POLITIQUE 

Afrique du Sud: la contestation s’organise après le soutien de l’ANC à Zuma

L’Afrique du sud se prépare à d’importantes manifestations ce vendredi 7 avril contre Jacob Zuma après le limogeage de son ministre des Finances la semaine dernière, entraînant un véritable chaos politique.

Quasiment toute l’opposition a appelé à la démission du chef de l’Etat, ainsi que des membres de son parti. Malgré tout, son parti l’ANC lui a renouvellé sa confiance, mais la contestation est loin d’être terminée.
Plusieurs manifestations sont prévues ce vendredi dans plusieurs villes du pays : Le Cap, Durban Pretoria, Johannesburg. Certaines organisées par l’opposition politique, comme à Johannesburg, où le principal parti d’opposition voulait marcher sur le siège de l’ANC. Ils ont finalement dû modifier leur parcours, les vétérans de la branche armée de l’ANC ayant menacé de déployer 600 de leurs membres pour protéger le bâtiment.

D’autres défilés sont prévus au Cap et à Pretoria, où le défilé sera principalement composé de militants de la société civile. De petits rassemblements sont également prévus par quartiers. Par exemple, les résidents du quartier Bedforview à Johannesburg ont prévu de se rassembler sur les ponts qui passent au-dessus de l’autoroute et de tenir des pancartes appelant à la démission du chef de l’Etat.

La grande question est maintenant de savoir si certains membres du parti au pouvoir, déçus par Jacob Zuma, vont aller contre les consignes de leur parti et manifester.

Motion de censure

Le président sud-africain doit également faire face à une motion de censure. Un vote de défiance est prévu le 18 avril au Parlement. Il manque à l’opposition entre 50 et 60 votes pour faire passer cette motion. Là aussi, des députés ANC pourraient voter avec l’opposition, mais probablement pas suffisamment pour que la motion passe. Mercredi, le secrétaire général du parti a mis en garde ceux qui seraient tentés de faire défection et comme il ne s’agit pas d’un vote à bulletin secret, il y a peu de chance que la motion passe.

Lors d’un hommage au Cap à Ahmed Kathrada, figure de la lutte contre l’apartheid, l’ex-ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan, a lui violemment critiqué le parti au pouvoir, assurant que son pays risque de se retrouver gouverné par des « gangsters ». Allusion à son limogeage la semaine dernière par Jacob Zuma.

Actions en justice

Par ailleurs, plusieurs actions en justice sont en cours, dont une qui émane du parti radical de Julius Malema, qui a demandé à la Cour constitutionnelle qu’elle oblige le Parlement à se prononcer sur une destitution du chef de l’Etat.

Toutes ces initiatives ont peu de chance d’aboutir. Jacob Zuma contrôle fermement son parti, mais il n’a jamais été aussi près d’être mis à l’écart. Sa réputation est passablement ternie et l’ANC risque de le payer lors des prochaines élections dans 2 ans.

On veut du changement. L’Afrique du Sud est un pays magnifique, on ne veut pas qu’il soit détruit !
Les opposants à Zuma se préparent à manifester à Johannesburg.

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