Kémi Séba, panafricaniste moderneA LA UNE MONDE 

France: La déchéance de la nationalité française de Kémi Séba, de gros pièges.

Derrière la volonté de la politique française de déchoir la nationalité à Kémi Séba, nous y voyons un gros piège. En France, il y a plus critiques sévères dans l’animation politique que de vouloir déchoir à Kémi Séba sa nationalité. Car pour quelqu’un qui est né sur le territoire français, qui n’a commis aucun crime odieux, un matin, au lieu de le juger, on lui retire sa nationalité. Qu’a-t-il fait de si grave si ce n’est pour éveiller les consciences et faire des propositions?

Dans la vie, tout le monde n’a pas la même chance et des incompréhensions peuvent abroger tout un parcours. Mais au-delà de cette décision politique française à l’encontre de Kémi Séba, est-ce à dire que désormais, tout africain qui oserait donner son avis sur les rapports France-Afrique devrait rendre sa nationalité, son titre de séjour? Cela fait peur, pour un pays modèle de droit de l’homme et de la démocratie. Est-ce que c’est vraiment Kémi Séba qui est le problème ou la révision du concept de la coopération France-Afrique? 

Au parlement français, comme dans la vie active, il y a des voix plus perspicaces qui dénoncent dans des mots très durs, ce que disent les panafricanistes et qui continuent de vaquer à leurs occupations politiques, mais pourquoi déchoir la nationalité à quelqu’un qui a déjà trouvé son créneau d’expression?

Ainsi, devons-nous retenir à l’intérieur de cette prise de position de la classe politique française que même les enfants nés de ces combattants seront aussi privés de leur droit de vivre sur le territoire français parce que leurs parents se seraient mis en travers de la mauvaise gestion des rapports entre la France et ses colonies. Ça fait flipper tout de même. Il y a des africains qui se réjouissent de cette mesure contraignante et soutiennent les autorités françaises, mais la vie ne s’arrête à de la privation de la liberté, mais beaucoup oublient que la beauté de la France, c’est la liberté d’expression qu’elle donne et c’est pourquoi, tous ceux qui se sentent martyrisés chez eux, viennent en France pour demander l’asile. Que fait-on des droits de l’homme?

En plus nous savons que la France a trop de soucis en interne et ce n’est pas en privant la parole qu’elle pourra les compenser.

Mais Kémi Séba est parti de lui-même depuis bien longtemps ayant intégré sa deuxième patrie le Bénin, pourrions-nous en déduire que la France ne sera vraiment pas prête à revoir le contenu des accords de coopération avec ses colonies qui desservent les africains?

Comment pourra-t-on en venir à rayer dans l’esprit des jeunes africains qui vont mourir dans les eaux, si sur certains textes de ces accords, la France n’est pas prête à revoir sa copie et que pour vouloir faire taire ou peur à ces panafricanistes, elle tente de leur déchoir tous documents pouvant leur permettre de vivre sur son territoire?

Dois-je en conclure que tous les africains qui donneraient des avis contraires, seraient logés à la même enseigne? Voyez-vous que nous ne pouvons pas vivre dans un monde sans critiques, ce qui veut dire que désormais dans la grande France, la liberté d’expression n’a plus droit de cité?

Dans ce cas, il ne faudrait pas être surpris des coups d’état en Afrique francophone où pour des revendications politiques, les militaires sont obligés de passer par la force. Non, pour notre part, nous trouvons qu’il y a d’autres moyens d’en arriver à des sanctions, mais pas aussi sévères.

La jeunesse africaine d’aujourd’hui, n’est plus comme celle d’hier où leurs aïeux ont été contraints de subir sans mot dire, mais si elle veut aussi réclamer des droits, ces genres de mesures contraignantes, ne sont faites pas pour harmoniser les rapports entre la France et cette jeunesse qui a des outils de communication que leurs aïeux n’en avaient pas.

Quand on prend des décisions, il faut tenir compte de la suite car elles rendent encore les victimes martyrs et la lutte ne fait qu’accentuer. 

                            Joël  ETTIEN  

   Directeur de publication : businessactuality.com

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