Dialogue politique en RDC: les ultimes négociations suspendues jusqu’à jeudi
En RDC, l’espoir d’un accord signé ce samedi 24 décembre n’existe plus.
« 95 % du travail » serait achevé et les négociations reprendront jeudi 29. Le pouvoir en place et l’opposition sont réunis depuis mercredi, sous l’égide de l’Eglise catholique, pour essayer de trouver une issue à la crise politique en RDC. A Kinshasa, l’optimisme reste de mise.
Ce samedi 24 décembre était une ligne rouge fixée par le président de la Conférence épiscopale et tous les évêques pour la signature d’un accord. Il y avait d’ailleurs un gros enjeu sur le fait de terminer vite cette médiation. C’est pour cela que les évêques ont poursuivi lesdiscussions toute la nuit. La plénière a duré neuf heures d’affilée pour discuter point par point de l’accord. Mais malgré cela, et alors qu’il y avait déjà eu des discussions en petits comités et que des accords avaient été dégagés, ces neuf heures de plénière n’ont pas abouti à la signature d’un accord.
Il y a toujours des divergences notamment sur des formulations, mais aussi sur des points clairs de gestion du pouvoir.
Les évêques ont annoncé que « 95 % du travail » a été accompli, mais que les négociations sont suspendues jusqu’au jeudi 29 afin de trouver des solutions et essayer d’obtenir une signature vendredi 30 décembre.
Deux divergences principales
A ce stade, il est difficile de dire quels sont les acquis de ces pourparlers politiques. En effet, chacun donne son avis et chacun a une appréciation différente de la conversation qui s’est tenue hier soir. C’est pour cela que les évêques parlent de notamment de divergences de formulation.
Ce qu’on sait pour l’instant, c’est que le président Kabila devrait rester au pouvoir pour au moins un an et que les élections, ou une partie des élections, devraient se tenir à la fin 2017. Il y aurait une formulation trouvée dans cet accord pour expliquer qu’un président qui a fait deux mandats ne peut pas en faire un troisième et qu’il ne peut pas, dans cette période de transition, réviser la Constitution.
Ensuite, une haute autorité de la transition serait mise en place. Elle serait présidée par Etienne Tshisekedi et aurait la possibilité de contrôler le respect de l’accord.
La question de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pose aujourd’hui problème. Selon les opposants congolais membres du Rassemblement, il n’y a toujours pas d’accord puisque ces derniers souhaiteraient voir la Céni remplacer entièrement, y compris son président, ce que la majorité refuse.
Il y a ensuite le cas du gouvernement, Samy Badibanga ayant été investi jeudi. Le Rassemblement aimerait prendre la primature, mais la majorité n’est pas d’accord. Enfin, les exécutifs provinciaux créent des divergences. Le Rassemblement estime qu’il y a un problème à ce niveau dans un contexte d’élections puisque ces gouverneurs ont démontré qu’ils étaient hostiles à l’opposition et ils aimeraient les voir remplacés.
Il existe donc encore une série de problèmes, même si l’architecture générale est, elle, plus ou moins fixée.
La Cenco optimiste
Si l’enthousiasme est un peu retombé ce samedi, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) reste optimiste. « L’essentiel est fait. On pouvait constater dans la salle la joie qui se dégageait des visages de tous les délégués, explique le président de la Cenco, Monseigneur Marcel Utembi. Nous avons beaucoup travaillé et nous sommes pratiquement arrivés au bout du tunnel. Il reste simplement à faire le toilettage du texte. Sinon, l’accord est là, à porter de main. Il suffit de le rendre officiel. »
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