Face au pouvoir d’état, l’africain politique devient méconnaissable. Il se métamorphose en pire.
Il fait passer de l’espoir au désespoir, c’est une pratique presque généralisée du coup.
Peut-on calquer le système occidental considéré comme le modèle de démocratie à tort ou à raison, à celui de l’Afrique qui fonctionne selon le contexte de l’environnement toutes zones confondues? J’ose l’espérer. C’est pourquoi, Il convient ici de faire une analyse comparative, non exhaustive.
Décryptage
On a souvent tendance à penser qu’on peut transposer le modèle d’ici, à l’Afrique. Toujours est-il qu’on est tenté de se demander si un avènement comme celui du Président Macron peut-il se reproduire exactement pareil en Afrique? Personne ne peut avec certitude affirmer par un oui ou par un non, même si comparaison n’est pas raison, aussi le contexte culturel, à cause de nos us et coutumes qui sont diamétralement opposés, vouloir imaginer que cela peut être possible, c’est prendre de gros risques, car tout espoir que cela a souvent suscité, s’est toujours mué en peau de chagrin.
Donc nous sommes en face de deux modes de culture, de culte de personnalités. En Occident, c’est la jeunesse en vogue du renouvellement qui prime, alors que dans le sud, c’est plutôt le contraire, c’est la vieillesse qui est primée, car l’homme bonifie avec l’âge comme le vin.
Plus il dure, plus il a de la valeur et de la considération. En illustre: Le premier cas, c’est à La génération des Macron d’émerger parce que l’environnement s’y prête donc le permet. Dans de pareilles circonstances où les institutions sont fortes, tout est permis, donc tout est possible.
Mais dans le sud, à l’idée qu’un jeune doit prendre le pouvoir, est loin d’être anodine: Ce n’est pas impossible, mais pas du tout acquis d’avance. On peut citer sans se tromper le cas de Nelson Madiba Mandela l’illustre icône universelle, en est un exemple parfait. C’est donc plus une idéologie de civilisation qui peut ou non motiver tout cela. Et le manque d’institutions fortes en Afrique en est une des causes.
En Afrique, tout est basé sur le charisme d’un homme face à son peuple, doté d’une forte personnalité, à l’inverse de l’Occident où tout est basé sur des institutions fortes. En Occident on cherche ou on parle d’institutions fortes; En Afrique on cherche où on parle de personnalité forte. Donc nos visions du pouvoir divergent selon que nous sommes en Occident ou au sud en Afrique c’est ainsi deux visions différentes. Comme les pays occidentaux pratiquent la démocratie depuis au moins deux siècles, ce qui a pu renforcer l’ancrage de la démocratie à l’aide des fortes institutions existantes créées à cet effet.
C’est ainsi qu’aux USA on a eu Obama, le jeune premier ministre au Canada, le Président du conseil en Italie et le Président Macron en France etc. C’est l’ordre normal des choses dans l’évolution de l’humain. On ne pouvait pas imaginer ça il y’a de cela environ deux décennies en Occident, où Le Politique était carriériste. Ce qui peut être considéré comme une équation facile à résoudre, l’est moins en Afrique parce que le vieux continent n’est pas encore à ce niveau.
D’abord parce que notre civilisation vénère les vieilles personnes à qui on voue un profond respect et force administration, car nos us et coutumes nous y obligent. C’est pourquoi un écrivain sage africain disait: en Afrique lorsqu’un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brûle. Comme il est censé incarner la sagesse, le savoir, c’est donc un sachant. À cela s’ajoute le côté mystique.
Puisqu’ en Afrique on pense qu’il y a une autre vie parallèle à celle terrestre et qu’on aura le lourd devoir de rendre compte, quand on mourra, pas seulement à dieu dans le contexte de la croyance et de la foi religieuse mais aussi aux esprits de personnalités charismatiques comme le Président Félix HOUPHOUET BOIGNY par exemple. Même en Occident si La symbolique de s’incliner par exemple sur La tombe du général de Gaulle n’est pas de La même ampleur pourtant ça y ressemble.
C’est à dire que, celui qui a mal dirigé la Côte d’Ivoire, à son arrivée dans ce monde méconnu, devra rendre des comptes à l’icône qui l’a devancée, dans ce cas espèce le Président FHB. C’est une pression supplémentaire et ça fait très peur quand on y pense. À mon humble avis, cela complique lourdement La tâche avec aussi des aprioris très accentués. Il y a des anciens qui vont se poser la question: Comment ça, c’est ce gamin-là qui va nous gouverner?
