FICTIONS 

À cause de son caractère invivable, Marie vit seule avec un enfant.

Tout le monde reconnaît que Marie est une belle jeune femme. Elle est instruite. Elle est élégante, mais a un gros cœur, toujours dans les reproches et très jalouse. 

L’histoire qui va suivre, est un fait réel vécu par une jeune dame à qui, nous donnons le prénom Marie. Elle est charmante, mais célibataire avec un enfant sous le bras, son gros coeur a fait que le père de son fils est parti sous l’effet de la colère au point où, il ne veut même pas daigner voir ce dernier et pourtant, il est son premier fils  qu’il rêvait d’avoir, mais les colères stupides de sa mère avec son gros coeur, qui peut passer toute une nuit à poser des questions sur des faits banales, souvent imaginaires, son gros coeur augmentant aussi la jalousie, personne ne peut dormir tranquille dans les bras de cette dernière. Pour un fait anodin, elle peut passer toute une semaine à demander des explications et comme elle se bloque, rien ne peut la ramener à l’ordre, à la raison.

Marie est une cadre qui gagne bien sa vie. Elle loue son petit pavillon de trois pièces qu’elle rêve de racheter. Jérôme pensait avoir rencontré la femme de sa vie, mais hélas. Jérôme est commissaire de police et il lui arrive de rentrer tard. Il en a un chez lui, mais préfère passer le temps chez Marie. Marie sait très bien cuisiner et dit que Jérôme adore manger avec sa masse d’un boxeur, c’est peu dire. Mais face à l’amour, il perd sa personnalité. Il avait voulu faire vraiment du sérieux avec elle, au point où, le soir où elle lui a porté une gifle et qu’il s’apprêtait à partir sous l’effet de la colère pour éviter de commettre l’irréparable, elle est venus se jeter à ses pieds pour lui dire qu’elle porte une grossesse de lui et ça date de trois mois et qu’elle n’est pas prête à avorter. Cette nouvelle l’a bloquée et il est resté, cette nuit, à fumer comme un volcan.

Il prend Marie dans ses gros bras et la serre contre sa poitrine velue. Marie, malgré son caractère invivable quand elle est en intimité, en amour profond, où les gestes saccadés voyagent sans payer les tickets, on ne la reconnaît pas. Elle devient douce, petite, fragile et douce. Elle est tellement souple et molle comme une boule de neige naissante. Ses cris émanant de cet instant court, on dirait que ce n’est pas cette nerveuse, jalouse. En plus, la chaleur découlant de son corps double du futur bébé, c’est une fée, mais son caractère. Le perroquet est un bel oiseau mais c’est son bec qui a tout gâché de la beauté de son plumage.

Marie est enceinte de son premier bébé, tout comme Jérôme qui rêve d’en avoir, mais il se trouve que c’est Marie qui porte son enfant. Doit-il tout subir ou tout accepter ou partir? Pour un commissaire de police, souvent Marie va se poster en arrière de son commissariat pour le surveiller. Il fait des vagues qui troublent les souvenirs de Marie. Quand il reçoit les invités d’un certain rang social,  il sort les raccompagner à leur voiture et quand il s’agit des femmes, Marie croit que se sont ses conquêtes et il n’en dort pas, à force de se justifier. Elle lui fait trop de reproches. Elle ne croit jamais à Jérôme, mais néanmoins, elle veut savoir sans écouter et chercher à comprendre. Quand elle se lance dans ses pleurs, ça peut aller de 20 h jusqu’au petit matin pour des gens qui doivent aller au travail le lendemain. Toutes leurs histoires sont tristes et Marie veut toujours avoir raison pour incriminer Jérôme. Sa grossesse atteint les 7 mois, mais sa compagnie est invivable, Jérôme descend aux enfers, lui que toutes les femmes rêvent de l’avoir comme époux, souffre avec Marie. Dans le service de Marie, tout le monde sait qu’elle porte une grossesse. Ses rapports avec ses collègues sont distants à cause de ses humeurs nauséabondes.

