Démolition à Abidjan, nos suggestions.
Tout homme politique laisse pourrir les situations avant d’intervenir qui lui permettent de cerner tous les contours. Si les démolitions qui se passent en ce moment à Abidjan, ne répondent pas aux attentes des personnes concernées, il ne faut pas tenter un bras de fer avec les victimes.
L’affaire est devenue politique. Elle a pris une autre tournure et les victimes et leurs familles, sont dans des dispositions inhumaines et on ne sait pas qui a raison et qui a tort. Mais ce que nous voyons qui retient notre attention, c’est le prolongement de la voie appelée Y, qui doit faire la ceinture du Grand Abidjan et ils s’y prennent mal qui peut occasionner d’autres tournures, malheureusement , l’opposition ivoirienne s’est affaiblie et c’est là, l’unique occasion dorée au président Ouattara de prendre ses responsabilités de gardien et garant de ce pays. Puisque le transfert de la capitale pour Yamoussoukro n’aura plus lieu, nous venons faire quelques propositions au président Ouattara.
Primo: actionner rapidement la construction de la voie ferrée reliant Yamoussoukro-Abidjan, rénover l’ancienne qui partait d’Agboville à Treichville qui permettront à beaucoup de fonctionnaires de se loger tout au long de ces voies ferrées pour se rendre à leurs lieux de travail à Abidjan. Pour un train, comme ici, on les appelle, le RER, le coût sera très réduit et comme il est d’autorité sécuritaire, pas d’accident, dans la journée, le trafic par ce biais sera assuré.
Secundo: Il faut qu’il reçoive les chefs Atchan, c’est-à-dire les représentants des Ebrié, pour s’entretenir avec eux car ils sont les premiers visés, puisque le prolongement de la voie Y doit obligatoirement traverser le village d’Adjamé qui veut dire qu’il sera rasé. Aujourd’hui, les Ebrié sont engloutis dans l’expansion de la ville d’Abidjan. Ils sont confinés et ils n’ont plus d’intimité traditionnelle et spirituelle. Tôt ou tard, ils seront contraints de lâcher du lest. On ne reconnaît plus les villages autochtones, quand la ville d’Abidjan attire des appétits économiques.
Savez-vous que ça ne sera pas la première fois que cela se passe? Du temps du président Houphouët Boigny, l’actuelle maison de la culture était un village Ebrié, ils leur avait proposés un autre site et quand ils ont donné leurs accords, le président a fait construire des logements sociaux et non des bicoques qui se construisent, avec seulement une seule chambre et salon, mais une vraie maison de trois pièces.
Tercio: L’économie de la parole tue tout homme d’état qui attend que tout pourrisse avant de prendre la parole car ce sont les petits actes qui provoquent les grands évènements. Le président Ouattara est le seul dans ce cas dont la seule sortie peut calmer ou envenimer. Il a fait nommer un ministre gouverneur qui ne connaît rien de la tradition car ce qui se passe a une grosse part de tradition et on ne règle pas les problèmes sensibles qui touchent à ces aspects avec brutalité et démagogie. Il s’agit de la vie des milliers de gens qui dorment à la belle étoile et des élèves paralysés qui ne n’auront plus d’endroits idoines pour étudier et affronter leurs futurs examens.
En conclusion, ici, il n’y a rien d’atteintes à l’autorité de l’état, mais de la sagesse pour résoudre des problèmes sociaux de cette ampleur.
Nous y reviendrons car ce sujet nous interpelle tous, parce qu’il s’agit de la vie des milliers d’ivoiriens et surtout des propriétaires terriens de la ville d’Abidjan.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com