Tchad: deux ministres limogés sur des soupçons de malversation
Au Tchad, le président Idriss Déby Itno a limogé deux de ses ministres via un décret lu à la radio le 29 mai. Aucun motif n’a été invoqué mais des sources concordantes assurent qu’ils paieraient pour des affaires de malversation.
L’affaire concerne deux vieux routiers de la politique tchadienne, plusieurs fois ministres. Ancien secrétaire général de la présidence, David Houdeingar Ngarimadem était jusqu’à hier soir en charge du portefeuille des Mines et de la Géologie. Hamid Mahamat Dahalob, qui dirige un petit parti de la mouvance présidentielle, occupait quant à lui le portefeuille de l’Aménagement du territoire.
Le décret présidentiel qui met fin à leurs fonctions ne fait aucune allusion au motif de leur limogeage. Mais ils « seraient épinglés dans des malversations par l’Inspection générale d’Etat », selon une dépêche de l’Agence France-Presse qui cite une source officielle sous anonymat.
« Campagne de moralisation du pays »
Hamid Mahamat Dahalob s’est dit surpris : « J’ai le rapport de l’Inspection générale de l’Etat et il ne m’épingle en rien du tout », assure l’ex-ministre au micro de RFI avant d’ajouter que « le chef de l’Etat n’aurait sans doute pas reçu les bonnes informations ».
Ni la présidence tchadienne ni le gouvernement n’ont voulu s’exprimer sur cette question pour le moment. Un haut responsable assure toutefois que l’Inspection générale de l’Etat s’est engagée dans « une campagne de moralisation du pays ». Dans ce cas précis, cette source n’a rien voulu dire, invoquant le secret de l’instruction.
Dans ce pays qui traverse une grave crise socio-économique en raison de la chute des prix du pétrole, plusieurs hauts responsables ont déjà été limogés, et certains jugés pour des affaires de corruption au cours des dernières années. Certaines sources invoquent des motifs politiques derrière la plupart de ces affaires.