Un matin, après une nuit d’explications interminables suivie de pleurs, de cris et de gifles, Jérôme ne pouvant pas se contenir, a ramassé toutes ses affaires et s’est barré définitivement. Jérôme a été contraint de changer de domicile pour éviter Marie qui n’a jamais un mot doux si ce n’est des palabres.

Les mois sont passés et un matin, Marie lui envoie la photo du bébé sur son ancien numéro whatsapp. Il est vraiment mignon et Marie après l’accouchement est redevenue encore séduisante, mais pour cette fois, Jérôme ne veut plus revivre ce cauchemar. Un matin, Jérôme qui était pourtant bien apprécié de son ministre, est allé le voir pour le supplier de l’affecter à l’intérieur d’un pays. Son ministre est surpris de cette demande pressante et finit par lâcher du lest et affecte Jérôme son meilleur flic à Man, à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Il est parti. Dans sa conscience, il a laissé un fils à une mère inconsciente qui mélange jalousie, colère et reproche au point où à la fin, il a craqué pourtant il l’aimait et voulait faire du sérieux avec elle. Les étoiles ne brillent plus pour lui car son fils lui manque. Un jour, il a envoyé de l’argent à Marie pour l’enfant, elle le lui a renvoyé, en mentionnant ceci: « tu es parti, tu es un lâche, un maudit et un inconscient. Prends ton argent, seule je peux m’occuper de mon fils que tu dois oublier car je ferai tout pour qu’il devienne un jour ton patron à la police. Oublie-nous. » Marie est folle, se dit Jérôme. 

Elle aussi a déménagé et n’habite plus le quartier que Jérôme connaissait. L’enfant a grandi et passe en classe supérieure, mais il n’est pas équilibré. Il est beau certes, mais il est perturbé et mène la vie dure à ses copains de classe et tout le temps, sa mère est convoquée pour justifier ce comportement. Un matin, de l’immeuble où les deux habitent, il a tenté de se jeter par la fenêtre et les policiers sont arrivés à temps. Résultat des courses, l’enfant réclame son père que sa mère ait fait croire qu’il est décédé dans un accident de la circulation. Il est donc orphelin, pourtant son père vit et il est commissaire. Un matin, les assistantes sociales convoquent sa mère pour lui demander de dire la vérité à son fils sinon qu’il est au bord du crucifix, du drame, c’est à partir de cet instant, qu’elle va se livrer à l’assistante sociale. Cette dernière va tout faire pour retrouver les traces de Jérôme. Elle le convoque à l’école. On rappelle que depuis la naissance de son fils, les deux ne se sont jamais vus et il a maintenant plus de 10 ans. Marie supplie la dame de lui éviter cette rencontre. La première convocation à l’école, c’était une prise de contact et la deuxième fois, lui présenter son fils.

La deuxième fois, Jérôme arrive et la dame le fait asseoir dans un autre bureau et fait appeler l’enfant. Il arrive et les deux échangent, une manière de le préparer à cette rencontre qui pourra sans doute changer sa vie. L’enfant tremble sur ses jambes. La dame fait appel à Jérôme et les deux se retrouvent face à face. Sans rien dire, l’enfant se jette dans les bras et lui disant: « papa, papa, tu étais où, tu m’as manqué », l’assistante sociale reste bouche-Bé et le téléphone dans la main tombe, l’émotion a fait qu’elle n’a pas pu prendre des photos et tout le monde s’est mise à pleurer, elle y compris. L’enfant dort profondément dans les bras de son père qu’il ne veut plus lâcher.

Marie est informée de la scène décrite par la dame. Elle ne s’en revient pas. Le même soir, l’enfant demande à rejoindre son papa et il insiste.

Que feriez-vous à ce moment précis si vous étiez à la place de sa mère Marie?

                             Joël ETTIEN 

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