Somalie: comment affermir la lutte contre les shebabs d’ici la fin de l’Amisom?

Pour la première fois, le commandement militaire américain pour l’Afrique, Africom, a réuni une cinquantaire de hauts responsables militaires africains à son siège de Stutgart, en Allemagne.

Deux jours pour évoquer les partenariats entre les armées américaine et africaine, ainsi que les défis sécuritaires sur le continent. Cette rencontre intervient alors que Washington a annoncé, le week-end dernier, l’envoi d’une quarantaine de soldats en Somalie pour soutenir le combat contre les shebabs. La mission africaine en Somalie (Amisom) doit commencer à se retirer en 2018.
Pour la première fois depuis 23 ans, et la mort de 18 GI’s à Mogadiscio, les Américains envoient des soldats en Somalie. Il s’agira de logisticiens chargés de former les forces somaliennes dans l’approvisionnement et la gestion du matériel. Des compétences vitales pour le général Thomas Waldhauser, chef d’Africom : « L’armée nationale doit se préparer au départ de l’Amisom. D’ici deux ans, les Somaliens doivent pouvoir prendre le relais, avec en ligne de mire les élections de 2021. »

Une tâche ardue tant l’armée somalienne et ses 4000 hommes manquent d’équipement, de formation et d’unité. En attendant, l’Amisom combat toujours les shebabs. Mais pour son chef, le lieutenant-colonel Soubagleh, les islamistes sont très affaiblis. « Nous les avons vaincus, affirme-t-il. Ils ne se confrontent plus à nous, ils se fondent dans la population. C’est pour ça que c’est compliqué. Nous avons besoin de moyens dans le renseignement et la surveillance. Avec ça, on ne mettra pas longtemps à les vaincre. »

Mais pour le représentant de l’Union africaine en Somalie, la méthode militaire a ses limites. Francisco Madeira demande au nouveau gouvernement somalien d’aller plus loin. « Il faut réconcilier les Somaliens et régler les enjeux de partage du pouvoir et des ressources. Cela compliquera le recrutement des shebabs. Le président Farmajo a promis une amnestie à ceux qui renonceront à la violence. Il va falloir gérer les repentis, les déradicaliser et les réintégrer. »

Francisco Madeira conclut que la création d’emplois sera cruciale, pour convaincre les shebabs de déposer les armes.

 

rfi Afrique

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