RDC: vers une année blanche au Kasaï-Central?

En moyenne sur l’ensemble de la province du Kasaï-Central, en RDC, les élèves ont déjà manqué deux mois de cours à cause de l’insécurité liée au phénomène Kamuina Nsapu, mais aussi à cause de la répression.

Selon l’Unesco, au-delà de trois mois, c’est une année de perdue. Or, les miliciens visent les écoles, empêchant les élèves d’étudier, forçant les professeurs à quitter leurs établissements.

Pour la société civile, c’est une catastrophe qui s’annonce. Dans le territoire de Dibaya d’où est partie l’insurrection, c’est presque sûr, l’année sera blanche. Ou du moins le programme scolaire étant le même sur toute l’étendue de la RDC, les élèves de ce territoire n’auront pas les connaissances suffisantes pour passer leurs examens.

Coûts exorbitants

Trop de cours ratés. Et d’ailleurs, ils l’ont eux-mêmes bien compris puisque certains étant devenus miliciens, c’est ce qu’ils disent aux élèves lorsqu’ils les empêchent d’étudier. Si nous, nous n’étudions pas, vous non plus.

Une dent contre l’école qui a peut-être aussi d’autres racines. Au Kasaï où l’on a toujours vénéré l’école moteur de l’ascension sociale depuis la colonisation, le niveau général de l’enseignement a baissé, les coûts deviennent exorbitants pour des familles de plus en plus pauvres.

Cinq provinces touchées

Et puis, il y a peut-être aussi un motif inavoué, avancé par les autorités. Moins d’enfants sur les bancs de l’école permet de se créer un vivier pour le recrutement. Selon les spécialistes du secteur de l’enfance, ces groupes de miliciens seraient composés à plus de 50% de mineurs.

Les écoles prises pour cible, les professeurs qui fuient pour rejoindre les grandes villes, et l’insurrection s’est étendue à tous les territoires du Kasaï-Central et débordent aujourd’hui dans pas moins de cinq provinces. Et avec l’insécurité sur les routes, difficile d’acheminer la paie des enseignants qui du coup, selon la société civile, ne seraient pas non plus motivés pour rester à leur poste dans ces conditions difficiles.

Les enfants doivent étudier. Je me rappelle que la fois passée, le vice-gouverneur qui fait l’intérim de son gouverneur qui est à Kinshasa, a demandé aux écoles d’ouvrir, a demandé aux parents d’amener les enfants…
Pour Alphonse Mukendi de la société civile du Kasaï-Central, il est temps pour le gouvernement d’agir, même si la tâche s’annonce compliquée.
rfi Afrique

 

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