Un vieux n’oserait jamais prendre une arme contre La mère patrie. Ce qui n’est pas le cas d’un jeune en Afrique, qui, face à ce qu’il considère comme une injustice où une dictature l’exercice du pouvoir d’état, n’hésiterait pas à transgresser tout sur son chemin, comme ça l’a été en Côte d’Ivoire et ailleurs sur le vieux continent.
C’est pourquoi un jeune doit faire de gros efforts pour convaincre par rapport à un vieux qui a d’emblée La confiance sans aucune autre forme de jugement. On voit aussi La façon dont les jeunes ont dirigé le pouvoir d’état en Afrique. On citera quelques cas: le président actuel de la RDC, du Burundi, l’ancien de la Gambie, celui du Togo etc. comme quoi en Afrique l’arrivée au pouvoir des jeunes n’est pas une panacée pour Brandir ça comme une ultime alternative.
Ils sont non seulement plus dictateurs que Les vieux, mais surtout des pilleurs nés, encore surtout des sanguinaires, ils n’ont pas d’état d’âme. Pour leur ascension sociale, ils sont sans vertus et capables de tout. Ce sont des hors la loi pour certains qui doivent être disqualifiés et répondre de leurs actes.
Il vaut mieux un Pays dirigé par Mobutu, que son jeune successeur, ceci est autant valable pour les jeunes déjà cités plus haut dans leur différents pays. Et en Côte d’Ivoire ceux qui ont pris Les armes pour verser Le sang des ivoiriens et ceux qui habitent ce Pays, doivent être des hors la loi et traduits devant la justice. Parce que nos institutions n’étant pas fortes ou inexistantes, le charisme et l’aura, des charismatiques comme le Président Félix H.B, Senghor , Bya,Sekou Touré, Wade, OBiang, Obasanjo, Dos Santos etc. …ont fait beaucoup mieux que la jeune génération.
Dans le cas espèce de La Côte d’Ivoire, il ne faut pas se leurrer, compte tenu de la situation socio-politique qui y règne avec pour un oui un non les sorties des mutins, Les hommes en armes sans discipline militaire, ni respect pour la hiérarchie, aucun jeune, pas plus que celui qui n’a jamais porté le costume d’un président ne pourra rien apporter de concret pour un mandat de 5 ans, si ce n’est pour empirer la situation.
C’est pourquoi il faut l’expliquer au monde pour dire que l’exercice du pouvoir en Afrique n’est point une question d’âge, mais de la capacité, La détermination, l’abnégation, de La volonté politique mais surtout de la rencontre fusionnelle entre un homme et son peuple. L’osmose parfaite va les relier, qu’il soit jeune ou vieux, un homme qui aime profondément son Pays par-dessus tout.
C’est pourquoi je plaide pour qu’on fasse un vrai lobbying en Occident pour leur dire que personne ne remettra en cause leur intérêt, par contre il faut qu’on laisse le peuple choisir à qui il veut confier La gestion de son destin, donc La personnalité de son choix.
Au regard de ce qui se passe dans mon Pays, ma chère Côte d’Ivoire, une personne qui n’a jamais mis le costume de président de la république, ne pourra résoudre les problèmes de réconciliation, de cohésion et Les mutineries à répétitions, le temps de chercher ses marques et donner des gages de confiance vis à vis de nos partenaires, je peux citer sans me tromper que seules deux personnalités ont ce profil décrit ci-dessus: j’ai nommé le Président Bédié et son jeune frère le Président Gbagbo. Même si Les gens veulent nous distraire dans les allégations infondées concernant le financement des armes par le Président du vieux parti. Souvenons-nous du front républicain qui a été à la base du coup d’état de 1999 dont les conséquences sont encore là et le rassemblement des hauts destructeurs de la patrie qui est de mise en ce moment.
Eu égard à toutes ces erreurs de part et d’autre qui ont fait et font souffrir notre peuple docile et paisible, j’en appelle au sens élevé de nos concitoyens, de nous ressaisir pendant qu’il est encore temps pour une résilience de notre belle Côte d’Ivoire.
Ne pas se pardonner, serait Le pire des choix et c’est notre cher Pays qui va disparaître. Il faut donc La paix des braves pendant qu’il est encore possible.
Vive Le PDCI RDA, Vive La Côte d’Ivoire !
Nestor KOFFI
Membre du bureau politique
Président de la coordination du PDCI RDA HKB France Europe