réconciliation nationale, rue d'abidjanA LA UNE AFRIQUE 

Cote d’ivoire : la réconciliation Nationale en Côte d’ivoire, est-elle encore possible pour décrisper l’atmosphère?

Les élections approchent à grand pas et tout le monde semble s’y focaliser, oubliant le plus important: la réconciliation nationale. Sans elle, ces élections plongent le peuple dans la peur et dans la crispation.

La réconciliation nationale a t-elle été une priorité pour Ouattara ?

De 1999 à 2011, la Côte d’Ivoire a connu d’importantes crises sociopolitiques. Celles-ci ont conduit à la partition du pays entre 2002 et 2011. Les rebelles de Soro ont occupé le nord, tandis que le reste du pays était resté loyal au président Gbagbo.

 Cette instabilité culmine avec la crise post-électorale de 2010-2011. Cette crise qui a divisé le pays en plusieurs clans, est à la base de la division profonde. Les ivoiriens, venaient de connaître leurs misères. La politique venait de tirer à boulet rouge sur la cohésion nationale. Les grandes puissances mondiales, décidaient du sort du pays, pour s’imposer et imposer leur point de vue pour déchirer l’unité.

 A l’époque, le président Laurent Gbagbo convaincu des résultats en sa faveur, refusait d’abdiquer. On lui faisait admettre que c’est son adversaire  Alassane Dramane Ouattara, qui remportait cette présidentielle de 2010. Il a voulu mener un combat pour rétablir les choses que, survinrent des violences qui s’ensuivent et qui ont fait plus de trois milles morts en cinq mois.

Depuis son lancement en 2011, le processus de réconciliation nationale, par Ouattara, n’a jamais eu une évaluation chiffrée. Elle n’a en effet jamais traité la question de réconciliation nationale.

La Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes a elle rempli sa mission dans la réconciliation Nationale ?

La Commission Nationale pour la Réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV) est créée par président  Alassane Ouattara dans les années 2015 et qui avait pour mission de la consolidation de la paix et de la cohésion sociale en côte d’Ivoire, n’a jusque-là pas rendu publique, ses travaux.

Lors d’une rencontre avec les membres du CONARIV pour échanger sur les tâches à mener dans le but de leur mission, tous les ivoiriens, attendaient justement que les choses aillent dans le sens de la reconnaissance, et non.

Le Président du CONARIV a fait des propositions à Alassane Ouattara et ces propositions ont traité plusieurs thématiques. Il s’agit de : le dialogue politique, les questions judicaires, les forces armées et le désarmement, la problématique des Dozos et du secteur de la sécurité, le retour des Exilés, les questions d’ordre administratif, le foncier rural et les entreprises sinistrées lors des crises survenues de la Cote d’Ivoire.

Suite à ces propositions, le constat est clair, ces propositions ne sont pas, dans le programme du président de la république.

A.P.D.H, Actions pour la protection des Droits  de l’homme, en partenariat avec la Konrad-Adenauer-Stiftung, une fondation politique allemande proche de la CDU, l’Union Chrétienne Démocrate ont effectué une enquête de terrain de duit-huit mois qui les a conduite dans treize villes et treize villages, représentant les cinq grandes régions ivoiriennes. Les critères d’appréciation qui arrivent qui arrivent en tête, ce sont les préoccupations des populations, c’est la volonté politique d’aller à la réconciliation nationale. Pour 41% des personnes interrogées, cette volonté est faible, voire inexistante.

Malgré les propositions de la CONARIV, elle est jugée peu efficace, ces actions et les résultats n’ont pas convaincu alors c’est un échec total pour la CONARIV et pour Ouattara sur ce sujet.

Le processus de réconciliation nationale est insuffisant

Le refus de réformer la CEI, fait planer des suspicions sur la crédibilité des futurs résultats.

L’établissement de la vérité et le pardon, constitue la deuxième préoccupation des populations. A 68%, elles soutiennent que les causes de la crise n’ont pas été suffisamment démontrées et traitées de manière consensuelle. La CONARIV et le ministère chargé de promouvoir les idéaux de pardon et de réconciliation, n’ont pas été à la hauteur des attentes de la population pour situer les responsabilités.

Autrement dit, le processus de réconciliation nationale est aujourd’hui perçu comme insuffisant ou encore un échec pour Alassane Ouattara.

La cohésion sociale ne réside pas uniquement dans les textes

L’ordonnance portant amnistie de 800 détenus poursuivis pour des crimes, signée en août dernier par Alassane Ouattara n’y change rien.

M. Arsène Néné Bi le président de l’A.P.D.H estime que « la question de l’amnistie que l’on peut rattacher au critère de la justice nationale et internationale, n’est pas en réalité une question prioritaire pour les ivoiriens. Ce que veulent les ivoiriens, c’est de savoir la vérité. Ils veulent les causes véritables de la crise, ainsi que les responsabilités des uns et des autres. Les ivoiriens veulent ensuite que l’autorité de l’Etat soit totale et respectée sur l’ensemble du territoire. Encore plus, ils veulent une sécurité véritable des biens et des personnes. »

                                                                               David Kouamé

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