Vue aérienne d'une commune d'AbidjanINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire : Ils l’ont tous abandonné.

Ils ont trahi leur frère, celui qu’ils considéraient de grand frère, d’aîné, ils l’ont tous trahi. Qu’est-ce qui urgeait, qu’on ne pouvait pas se faire représenter par le vice-président ? Qu’est-ce qui justifiait qu’on soit sur sur place et qu’on n’ait pas pu se rendre à Daoukro, pour accompagner celui avec qui, ils ont pratiqué cette politique?

Ils ont brillé par leur absence à son dernier jour à Daoukro. Quels arguments peut-on énumérer là, quand on sait que le plus grand réconfort, c’est en ce moment précis, que dans son cercueil, on lui annonce que tel est venu s’incliner sur lui, les lunettes fumant la noirceur pour cacher les larmes de crocodile, mais ni le président Ouattara, ni Gbagbo Laurent, personne n’était à Daoukro. Ils se sont faits représenter comme si nous étions à un meeting, à une convention pour désigner un candidat. Personne.

Pourtant, il avait voulu au moins qu’un chef d’état soit à ce jour, présent, mais là aussi, l’information n’a pas été officiellement envoyée à ces chefs d’état dont sans doute certains n’ont pas eu l’information, ne fréquentant pas les réseaux sociaux. 

Les écrans géants distillés ça et là, aucun n’a diffusé tout au moins, un documentaire sur la vie de l’homme et le son des tams-tams a fait oublier ces détails importants. Mais au fait, Bédié leur a fait quoi pour mériter un tel sort? Est-ce la monnaie de la face ou la méchanceté de ces hommes qui n’ont qu’une seule idée, comment préserver leur pouvoir.

On attendait cette élégance autour du cercueil, les uns et les autres assis côte à côte, feignant s’aimer, mais dans le fond, chacun sait ce qu’il pense de l’autre, mais les funérailles en Côte d’Ivoire règlent beaucoup de conflits, mais bon, un de moins et il nous reste que deux.

Le monde s’écrit toujours au présent, et beaucoup oublient le passé pour dire qu’ils ont un respect pour le futur. Mais il est parti avec une petite parcelle de terre, même carrelée, il y dort, avec une seule chemise, une seule paire de chausse, une seule cravate, un seul pantalon et dire qu’il a laissé dans son placard, des milliers de vêtements, il n’est parti qu’avec un seul, peut-être ce qu’il n’aimait pas. Tout ça, ce sont des leçons de vie, mais loin de nous pour nous enseigner.

Ils ont brillé par leur absence, mais l’homme a eu le peu de crédit traditionnel et culturel est il s’en est allé, qu’il repose en paix car le monde des vivants est plein d’incompréhensions et de surprises. La prochaine fois, on fera toujours les mêmes oublis ou méchancetés. La vie, reste la vie et l’homme reste l’homme.

                                    Joël  ETTIEN 

              Directeur de publication : businessactuality.com

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