HOUPHOUËT-BOIGNYCÔTE D'IVOIRE 

Un cadre du PDCI rend hommage au président Houphouët Boigny 

Il y a 30 ans Félix Houphouët-Boigny nous quittait le 7 décembre 1993, laissant les ivoiriens dans la douleur, l’émotion et la peur.

Oui, les ivoiriens savaient leur président malade depuis la connaissance de l’information sur sa santé déclinante suite à une opération de la prostate en France. Son transfert, de Paris à Genève et quelques mois après vers Yamoussoukro, annonçait que la fin était proche. N’empêche, l’émotion et la douleur ont envahi le cœur des ivoiriens à l’annonce de son décès par le premier ministre Alassane Dramane Ouattara dans le cours du journal télévisé de 13H. Annonce maladroite selon certaines personnes, surtout pour les Akan dont Houphouët-Boigny était, certes président de la République mais aussi, un grand roi dont l’annonce du décès devrait suivre une procédure moins brutale  en la matière. 

Pendant que le peuple pleure, la classe politique retient son souffle car la scène du conflit de succession se jouait. 

Le premier ministre Alassane et ses partisans,  avec en tête le président Philippe Grégoire Yacé du conseil économique et social offraient un spectacle de résistance à l’application de l’article 11 de la constitution qui faisait du président de l’assemblée nationale  Henri Konan Bédié le  dauphin constitutionnel.

Un bien vilain spectacle à l’époque dont l’avenir permettra de comprendre.

Houphouët-Boigny lui, s’en était allé, laissant un bilan globalement positif derrière. 

En 33 années de règne il a relevé le défi de la scolarisation en quantité et en qualité. Son pays dont le taux de scolarisation était le plus bas les pays francophones d’Afrique de l’ouest, a réussi, en seulement dix années après à afficher l’inverse au plus haut niveau de l’échelle avec des lycées et grandes écoles d’excellence.

Par l’ingenieuse pratique des fêtes tournantes de l’indépendance, il a réussi à partager harmonieusement le développement entre les chefs lieu de départements par la construction d’infrastructures basiques:

Les villes ont bénéficié de construction d’une voirie débordante, les établissements scolaires ont été restaurés ou construits, les villes étaient dotées d’un complexe sportif de dimension olympique et aussi de complexe hôtelier et autres. Il en été ainsi pour les villes de Korhogo, Man, Daloa, Gagnoa, Abengourou, Bondoukou, Odienné, Séguéla, Katiola, Dimbokro. Pour l’histoire il est important de relever que la ville de Bouaké qui a ouvert le bal des célébrations tournantes n’a eu le bénéfice de l’enveloppe spéciale. Car l’annonce de cette décision a été faite en juillet 1964 et la fête a eu lieu en août de la même année. Toutes les autres villes ont eu au moins un ou deux années de préparation. 

Par son système propre dénommé géopolitique, Houphouët-Boigny  faisait la promotion des cadres dans la haute administration et les postes politiques en observant une répartition homogène entre les régions et grands groupes ethniques. C’est à ce Félix Houphouët-Boigny que nous voulons rendre hommage en cette journée anniversaire de sa disparition. 

Il nous manque, surtout que la classe politique, qui dans sa large majorité se réclame de lui, nous sert que des contre-performance sur la galaxie de l’houphouétisme. 

Qui peut prétendre répéter après Houphouët-Boigny : << si je dois me présenter au jugement final devant mon créateur, j’aimerais y être en que victime plutôt qu’assassin >>  ?

 Ou encore : << En tout conflit, il faut utiliser le dialogue, car le dialogue c’est l’arme des forts >> ? Ou encore :<< la paix ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement >> ?

Ces quelques versets de la thora de l’houphouétisme sont loin d’inspirer les hommes politiques d’aujourd’hui. Et pourtant le peuple en a besoin. 

Que Dieu garde l’âme de Félix Houphouët-Boigny à sa droite. Pour nous nous lui avons réservé le plus beau tombeau qui soit, à l’image de la pensée du philosophe qui stipule que << le meilleur tombeau des morts se trouve dans le cœur des vivants>>. 

  Georges Amany

Related posts

Leave a Comment