Côte d’Ivoire: Faisons la politique pour servir le peuple et non pour se servir !
IL Y A TROIS ANS JOUR POUR JOUR, L’ARTICLE SUIVANT ÉTAIT PUBLIÉ: Faisons la politique pour servir le peuple et non pour se servir ! Le peuple est fatigué des postures qui ressemblent plutôt – à l’expérience – à des fuites en avant.
Quand j’observe certaines pratiques, où l’on pense que les dénigrements, la délation, le clientélisme et le sectarisme peuvent encore constituer l’essence d’une méthode, je me pose des questions. Je pense dans le même temps qu’il y a de nombreuses personnes qui sont encore très décalées par rapport au réel. Mais parce que ceux qui fonctionnent comme dans le passé pensent qu’ils peuvent continuer de tromper en versant toujours dans la mystification. A mon sens, le débat d’idées, la culture d’idées nouvelles et la revisite des pratiques qui soient de nature à enraciner la démocratie dans les esprits, me paraissent appropriés à l’ère que nous vivons. Ceux qui refusent la transparence et veulent enrôler par la culture de l’émotion et le populisme sans fondements ont tort d’agir ainsi.
Les politiques ont le devoir d’éclairer le peuple et ce, dans la transparence. Ceux qui combattent l’obscurantisme ont donc raison ; mais il faudrait alors être cohérents et aller jusqu’au bout de la logique. Dans la lutte de la libération de Laurent Gbagbo et celle du pays, tous les soutiens de ce grand homme doivent pour l’heure se concentrer sur les actions qui peuvent aller dans le sens de sa libération. Jusque-là, au niveau tactique, les questions restent nombreuses. Il paraît qu’il faut se taire et regarder des sachants nous guider. Oui, peut-être mais jusqu’à quand ?
Dans un pays où les appels au boycott ont montré que l’opposition est majoritaire, quelle est l’approche de tous ceux qui ne portent pas la gouvernance actuelle pour capitaliser nos potentialités politiques ? La réponse devrait venir très vite. Il me semble que le Président Gbagbo serait satisfait de la réponse pertinente que nous pourrons donner à cette question. Un homme ou une femme politique doit prendre des positions au regard des contingences de l’heure et les expliquer. Travailler en vase clos sans aller aux informations, est une méthode dépassée et un leurre, parce qu’on travaillerait alors en marge des paramètres à considérer. La politique aujourd’hui ne saurait se faire comme une pratique de secte. Il y a inévitablement des choses à réinventer. Il faut donc prendre garde que dans l’intérêt de l’unité nationale à construire inéluctablement, ce que nous n’aurons pas réussi à empêcher par le jeu politique, sera pris comme un acquis et sera difficilement remis en question même quand Laurent Gbagbo sera remis en liberté.
Le peuple doit se mettre en mouvement mais sous une forme à construire intelligemment, dans l’espace ivoirien où tous les partis d’opposition sont broyés et n’ont aucune marge pour s’exprimer. Il faut imaginer des ensembles avec des modes à définir mais, une plate-forme qui ait la latitude de mettre fin à la dictature qui enfonce le pays de façon abyssale, est opportune.
Claude Koudou