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Côte d’Ivoire: LES INSTITUTIONS, COLONNES DE L’ÉTAT

Les institutions sont les colonnes de l’État. Elles doivent demeurer solides pour résister aux intempéries inévitables dans le temps sociopolitique, tout en offrant des possibilités de rénovation et d’adaptation. Les bâtisseurs d’institutions , de bonnes institutions,  s’inspirent de l’histoire, entrent également dans la raison, prennent en compte les caractéristiques sociologiques et culturelles, élaborent une conception de la vie d’une nation, soutenue par une conscience de l’intérêt général, du bien commun et de la responsabilité publique.

L’État est donc une construction raisonnée pour espérer tendre vers un ordre désirable, un mouvement de l’ordre naturel à l’utopie, au rêve, l’idéal humain d’élévation, au bénéfice de la collectivité et de l’individu. Il y a, dans cet ensemble, pour la stabilité et l’efficacité de l’édifice institutionnel, des parts d’objectivité, de rationalité et de créativité.  La sagesse et le discernement dans l’usage et l’entretien de l’œuvre inscrivent  celle-ci dans la durée et ravivent  en permanence le foyer civique.

Dans notre Côte d’Ivoire relativement paisible depuis l’indépendance, le 7 août 1960 jusqu’au 30 avril 1990, date du retour  au multipartisme, on a pu observer et vivre dans la fraternité,  la solidarité, l’hospitalité et la convivialité, pour l’ensemble des populations.

L’ouverture de l’espace politique en 1990 est à saluer à juste titre, car la liberté d’opinion et celle d’expression sont consubstantielles aux droits de l’Homme et à la dignité humaine. Les partis politiques,  cadres privilégiés du fonctionnement de la démocratie,  ne sont-ils pas l’expression légitime de la diversité nationale? En Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire,  les partis ou groupements politiques deviennent des instruments de la division nationale, de la déconstruction de la cohésion sociale et de la violence de tous ordres entraînant généralement de nombreuses pertes en vies humaines. Pourquoi et comment s’en sortir ?

Les responsables politiques doivent être des serviteurs de l’espérance,  au service du peuple et pour l’unité et la grandeur de la nation.
Depuis au moins deux décennies, la raison – discernement- a du mal à vivre en Côte d’Ivoire. Elle s’est donc trouvée contrainte à l’exil. Comment la faire revenir, avec toutes les garanties, pour servir utilement dans la sagesse et éclairer judicieusement les choix et  décisions, qui déterminent la vie de la nation et le destin du peuple ?
Le trésor d’une institution, d’une organisation, c’est sa mémoire, sa documentation, les archives, la culture.
   Les autorités traditionnelles et religieuses représentent la conscience de la nation, qui doit rester authentique et intacte pour rassurer le peuple en quête permanente de justice, de sécurité et de paix.

L’un des problèmes cruciaux de notre pays, c’est largement une désadministration qui s’est installée au cœur de l’État depuis le coup d’État survenu en décembre 1999. Or, un État ne peut être performant que s’il s’adosse à une administration, une haute fonction publique professionnelle. Celle-ci incarne la noblesse d’État avec tout ce que cela comporte de grandeur, de prestige et finalement de service dans l’honneur et la dignité ! Les hauts fonctionnaires formés pour servir, aux frontières du politique et de l’administratif, avec discernement et subtilité, assurent et rassurent. Ils auront pris un engagement pour l’État, leur employeur.

L’école qui les forme doit donc leur conférer un esprit élevé du service, un sens aigu du devoir, un caractère trempé et une mystique de l’intérêt général. Vieille école, diraient certains mais les temps incertains qui caractérisent le monde d’aujourd’hui le commandent.

Un État, institution, organisation, personne morale est, dans la normalité, au-dessus des gouvernants, individus, personnes physiques exerçant une ou des fonctions forcément limitées dans le temps.

Que chacun fasse donc ce qu’il a à faire dans le cadre des règles en vigueur, de l’éthique républicaine et du respect des institutions, avec à l’esprit l’intérêt du peuple détenteur de la souveraineté. Et tout ira pour le mieux pour tout le monde.
 Aussi la formation et le perfectionnement des dirigeants devraient-ils apparaître comme des données essentielles dans la recherche la légitimité à pouvoir conduire le destin de toute une communauté !

31août 2022
Pierre AYOUN N’DAH
Docteur en Droit public
 

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