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Pérou: sortie de prison pour la cheffe de l’opposition Fujimori Keiko

La cheffe de l’opposition péruvienne Keiko Fujimori est sortie de prison ce lundi 4 mai, sur décision d’une cour d’appel, après trois mois de détention provisoire dans le cadre du scandale de corruption Odebrecht.

La cheffe de l’opposition péruvienne Keiko Fujimori est sortie de prison

Munie d’un masque et de gants blancs, la fille aînée de l’ex-président Alberto Fujimori (1990-2000) a quitté la prison pour femmes de Chorrillos, au sud de Lima, et a pris place à bord d’un taxi pour rentrez chez elle. Elle ne pourra pas quitter Lima sans autorisation préalable et devra pointer une fois par mois devant un greffe.

Une cour d’appel avait ordonné le 1er mai sa remise en liberté contre une caution de 70 000 soles (environ 19 000 euros) et à la condition de ne pas cohabiter avec son mari, l’Américain Mark Vito Villanella, mis en cause dans la même enquête pour corruption.

Risques liés au coronavirus en prison

À 44 ans, Keiko Fujimori avait récemment demandé une suspension de sa détention provisoire en raison des risques liés à l’épidémie de coronavirus en prison. Mais la justice a finalement répondu à une demande antérieure de libération présentée par sa défense.

Avant de sortir de prison, la cheffe de l’opposition a manifesté son intention de se soumettre à un test du coronavirus avant tout contact avec ses proches. Les chaînes de télévision péruviennes ont montré des images d’un employé d’un laboratoire privé qui attendait devant chez elle.

Fonds illicites perçus pour sa campagne présidentielle de 2011

Considérée comme la personne la plus influente du Pérou entre 2016 et 2018, Keiko Fujimori, cheffe du parti Fuerza Popular (droite populiste), est accusée d’avoir reçu des fonds du géant brésilien de la construction Odebrecht pour sa campagne électorale de 2011. Soit 1,12 millions de dollars non déclarés pour soutenir sa campagne présidentielle soldée par un échec.

Quatre anciens présidents du Pérou ont été mis en cause dans ce scandale : Alejandro Toledo (2001-2006), Alan Garcia (1985-1990 et 2006-2011), qui s’est suicidé, Ollanta Humala (2011-2016) et Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018). Tous sont soupçonnés d’avoir reçu de l’argent du groupe brésilien, qui a reconnu avoir versé 29 millions de dollars de pots-de-vin entre 2005 et 2014.

Après avoir déjà passé treize mois en détention préventive, Keiko Fujimori avait été libérée en novembre 2019 par le tribunal constitutionnel. Elle était retournée en prison en janvier dernier. Son parti Force populaire avait alors perdu la majorité absolue qu’il détenait au Parlement lors des élections législatives. Il n’est plus que la sixième force politique du Pérou.

(rfi)

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