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POLITIQUE: Jeunesse et vieillesse, crise profonde de confiance

Le monde entier donne de vraies leçons de moral et fouette même, au demeurant, la moralité politique, pour l’inviter à se métamorphoser et s’adapter aux contingences immédiates.

Il faut bien noter que la classe politique africaine tenue par des plus de 70 ans, n’est  pas prête à passer le témoin et tout est bloqué.

Il faut bien qu’on fasse le bilan des rapports politiques entre la jeunesse politique et la vieille classe politique africaine pour en dégager, un crédit de part et d’autre. La démocratie au sang neuf, n’est pas prête à descendre dans les arènes des consciences humaines africaines et le conflit va éclater un jour, et ce jour n’est pas loin.

Prenant l’exemple de la Côte d’Ivoire que je connais mieux et qui peut s’apparenter à bien d’autres, peut-être à des degrés moindres, le jeu en vaut la chandelle. Si faire de la politique comme ça se passe en Afrique où la confusion empêche les jeunes de se prendre en charge, us et coutumes obligent, était une école, le top départ, aura-t-il lieu?

A chaque leader, son jeune. Laurent Gbagbo avait son BLE Goudé. Henri Konan Bédié avait son Kouadio Konan Bertin KKB. Alassane Dramane Ouattara a failli en avoir, mais comme il ne trouvait pas de charismatique jeune dans son camp, il s’est contenté de solliciter le concours de Soro Guillaume, mais pas dans le même registre, mais leur accord, n’était qu’une location et l’heure des règlements financiers est arrivée, le maître est à bout de souffle et l’élève, réclame son dû.

Blé Goudé est en prison avec son mentor à lui. Le seul en lice et qui jouait bien son jeu, c’était, celui de M. Konan Bédié, M. Kouadio Konan Bertin, KKB. Si Blé Goudé n’était pas en prison, lui et KKB, pouvaient soulever des montagnes, mais hélas! Blé est devenu, un martyr et KKB, un lambda errant. L’occasion et les routes du destin de ce jeune cadre du PDCI RDA, avec son « franc-parler » ont failli mettre tous les ivoiriens à ses pieds. Face à la férocité du pouvoir et à la sclérose de son appareil politique, il s’était affiché comme le soleil.

Quelle baraque pouvait endiguer son chemin? Les jeunes et tous les ivoiriens épris de paix et de justice, avant même qu’il ne se lève, avaient tout nettoyer pour lui servir, la dévotion et des bénédictions. Il avait tenté et les ivoiriens, l’avaient soutenu. Il avait cru oser pendant les présidentielles et voilà que celui qui était pour beaucoup comme, l’éclaireur, le soleil, s’était jeté dans l’eau boueuse qui l’a emporté. La Côte d’Ivoire, n’a plus de torche pour annoncer la fin des fins. Et si Dieu donnait tout, à tout le monde!

Quelqu’un me disait un jour, que si KKB n’avait pas été pressé de se brûler les ailes, les autoroutes, lui étaient grandement ouvertes. Et d’autres de confirmer que, son empressement a mis en mal, toutes les stratégies de son père Bédié. Lui, qui ne cherchait qu’un fédérateur pour lui passer le flambeau comme son parti sait si bien le faire, dans une apothéose festive à Yamoussoukro pour poser, sur sa tête, la couronne du roi et voilà.

Quand, l’enfant est pressé de se jeter à l’eau, alors que le sage y voit la profondeur, c’est dommage pour la suite. M. Konan Bédié, assis, le cigare entre les mains, le visage tourné vers ses suiveurs et le reste lui paraît, un gros calcul. Que les grands esprits, l’assistent dans ce gros soupir. J’indexe le président Bédié, parce que je sais qu’il a mal. Comme il le dit lui même, les grandes douleurs sont muettes. Au vu et au su, de toutes ces incompréhensions qui assombrissent, l’horizon de son parti politique. Je le comprends.

Le soldat est vraiment et maintenant perdu. Pourra-t-il un jour retrouver cette confiance taillée à sa mesure que tout le peuple ivoirien, lui avait fait? Loin de faire des procès ou des règlements de compte, ce sont des faits qui nous donnent, quelques clés pour comprendre, le blocage et le difficile héritage politique démocratique en Afrique.

