Côte d’Ivoire: Le président Gbagbo ne prendrait-il pas trop de risques pour son nouvel engagement politique ?
Gbagbo divorce d’avec tout le monde sans regret et certaines réalités lui ont sauté aux yeux. Nous avons tous suivi l’entretien télévisé que l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a accordé à un média français le 19 octobre 21. Sans regret, le nouveau fondateur de PPA-CI (parti des peuples d’Afrique-section Côte d’Ivoire) a mis un trait sur ses anciens compagnons de lutte, comme Simone et Blé Goudé.
Le divorce du président Gbagbo de son ancien parti politique
Le président Gbagbo veut revenir au pouvoir si les conditions le lui permettent, et il botte en touche la limitation d’âge que certains parlementaires veulent imposer. Si le choix de son nouveau parti tangue à gagner les futures élections et que c’est lui qui peut faire gagner le PPA-CI, alors, il n’hésitera pas à se candidater.
Il affiche clairement sa distance vis-à-vis de Blé Goudé qui passe son temps à trop parler, en demandant pardon à tout va, sans comprendre selon lui, les fondements réels de la crise. Parlant aussi de son ex-épouse, Simone, qui avait boycotté la naissance de son PPA-CI, il n’a aucun regret qu’elle vienne gonfler le rang ou si elle n’y trouve aucun intérêt à les rejoindre.
Sur ce dossier, le ton est clair et net. Le président Gbagbo ne veut plus de Simone et de Blé Goudé. Il va se lancer dans une nouvelle aventure politique à son corps défendant avec de nouvelles personnes.
Les réalités sociopolitiques et économiques ivoiriennes, il semble ne plus s’en accommoder. D’abord, pour faire une campagne présidentielle, il faut deux choses: l’endurance physique et les gros moyens financiers.
Parlant d’endurance physique, l’homme semble diminué par les différents tracas qu’il a subis. La superficie de la Côte d’Ivoire est de 322 462 KM2; il faut parcourir villages, hameaux et villes et on connaît l’état de certaines routes. Pourra-t-il tenir cette endurance ?
Parlant aussi de gros moyens financiers, des études ont montré que pour faire une bonne campagne électorale présidentielle, il faut un minimum de 6 milliards de francs et le maximum, c’est au bas mot, 10 milliards. Son parti politique vient d’être créé, où trouvera-t-il ces moyens pour faire une bonne campagne et les gagner ? Sur les moyens financiers, on ne le juge pas car comme dit l’adage ivoirien : « si tu vois un margouillat qui veut se coudre un pantalon, c’est que pour sortir sa queue, il a trouvé une solution. »
Notre crainte c’est au niveau physique. Voulant se comparer au président américain Joe Biden qui est plus âgé que lui, nous voulons dire simplement que les Etats-Unis d’Amérique, ne sont pas la Côte d’Ivoire. Quelle force aura l’adulé président Gbagbo pour parcourir toutes ces routes non bitumées ? Ou, ferait-il sa campagne en avion ? Là aussi, il y a un cas, à moins qu’il le fasse en hélicoptère.
Il ne faudrait pas que l’entourage du vieux Gbagbo le pousse à commettre ces erreurs car à l’entendre parler, il opterait pour l’écriture de ses mémoires et sans doute, l’animation de certaines conférences internationales lui vaudront encore plus de crédit que de s’engager dans une campagne où il risque d’y laisser sa peau.
On a compris que le cordon est désormais coupé entre lui et son bouillant général des rues, Charles Blé Goudé.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com