Ouattara fait durer le suspens et tous regardent ses lèvres.

Le président ivoirien Alassane Ouattara fait durer le suspens et le monde reste suspendu à ses lèvres. S’il quitte le pouvoir, qu’est-ce qu’il adviendra et s’il part, qu’est-ce qu’il arrivera? La question à double volets, persiste et chacun y va de son propre chef et nous aussi, nous allons nous y mener à cet exercice.

14 ans de règne, avec des réalisations qui ont transformé le visage de certaines villes ivoiriennes, Ouattara demeure le seul à faire face à l’opposition ivoirienne, mais l’homme est âgé de plus de 82 ans. Il supplie souvent ses adeptes d’accepter de le laisser partir se reposer, dès qu’il y a un candidat sérieux qui se présente, ils crient tous à lui. 

Il n’y a jamais d’immortels, mais il y a des éternels en fonction de leurs réalisations. Ce qui évident, tous ceux qui ont marqué le temps, n’ont pas eu la chance de dépasser les 33 ans et ils meurent dans leurs firmament et gloire, Jésus par exemple. Dans la politique, il y a des personnes qui vont au-delà de 80 ans, pour ceux qui savent partir, ont reçu l’onction de leur peuple et sont restés dans l’histoire comme Houphouët Boigny, Mandela, pour ne citer que ceux-là. D’ailleurs, certains de ceux qui écoutent les autres pour trouver des justificatifs afin de demeurer au pouvoir, ne font plus l’unanimité de la joie et de l’estime populaires et certains rechignent à souhaiter leur chute.

Pour revenir sur le cas du président Ouattara, quand on a eu le plaisir de servir, il faut savoir se quitter. Déjà, il y a d’autres ivoiriens qui veulent apporter leur savoir pour le bien-être de leurs populations, mais comme ses militants ont peut-être peur du changement, ce sont eux qui organisent les grandes cérémonies pour encenser leur guide, leur leader. En ce qui concerne le président Ouattara, lui-même se sent diminué par la fatigue de la gestion du pouvoir, mais à chaque fois, comme une imposition des mains, il trouve des arguments pour rester. Alors s’il part, il rentre dans l’histoire et s’il reste, il assumera les risques. Pourtant, il y a une vie après le pouvoir. On rappelle que le président ivoirien a sa fondation qui porte son nom et qui l’attend pour se mettre au travail. Ce qui veut dire qu’après le pouvoir ce n’est pas la mort, mais la vie la plus belle, avec tous les respects qui vont sont dus.

A cause de ses lieutenants, le président ivoirien Alassane Ouattara, hésite et se dédit tous les 5 ans, car juste après ses victoires, quand on lui pose la question sur ses ambitions pour l’élection suivante, il dit toujours qu’il fait son dernier mandat et les prétextes sont nombreux sur le sujet pour toujours rempiler, mais pour cette fois-ci, l’opposition amorphe lui donne des raisons de rester et il gagnera si les règles du jeu électoral qui ont conduit aux élections locales restent en l’état. Le PPA-CI qui jubile n’a eu qu’une pincée de sièges dans ces élections locales passées. 

Il réfléchit. Il sait qu’il est attendu par sa majorité. Il sait aussi que pour le moment, le seul qui fait aussi l’affaire de la France, c’est bien lui et donc, tout concourt à sa victoire, sauf que sans s’y attendre, il y a des jeunes loups aux relations aussi internationales que lui, comme Ahoua Don Mello et Tidjane Thiam qui affûtent leurs armes pour monter au créneau, la peur de certains de ses lieutenants de perdre leurs privilèges nombreux et variés, justifie sans doute, toutes ces acrobaties. 

Et si tout ce suspens profitait au vice-président Koné Meyliet Koné?

                                Joël ETTIEN  

   Directeur de publication: businessactuality.com