façade de l'hôpital Mère-enfant à AbidjanA LA UNE AFRIQUE 

Côte d’Ivoire: le serment d’Hippocrate jeté aux oubliettes par les médecins dans les hôpitaux d’Abidjan et, les ivoiriens meurent dans l’indifférence totale.

Comment vont nos hôpitaux en Côte d’ivoire ? Nous en avons fait l’expérience, en nous faisant passer, pour des vrais malades et pour un pays qui se veut émergent, vraiment, ça fait pitié.

Les hôpitaux ivoiriens devenus des mouroirs

En apparence bien si l’on s’en tient aux inaugurations sur fond de coups médiatiques, les hôpitaux ivoiriens sont simplement de renom. Le CHU d ’Abidjan Cocody Angré, hôpital mère enfant de Bingerville et les CHU d’Abidjan, c’est tout simplement, des coups de fanfare et l’évidence, fait peur.

Pour en avoir le cœur net, mon équipe et moi décidons de nous rendre au CHU de Cocody. Notre mission : nous faire passer pour des malades et suivre la prise en charge des patients. Prise en charge annoncée par le gouvernement et dont le spot passe en longueur de journée sur les antennes des deux télévisions d’état. Suivez notre reportage!

Il est 10 h du matin, il faut aller tôt dans ces centres hospitaliers, pour avoir les bonnes positions, car tout est payant, même les chaises qui se trouvent dans la salle d’attente. Ce matin là, le soleil s’est éclipsé laissant place à d’épais nuages gris qui couvrent le ciel d’Abidjan.

A bord  d’un taxi, nous nous dirigeons vers le centre hospitalier de Cocody. En effet, cet établissement  né en décembre 1976 a été spécialement  conçu pour l’enseignement et la recherche médicale.

Les hôpitaux ivoiriens sont-ils seulement de renom?

Nous voilà au pied du porte-étendard de ce complexe hospitalier. Il s’agit d’un immeuble de treize étages. Notre indicateur nous invite à le suivre. Nous nous engouffrons dans un long couloir qui nous conduit à l’ascenseur, direction le 8ème étage du bâtiment, précisément le service urologie. Dans notre ascenseur, nous sélectionnons la touche 8. Celle-ci semble ne pas  fonctionner. Nous sélectionnons donc la touche 7, et nous résignons à faire le reste du chemin à la marche.

Dans le hall du 8ème étage, nous nous dirigeons vers un vigile. Nous le supplions de nous aider à rencontrer un médecin pour une consultation. Il prend soin de nous accompagner, je dirai chaleureusement puis nous invite à patienter sur le banc. 

Après une vingtaine de minutes, le vigile nous invite discrètement dans une  salle. Il nous fait asseoir dans une salle où le médecin est assis avec d’autres collègues.  S’en suit une conversation avec le médecin. A la fin le médecin nous recommande de faire une analyse à l’institut pasteur. 

Selon lui, c’est à l’issu de celle-ci qu’il pourra identifier les germes en présence et nous prescrire des médicaments. La consultation étant terminée, que ce dernier nous invite à payer.  Nous lui demandons le montant de cette consultation, il nous rétorque 10 000 F cfa, l’équivalent de 15 euros. Nous lui répondons que ce montant est trop élevé. Il décide de rabattre le coût à 5000 f, que nous lui remettons. 

Les centres sanitaires ne sont que l’ombre d’eux-même…

Apparemment le serment d’Hippocrate semble avoir été jeté aux oubliettes dans ce service. Et comme partout ailleurs, dans tous les centres de santé, les médecins monnaient leurs services. Et pourtant, le gouvernement fait passer le message de gratuité des soins à travers des spots à la télévision. Nous n’avons pas eu cette chance, de tomber sur le médecin qui a écho de cette décision et nous avons déboursé les 5000 fcfa, soit 7 euros. 

Y a t-il un suivi, par des inspecteurs qui pourront se faire passer pour des malades et  prendre les sanctions qu’il faut? Une décision sans suivi, est plus dangereuse. 

Voilà qu’en Côte d’Ivoire, les ivoiriens meurent par milliers. Des maladies que ceux-ci, n’ont jamais connu, les tuent, comme les crises d’AVC, de fièvre typhoïde, et les autres auxquelles, ils sont habitués, le paludisme, le sida et j’en passe.

La santé, étant le socle du développement, il faut viscéralement que l’état prenne ses responsabilités. De plus, on nous déconseilles de nous rendre dans les autres centres hospitaliers, qui sont devenus tous des mouroirs.

                                                   Une enquête de Sanago 

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