Côte d’Ivoire: Avant 2020, la Côte d’Ivoire en campagne

Les politiques ivoiriens sont rentrés en campagne pour 2020 et la course devient infernale et rude. Quelles sont les raisons qui font précipiter tous ces soupirants pour un seul fauteuil?

Les ivoiriens ne comprennent rien du comportement de leurs leaders politiques qui, avant 2020, se montrent trop pressés comme s’ils redoutaient un danger qui planerait sur leur pays.

De toutes ces inquiétudes, c’est la cour faite au président du PDCI RDA M. Henri Konan Bédié qui en étonne plus d’un. Le président Bédié a fait organiser un séminaire à la place, d’un congrès à Bingerville, une banlieue proche d’Abidjan pour situer les enjeux et la ferme promesse que son parti le PDCI RDA aura bel et bien, un candidat et que même si le président sortant, M. Ouattara était candidat à sa propre succession, il l’affronterait. Voilà que les choses sont claires dans l’esprit de tous les ivoiriens, qui pour eux, seul ce parti pourra les faire sortir de la dictature du président Ouattara.

Alors tous les ivoiriens se posent cette question, pourquoi, ce ballet des futurs candidats au domicile parisien du président Bédié? Ouattara, lui même en a profité pour échanger avec le vieux sur plein de sujets sociopolitiques du pays, car c’est en l’absence, du « vieux » que les mutins s’étaient soulevés et que s’il n’avait pas obéi à leurs ordres, lui, Ouattara serait emporté, lui faire le compte rendu de son entretien avec le président français Macron, qui n’a pas encore livré ses secrets et sur bien d’autres sujets. Il en a pris sa graine.

Qu’est-ce qui fait courir le président de l’assemblée nationale ivoirienne, M. Soro Guillaume? De sources concordantes, Soro, n’avait pas apprécié, les propos du président Bédié dans les médias français, le concernant qui, le mettrait hors jeu en 2020, alors que lui Soro, c’est la période qui lui semblait propice, raison pour laquelle, il recrute dans le camp des pro-Gbagbo. M. Soro avait envoyé, Alain Lobognon un de ses hommes de confiance, venir rencontrer le président Bédié pour lui donner leur version des faits sur les armes découvertes chez son conseiller Soul to soul. Subtilement, le président avait biaisé cette affaire dans ses interviews, alors que tous les ivoiriens, attendaient sa prise de position.

Comme il fait de Soro, son protégé, le président de l’assemblée nationale ivoirienne, est venu à la fois, pour lui confirmer cette confiance et en même temps, lui demander d’enlever ses pieds sur l’accélérateur pour qu’il brigue la magistrature suprême, tout ce qui manque à son curriculum vitae. L’an 2030, oui mais si, lui Bédié n’est plus là, sur qui, il s’appuierait pour avoir cette force? Soro a appris la politique contrairement à certains qui assis dans leur salon, font confiance aux oracles et autres diseurs de vérités et de mensonges pour se croire dans les bonnes grâces du peuple.

Ce que M. Bédié oublie, c’est que Soro tisse sa toile avec les pro-Gbagbo, qui ne veulent entendre que certaines expressions pour espérer: la réconciliation, la libération des prisonniers, le retour des exilés, ect…, chose impossible pendant que Ouattara est encore assis au palais. Mais ils croient car le disant haut et fort, ils verraient en lui, un courageux. Pour l’heure Soro n’a pas de parti politique, mais, il n’est pas loin d’en créer si des obstacles liés à cette dernière ambition, se poseraient.

Les militants du PDCI RDA observent leur président et pour une autre et dernière fois, ils ne lui feront pas de cadeau, s’il succombait à ces tractations qui pourraient lui être juteuses et bénéfiques. Ses cadres, assis patiemment dans le silence de leurs prières, pour ne plus revivre, un autre appel peu importe son lieu d’émission, et les militants aussi, s’arment de tout, pour descendre dans les arènes. Un cadre de ce parti, nous confiait à la sortie de la remise du prix Félix Houphouet Boigny pour la recherche de la paix, que: l’isolement du président à la rue Beethoven dans le 16ème arrondissement juste à quelques mètres de la tour Eiffel et les va et vient de ceux qui ne sont pas dans le parti l’inquiètent. Beaucoup craignent que le président ne fasse un autre appel, dit de Paris, par exemple.

Le PDCI RDA a ressuscité certains de ses cadres pour venir en renfort si toutefois, il serait dans les cordes. Mais, l’horizon est encore loin. Pour d’autres appels, revenez demain, me dit, un mordicus supporter du président Bédié. Mais alors, nous confie, un autre, pourquoi ne pas aborder les vrais problèmes récurrents politiques du pays que de se préoccuper de la campagne de 2020? Le cas des prisonniers politiques qui meurent dans l’insensibilité du président Ouattara et pourtant, ces ivoiriens exclus de sa politique, feront partie du débat futur.

Les exilés, les avoirs gelés, la refonte de la CEI, le désarmement des mutins, la réconciliation nationale dont Ouattara ne veut point en entendre parler, voilà, des fantômes qui resurgiraient des placards, d’ici, 3 ans, pour enrichir les débats politiques. Comme tout ce monde fait croire que c’est le président Bédié qui a la clé pour ouvrir la Côte d’Ivoire sur les écluses des cieux, le faisant, ils le mettent en mal face à son parti qui aspire à ce pouvoir. Une chose est certaine, le président Bédié a dit que le candidat du RHDP sera le candidat du PDCI RDA, alors que beaucoup souhaiteraient entendre, l’inverse que le candidat du PDCI RDA soit le candidat du RHDP. Attention, nuance!

Que cachent donc, tous ces défilés chez le président Bédié? Pourquoi, certains sont-ils pressés d’enjamber la course avant la montre? Pour l’heure, il y a des armes cachées sur toute l’étendue du territoire ivoirien, si c’est pour venir montrer où se cachent ces armes au président Bédié, donc, les ivoiriens, n’ont qu’à dire enfin, vive le PDCI RDA et vive la Côte d’Ivoire réunifiée. 2020, on a encore plus de 3 ans devant. On les regarde.

Joël ETTIEN