Bédié avant de partir, nous a servis de la bonne et riche tradition et culture.
N’zueba est parti. Il a reçu les honneurs dus en son rang et il rentre dans le panthéon des oubliés-présents. Il est dignement enterré dans l’intimité familiale et la porte de sa nouvelle demeure isolée lui a été close, fermée à jamais.
N’zué veut dire, l’eau et Ba veut dire à son tour, l’enfant, donc N’zueba veut dire l’enfant de l’eau. Il en a fait la démonstration. Aimé Henri Konan Bédié, dit HKB est parti hier, dans le sous-sol de l’église catholique qu’il a faite construire à cet effet et il demeure dans le domaine spirituel de son seigneur. HKB, N’zuéba, reste encore frais dans non esprits, mais à la longue, son nom sera prononcé dans la discrétion et peu à peu, comme une étoile qui sort de son orbite, le point noir s’effondra et les étoiles naîtront encore plus nombreuses.
Un fait est à souligner. N’zuéba est décédé certes, mais il nous a été donné de voir ce qu’on n’a jamais vu, sur le plan de la richesse de la culture africaine. Il a été nourri par cette richesse culturelle et traditionnelle sur tous les plans et les tenants de cette valeurs le lui ont rendu l’ascenseur. Les akan ont fait montre d’un talent culturel majestueux et sur ce sujet, on a été servis. Houphouët Boigny a eu tous les grands honneurs populaires et politiques, mais Bédié, nous a permis de voir de près, la tradition et la culture s’exprimer au son des tams tams venus de divers horizons, et on l’a accompagné avec la richesse traditionnelle et culturelle qu’il voulait et il en a été servi. Il part avec cette couronne royale.
Faut-il parler de lui avec son attribut de ministre ou d’enfant du royaume Bron, Adjoumani? La politique est ce qu’elle est, mais, quand on arrive à la transcender comme l’a fait Adjoumani, on ne fait que lui tirer le chapeau. La mort reste la mort, mais la reconnaissance à ce niveau où certains se disant proches du défunt ont déserté les lieu, il est resté et avec lui, toute la tradition Bron qui s’apparente à celle de ses voisins ghanéens. Adjoumani a fait fort et est pardonné par le défunt qui lui a souri de sa tombe.
Nous avons vu du monde et du beau monde et parmi, un fils, même s’il n’est pas grand de taille, on a vu Kouadio Konan Bertin dit KKB, le visage triste de douleur car celui qui avait contribué à sa formation politique et en qui, il croyait que les couverts allaient être remis, le temps de Dieu, a fait son temps. On l’a vu, et son visage nous a montré un autre aspect de l’homme qui voyait partir celui qui était considéré comme son père politique, car même souvent, il leur arrivait de se chamailler, la langue et les dents sont ensembles, mais il leur arrive de se frapper et on ne les réconcilie pas, les deux sont toujours ensemble. KKB était là aussi.
Blé Goudé Charles, a montre d’une reconnaissance comme s’il trahissait un secret, mais il a laissé sa voix exprimer son émotion et sa gratitude à l’égard de l’homme Bédié, mal compris souvent parce qu’il ne communiquait pas sur ce qu’il faisait de son vivant. Son seul témoignage a fait soulever le président Thiam de sa chaise pour l’emboîter dans son oraison funèbre et magnifier son courage. Blé Goudé et sa femme Affoua étaient là et ils étaient beaux dans leur tenue de deuil. Ceux qui n’étaient pas à ce rendez-vous, surtout les personnalités politiques, dans ce cas d’espèce, chacun y passera.
Joël ETTIEN
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