Côte d’Ivoire: décès de Issiaka Ouattara alias Wattao, quand le sourire emporte le détenteur de la réconciliation,
Décès de Issiaka Ouattara alias Wattao, mon regard derrière son corbillard !
Issiaka Ouattara alias Wattao est parti
Quand le bois rejoint la forêt, les animaux sont partagés entre la joie de retrouver un grand étranger qui se fera roi et les autres qui viennent, méduser, le contempler comme un miroir, tellement qu’ils en ont entendu parler.
Les oiseaux se précipitent sur les branches, attendant que les plus féroces de la forêt, dressent leur natte pour accueillir cet étrange personnage qui, de son vivant, partout où il passait, les branches frétillaient et que les humains, se cachaient pour éviter son humeur. Quant à ceux qui avaient le même langage que lui, qui respiraient et mangeaient comme lui, beaucoup sont perplexes. Donc, eux aussi, meurent ? Oui, personne n’est immortelle. C’est le temps qui est le maître de notre existence.
Ce temps qui connait le calendrier de très haut, qui prend son temps pour agir, demeure il faut bien le retenir, le maître du temps.
Une page se referme…
Oui, mon cher Issiaka Ouattara dit Wattao, ce matin, comme une foudre qui traverse le ciel encombré de ses nuages enfumant sans aucune goutte de pluie, comme une percée de l’odeur d’un piment, tu as fait éternuer plus d’un, dont moi.
Oui, mon cher Issiaka Ouattara, Wattao, c’est quand le serpent meurt qu’on voit sa longueur. Ce matin, les premières photos qui illustrent ta mort, c’est ce sourire et la dorure de tes galons qui retiennent des regards.
Tu as ouvert une fenêtre sur la vie et ses aléas posent des interrogations sans réponses et qui meublent les conversations. D’un coup de pensée, mon souvenir est allé loin et j’ai vu, autour de toi, le monde ami et le monde ennemi, se retrouver. Soro Guillaume, Alassane Ouattara, Konaté Siriki, Fofié, Zakaria, et j’en passe, deviennent lourds le téléphone dans leurs mains. Oui, pour le rôle que tu as joué qui crée la confusion, la colère et le pardon, réconciliez-vous avant de partir.
Beaucoup ont cru en ton invincibilité. Beaucoup se posent des questions déjà, si tu as pu rencontrer IB, je leur dis que c’est trop tôt mais ils n’arrivent pas à me croire que toi aussi, tu pouvais pactiser avec la mort, mais hélas, le souriant, est parti avec la magie de son sourire, mais tu rentres dans l’histoire que tu as contribué à écrire, bonne ou mauvaise, selon.
Adieu Issiaka Ouattara
Wattao, Isiaka Ouattara, l’enfant terrible des jours parfois sombres et incompris, tu as su diviser les ivoiriens. Il y en a qui ont pris de la forte sympathie pour toi, au point de t’exonérer ta part de responsabilité dans la crise et enfin, l’autre frange qui te condamnera à l’infini. C’est ça, la loi de la nature. Mais, tu as vécu avec ce qui te semblait fou et jovial. Tu as aimé la vie avec ses incompris. Un moment, je t’ai cru enfant parce que tu semblais innocent, même si tu avais en mains, ce que tu savais tenir, l’arme à feu.
Mais tu pars au moment où ton avis devrait compter. Quand il faisait très chaud et délicat, tu étais là et tu avais aimé un plus que l’autre, maintenant que tu devrais choisir, tu quittes le navire et les autres tournent des films sans fin quand tu mets fin à ta vie ou la maladie te contraint à partir à l’éternité.
Bon, j’en prends mauvaise note, le temps que nous cotisions encore pour ramener ton corps au pays dans ces temps de vaches maigres.
Adieu, le flambeur, adieu un étrange, mais n’éteins pas cette flamme, garde l’œil sur les autres ! les temps qui s’annoncent sont plus ombrageux que sombres.
On verra si tu peux réconcilier ceux qui restent dans le silence de ta tombe, avec cette soif du pouvoir !
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com