Nigeria: 1000 jours de captivité pour les lycéennes de Chibok
Ce dimanche, cela fait 1000 jours que 276 jeunes filles de Chibok, une localité de l’Etat du Borno, au nord-est du Nigeria, étaient prises en otage lors d’un raid sur leur lycée.
Des hommes appartenant au Groupe sunnite pour la prédication et le djihad, dit « Boko Haram », les avaient enlevées dans la nuit du 14 au 15 avril 2014. Cinquante-sept se sont échappées le même jour. Vingt-quatre ont pu se libérer ou ont été libérées par l’armée nigériane et des civils volontaires. La dernière en date, Rakiya Abubakar, a été retrouvée avec son bébé à Damboa jeudi dernier. Depuis de deux ans et demi, un collectif accompagne et soutient les familles.
Aisha Yesufu codirige le mouvement Bring Back Our Girls depuis Abuja. Elle est sidérée par la durée de cette détention vécue par les 195 jeunes femmes de Chibok encore otages : « Nous en sommes à 1 000 jours. 1 000 jours ! Franchement, c’est impensable, se désole-t-elle. Jamais nous n’aurions cru que cela puisse arriver car nous étions tous persuadés que nos lycéennes de Chibok seraient sauvées immédiatement après avoir été prises. »
Aisha Yesufu n’accepte pas l’indifférence qu’elle ressent souvent au Nigeria face à cet enlèvement de masse exécuté en avril 2014 par Boko Haram. « Beaucoup nous demandent pourquoi nous pleurons alors que ce ne sont pas nos enfants. C’est triste qu’autant de gens ne comprennent pas que quand un citoyen du Nigeria est touché, nous sommes tous touchés. Ces filles de Chibok sont nos filles. Et nous ne les abandonnerons jamais jusqu’à ce qu’elles rejoignent chacune leur famille », promet-elle.
Lui-même originaire de Chibok, Allen Manasseh fait le lien entre le mouvement de soutien à Abuja et les familles vivant dans cette localité du Borno. Selon Allen, de nombreux parents des jeunes lycéennes ont repris espoir : « Les 21 filles qui ont été libérées en octobre ont confirmé aux familles que la majorité des otages sont encore vivantes. Ça veut dire qu’elles peuvent être encore sauvées. Donc qu’est-ce qui retarde maintenant la libération des lycéennes de Chibok encore captives ? » Interroge-t-il.
Une question pour l’instant sans réponse.