Macky Sall, président du SénégalA LA UNE AFRIQUE 

CEDEAO QUE DITES-VOUS DE LA DÉCISION DE MACKY SALL D’ANNULER LE SCRUTIN PRÉSIDENTIEL DU 24 FÉVRIER PROCHAIN ?

*INTRODUCTION*

Hier, samedi 3 février 2024, le président sortant (pour ne pas dire sorti de l’Histoire), M. Macky Sall a pris un décret présidentiel pour annuler les élections présidentielles qui étaient prévues le dimanche 24 février 2024 prochain. 

 *1. UN SCRUTIN PRÉVU PAR LA  CONSTITUTION DEPUIS LONGTEMPS* 

Le 7 janvier 2001, par voie référendaire, le vaillant peuple Sénégalais adoptait la nouvelle constitution. Cette constitution fut promulguée le 22 janvier 2001, par l’ancien président Abdoulaye Wade. Le 25 mars 2012, M. Macky Sall fut élu président de la république du Sénégal pour la première fois.  

Le 20 mars 2016, Mack Sall, président de la république, modifie la constitution, notamment l’article 27, faisant passer la durée du mandat de 7 ans à 5 ans. Le but visé de cette modification, c’est de lui permettre de faire un troisième mandat. En effet,  réélu le 24 février 2019, M. Macky Sall fait comprendre que les compteurs sont à zéro. Puisqu’il entame son premier mandant de 5 ans. Les 7 années passées ne comptent pas. C’était mal connaître le vaillant peuple Sénégalais. Contraint,  et voyant la dynamique révolutionnaire et populaire dans des pays voisins, qui vont constituer le 16 septembre 2023,  l’Alliance des États du Sahel (AES), il fait volte-face. Le 3 juillet 2023, M. Macky Sall annonce qu’il ne sera pas candidat aux élections présidentielles du 24 février 2024 [1]. Mais entre-temps, M. Macky Sall et son régime font subir à l’opposant Ousmane Sonko, sa famille biologique et politique, des injustices sans précédent. Par exemple, M. Sonko qui était accusé de viol, se voit, finalement condamner à 2 ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse le 1er juin 2023 [2]. Son parti politique, le Pastef est dissout. Le 21 janvier 2024, le Conseil constitutionnel publie la liste définitive des candidatures aux élections présidentielles du 24 février prochain. Et comme l’avait prévu le président Macky Sall, l’opposant  Sonko n’est admis parmi les 20 candidats retenus. Mais ses lieutenants du Pastef sont retenus [3]. Aucun incident ne produisit au Sénégal. Pendant que nous attendions à la lancée aux campagnes électorales, M. Macky Sall prend un décret présidentiel pour reporter les élections, de six mois [4]. Ainsi,  M.Macky Sall non seulement s’octroie six mois illégalement, mais viole la constitution en vigueur. 

 *2. QUAND MACKY SALL, LE « DÉMOCRATIQUEMENT ÉLU » VIOLE LA CONSTITUTION SÉNÉGALAISE* 

Est-ce que M. Macky Sall,  présenté comme démocratiquement élu peut-il annuler le scrutin du 24 février prochain, et le reporter ? Nous répondons par la négative. Au vu de la Constitution Sénégalaise [5], loi fondamentale et suprême, il n’y qu’un seul cas où le scrutin peut être reporté. En effet,  les alinéas 2 et 3 de l’article 29 disposent :

 » *Toutefois,  en cas de décès d’un candidat,  le dépôt de nouvelles candidatures est possible à tout moment et jusqu’à la veille du scrutin* . 

 *Dans ce cas, les élections sont reportées à une nouvelle date par le Conseil Constitutionnel* . « .

Question,  y a-t-il eu un candidat décédé sur les 20 en courses? Non. 

Dans cet alinéa 3, il est également indiqué que *seul le Conseil constitutionnel peut reporter le scrutin.* Et comme ce ce fut pas le cas,  on conclura qu’il y a là une violation de la constitution par M. Macky Sall. 

Deuxième violation de la constitution se rapporte au nouvel article 27 qui stipule que la durée du mandat est de 5 ans. Or en reportant de 6 mois le prochain scrutin présidentiel, M. Macky Sall prolonge son mandat également de 6 mois. 

Enfin, la date du 24 février 2024 est constitutionnelle. Et ne pas la respecter c’est violer la loi fondamentale. En effet,  l’article 31, alinéa 1 dispose:

 » *Le scrutin pour l’élection du président de la république a lieu 45 jours francs au plus et de 30 jours au moins avant la date de l’expiration du mandat du président de la république en fonction* . « 

 *3. QUE DIT LA CEDEAO ?* 

Nous l’avons vu que depuis deux ans,  la CEDEAO,  communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest,  s’est érigée en structure supranationale politique des États qui la composent. Les trois pays de l’AES sont soumis à des sanctions monétaires (donc du fait de l’UEMOA), des fermetures de frontières et de privations de aliments de premières nécessités, dont les médicaments par la seule volonté de la CEDEAO.  Pire, cette organisation voulait même faire la guerre au vaillant peuple nigéren pour imposer l’ex-président du Niger, M. Bazoum, sous prétexte qu’il aurait été élu démocratiquement. 

Une situation de violation flagrante de la constitution du Sénégal vient d’être opérée par le président sortant M. Macky Sall,  que dit-elle? Elle si prompt à publier des communiqués de condamnation seulement une heure après un fait supposé selon elle, ne mentionne pas cette violation. Mais  » *exprime ses inquiétudes et recommande   le dialogue* « .[6].

 *CONCLUSION* 

Lorsque le samedi 3 février 2024, M. Macky Sall prit ce  décret, il n’a fait que violer la constitution Sénégalais du 20 mars 2016. Il faut condamner cet acte dictatoriale et unilatérale du président sortant.  Ce qu’on attend alors de la CEDEAO c’est d’avoir le courage d’exiger de M. Macky Sall d’abroger son décret et que les élections se tiennent à la date constitutionnelle, c’est-à-dire le 24 février prochain. 

 *L’HISTOIRE EST LE TRIBUNAL DES PEUPLES* 

Fait, le 4 février 2024

Tapé GROUBERA, Président du Mouvement pour la Renaissance de l’Afrique (moraf)

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