro, la ville natale du président Houphouët Boigny, dont s’est servi pour ternir l’image de son pays.

M. Duncan n’est pas venimeux et convaincu qu’il peut compter sur tous les ivoiriens, il sera un des meilleurs présidents, même intérimaire, qui rentrera dans l’histoire dans la quête de la paix d’une Côte d’Ivoire jadis, pays de paix devenue ces 20 dernières années, ennemie de cette paix qui fut sa seconde religion.

Alors, M. Duncan saura -t-il mettre fin à la faim des ivoiriens? Pourvu qu’il soit aidé par tous les ivoiriens. Ce n’est pas un rêve.

Joël ETTIEN

Directeur de publication

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2 Thoughts to “Côte d’Ivoire: Duncan, la fin des faims?”

  1. Claude Dassé

    Bonne analyse. Mes encouragements frangin !

  2. Vous êtes mine de rien, un groupe sérieux qui nous proposent des riches analyses sur l’Afrique.
    Donc monsieur ouattara part mais il ira où? Et les prisonniers que vont ils devenir?

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