Mais, je reconnais, qu’en Afrique, un devancier reste, un aîné, mais aussi, la démocratie, celle imposée par les blancs qui devient boulets à nos pieds, c’est le peuple. En Afrique, ce sont les aînés, les sages, qui détiennent ce peuple. On n’arrive pas à faire la part des choses et les autres avancent. L’Afrique est assise, les yeux hagards, le visage tuméfié et amaigri. Si la parole est au peuple, quand est-ce que les jeunes pourront infléchir les donnes pour s’octroyer, le nouveau visage politique de leur temps pour faire de l’Afrique, leur temps?

Les aînés souvent au pouvoir depuis plus de 10 ans pour certains et plus de 30 ans, pour d’autres, voient toujours en ces jeunes, leurs enfants, qui doivent toujours, installer les bâches, chaises et se taire pendant que leur sort est englué dans des embarras  incongrus.

Que veut Soro Guillaume aujourd’hui? Si Ouattara se bat pour contenter les mutins que Soro a recrutés, pourquoi alors, ce même Ouattara, ne dit pas la vérité à son parti politique, le RDR qui, il faut le dire, ne fait que sucer et s’engraisser sur les risques de ce jeune, qui crie, sur tous les toits, que c’est par sa sueur ou même, par sa prise de risque, que ces derniers, crient haut et fort, leur « puissance »?

Soro aussi, a droit à sa grosse part de gâteau et ce ne sont pas les postes de responsabilité d’apprentissage politique, qui peuvent, le contenter, lui Soro. Soro veut le poste de président de la république. RDR, que dites-vous? Étiez-vous là, le jour où, Soro et Ouattara ont scellé leur alliance de sang? Comme, vous ne voulez pas entendre raison, ce qu’il a fait pour que Ouattara soit président, il a encore, les mêmes portions armées pour s’octroyer lui-même, ce pouvoir. Ne dit-on pas que, tous les chemins mènent à Rome? Même, pour cette fois, les yeux sont ouverts et que les contextes, ont changé, Soro, est un preneur de risque. Jusqu’où et comment fera-t-il pour aboutir à cette fin des faims? Ou, serait-il prêt à encore prendre les armes pour remplacer les urnes?

Dans l’entourage de Soro, il se murmure de la vraie capacité du RDR qu’ils considèrent comme, des amateurs, des prédateurs dont l’argent, rien que l’enrichissement illicite pour arriver à leur fin, mais nuls en politique. Et si Soro, n’avait pas ses mains entachées de sang? Lui aussi, c’était son époque et son temps. Mais, la situation de plein de cadavres dans son placard et ces milliers de revenants, qui le visitent, feront que, beaucoup voient en lui, l’assassin, le meurtrier dont et ses frasques, réveillent trop de douleurs et ses discours, sont pris comme de la provocation. Il a du chemin.

Si, j’écris, ces lignes, c’est le changement sous nos yeux de la politique mondiale. Au Canada, le premier ministre, est un jeune, après Berluscoli en Italie, un jeune frais, avait pris le pouvoir, en France, quand je vois Ouattara venir se pointer dans le registre de la France-Afrique, à côté du jeune Macron se faisant passer pour le meilleur élève de la classe, qui vient chercher son bulletin scolaire, mon regard se frotte sur mon bras.

Mais la question que je me pose, est-ce que ce courant de fraîcheur qui s’empare du monde politique aujourd’hui, arrivera-t-il un jour en Afrique? Applaudissons! Non, pleurons! Non, attendons, mais jusqu’à quand?

Les grandes universités qui ont servi de savoir à la jeunesse africaine et qui se meurt en Afrique, pourquoi, avoir perdu autant de temps sur ces bancs, si c’est pour que ces diplômes, dorment dans les valises ou accrochés dans les salons, comme décor pendant que ces savoirs errent dans les rues pour devenir des aigris.

L’aigreur épouse la jalousie. La jalousie entraîne la haine et le tout, fait asseoir la sorcellerie. La crise, entre la jeunesse et la vieillesse africaines, il faut en parler. J’en ai parlé ce soir. Complétez la liste.

Joël ETTIEN  

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