Tchad: la frontière fermée avec la Libye pénalise les habitants du Tibesti
Faisant état d’«une potentielle grave menace d’infiltration terroriste», le Tchad a décidé le 5 janvier dernier de fermer sa frontière terrestre avec la Libye.
Depuis, les régions frontalières sont déclarées «zones d’opérations militaires» et des responsables politiques dénoncent cette situation.
Les mesures sécuritaires prises par le gouvernement tchadien ont de graves conséquences pour les populations, notamment dans la région désertique du Tibesti, située à l’extrême nord du Tchad.
C’est ce que dénonce Hassan Soukaya Youssouf, ancien secrétaire général du MDJT, (l’ex mouvement rebelle de feu Youssouf Togoimi décédé en 2002) et ancien ministre des Infrastructures du gouvernement tchadien.
« Tout le monde se ravitaille à partir de la Libye. Le carburant, le sucre… Les produits de première nécessité. Donc s’il y a une fermeture, les gens souffrent énormément de cette situation.
Il y a un second problème : des check-points [sont] placés un peu partout. Des centaines de barrières militaires dans la région qui empêchent les simples citoyens de se déplacer librement. C’est des barrières militaires ».
Hassan Soukaya Youssouf pointe l’isolement à tout point de vue de cette région. « Et personne n’en parle. Il n’y a pas la presse, il n’y a rien. C’est une région quand même isolée et les gens… n’arrivent pas à s’en sortir, ils vivent dans une situation tellement catastrophique…
La population de cette région n’a aucune relation avec les terroristes : ça c’est catégoriquement faux. Donc nous demandons au gouvernement, au chef de l’Etat, d’enlever ces militaires-là ou bien les placer à la frontière ».