Affaire Soro Guillaume: Quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend dit l’adage ivoirien.
On dit souvent que quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend. Cet adage sied très bien dans la situation actuelle où la Côte d’Ivoire semble éternuer à nouveau de sa méningite politique. La France et Ouattara ont laissé Soro Guillaume tomber, mais il vit et il réclame sa part. Partout où il est passé, les deux ont cherché à faire sa peau et il est devenu un fugitif, jusqu’à ce qu’il retrouve à nouveau ses anciens territoires sulfureux.
Au départ, quand Ouattara lui avait proposé de rentrer de le RDR, devenu plus tard le RHDP et qu’il avait décliné cette offre d’où est venue leur conflit larvé, Soro savait mordicus que c’en était fini entre lui et celui qu’il considérait comme son père de Ouattara. Certains disent qu’il a échappé bel à une mort évidente, mais que politiquement, il aura du chemin à faire face à un Ouattara guerrier, qui règle au cas par cas, le compte de ceux qui ne veulent pas lui obéir. Depuis, il est parti. Ouattara a tout fait, pour avoir sa peau vivant ou mort et le revoilà se positionner juste à côté de lui et ses faits et gestes sont scrutés comme de l’huile sur le feu.
Quoi qu’on dise, Soro connaît Ouattara, ses forces et ses faiblesses et quand il appuie là où ça fait mal, l’entourage est paniqué. S’ils ont réussi à canaliser tous les opposants, pourquoi pour Soro tous les marabouts prêchent dans le désert?
Même si la tête de Soro bourdonne de regret, il lui suffit juste et à nouveau de présenter sincèrement ses excuses à son peuple et leur faire des promesses de ce que l’avenir pourrait les rassembler, il aura tout gagné.
Les nombreuses familles endeuillées par la rébellion dont Soro s’est réclamé le père, elles peuvent tolérer et accepter. Nous lui conseillons d’organiser une conférence de presse au cours de laquelle, on le verrait vraiment dans ce regret pour demander une repentance et il sera accepté. Il a besoin de ça pour continuer à vivre et mieux rentrer à nouveau dans l’histoire de son pays qui lui manque. Il n’est pas pourtant pas loin de cette terre natale qu’il chérit tant, mais il a meurtri plusieurs familles qui estiment que ses excuses sont mesurées à la dimension de son appétit politique et donc elles ne sont pas sincères, mais le fruit est mûr, où il peut à nouveau revenir faire son mea culpa.
La vie réserve parfois des surprises et un assassin peut devenir un pasteur pour parler au nom de Dieu comme il y en a beaucoup en Côte d’Ivoire, pays très croyant.
Aujourd’hui, la France et Ouattara ont oublié les risques d’autrefois que Soro avait pris et vouloir le jeter comme un malpropre, il y a de quoi pour que Soro tisse de nouvelles alliances. On dit en Côte d’Ivoire que quand quelqu’un laisse quelqu’un prend, n’est-ce pas le cas de Soro qui risque de séduire les BRICS pour leur avancement dans l’ouest africain où la Côte d’Ivoire compte énormément.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com
