RDC: rencontre avec les milices lubas dans le Tanganyika

Le dernier chiffre des Nations unies fait état de près de 400 000 déplacés dans la province du Tanganyika où, malgré le déploiement de l’armée, la tension reste vive.
Un conflit entre Pygmées et Lubas aurait déjà fait au moins 148 morts, des centaines de blessés et une cinquantaine de viols, toujours selon l’ONU. Dans la localité de Manono, la dernière attaque remonte au 20 décembre dernier, une attaque des Pygmées après la mort d’un des chefs de la communauté lors d’un forum de réconciliation, lynché selon les Pygmées, mort d’une crise cardiaque suite à des jets de pierre, selon les Lubas.

Cette attaque, à elle seule, avait fait une quarantaine de morts et une centaine de blessés. Depuis le mois de septembre, la communauté luba s’est organisée en milices, « les Eléments ».

Cachées dans les maisons, sur les toits, dans les arbres, des flèches mais aussi d’autres armes traditionnelles. « On se bat avec ça. Si un Pygmée arrive, on utilise ça, les flèches, la houe, les couteaux, la machette… »

Mais dans cette localité voisine de Manono, l’armée s’est déployée et les « Eléments » ne sont plus autorisés à patrouiller avec leurs armes. « Le gouvernement nous a demandé de désarmer mais les Pygmées – eux – conservent leurs armes. Ils tuent toujours des gens dans les champs, ils les coupent. Pendant que nous, nos armes sont à la maison. Alors qu’est-ce qu’on peut faire ? »

A une dizaine de kilomètres de là, sur la route, se trouve l’un des états-majors pygmées, assurent ces miliciens lubas. C’est pourquoi ils préfèrent cacher leurs armes et rester mobilisés. Même si l’insécurité leur coûte beaucoup en cette période pré-électorale.

« Ce que je regrette, c’est que les machines d’enrôlement ne soient pas arrivées, chez nous là-bas, la commission électorale n’est pas venue… Est-ce que le gouvernement va nous abandonner comme ça ? »

S’enrôler pour pouvoir voter, quand beaucoup estiment dans la province que derrière cette explosion de violences se cache des motivations politiques. Pour voter donc, mais aussi et tout simplement pour avoir une pièce d’identité.

Source: RFI AFRIQUE

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