À quand la prise en compte des résultats de la cour des comptes?

C’est drôle ce qui arrive aux ivoiriens. On donne l’ordre à la cour des comptes de réaliser des investigations sur la gestion de certaines sociétés; les résultats sont sortis et cela fait bientôt un an l’exécutif ne dit rien sur ces fuites énormes de capitaux qui s’apparente à la corruption.

Nous avons cru que la cour des comptes serait un organe de surveillance, d’audit de la gestion des sociétés d’état et privées pour éviter justement que n’importe qui, fasse n’importe quoi avec l’argent du contribuable ivoirien eh bien, au regard de ce qui se passe, nous en doutons. Mais alors pourquoi avoir commandité cet audit si les résultats n’allaient jamais être pris en compte?

Si on laisse tomber, ceux qui font les détournements ne vont jamais avoir peur et agiront ou bien ils sont aux ordres du sommet de l’état?

Est-ce qu’il y a une motivation à encourager les détournements massifs qui sautent aux yeux? C’est quand-même ahurissant de voir une structure étatique comme la cour des comptes faire un travail admirable et que les pouvoirs ne se servent pas de ces résultats pour agir. On dit que la Côte d’Ivoire est super endettée, mais si le pouvoir ne fait rien pour sanctionner les coupables, comment les bailleurs de fonds feront-ils confiance pour de nouveaux crédits? Quand on assiste à trop de laxisme au sommet de l’état, non seulement, cela inquiète les ressortissants de ce pays et cela a un impact sur l’image économique. Mais qu’est-ce que le pouvoir attend pour se prononcer sur les résultats de la cour de comptes? S’il voit que cette structure ne sert plus à rien, mais c’est simple, on la supprime et on passe à autre chose.

On prône l’excellence, ce qui est beau, mais dans le fond, la corruption en Côte d’Ivoire a atteint un tel niveau que si le pouvoir tenait compte des résultats de la cour des comptes, les autres en prendront de la graine, par peur, les responsables réfléchiraient par deux fois, avant d’agir, mais ne rien dire ou faire, va encourager les fauteurs à persévérer dans la bêtise humaine. Il faut sévir quand on a les preuves de tels détournements pour ne pas qu’on fasse comme si de rien n’était et qu’au sommet, certains barons du système seraient impliqués, et donc pour les protéger, il ne faut rien dire, rien faire sinon, les coupables vont parler?

Pauvre de nous, malheureusement, ces genres de responsabilités, on n’en trouve pas, parce que ce sont des nominations qui ne courent pas les rues. Mais on peut réveiller ce dossier des résultats de la cour des comptes et rattraper le retard.

                                Joël ETTIEN  

   Directeur de publication : businessactuality.com