Côte d’Ivoire : Pour que Ahoua Don Mello soit candidat, il faut qu’il ait l’onction du président Gbagbo et du PPA-CI.
En date du Jeudi 6 juin 2024, j’ai lu avec un grand intérêt, une analyse faite par le directeur de publication de ce journal, M. Joël ETTIEN qui titrait: « Ahoua Don Mello, le seul agni qui veut se lancer dans la présidentielle. » Je voudrais qu’il me permette de lui apporter quelques remarques qui manquent à son analyse. Ainsi, pour que son vœu se réalise, il faut que le frère Ahoua Don Mello ait l’onction peu président Gbagbo et du PPA-CI.
D’abord, je voudrais lui indiquer que ceux des autres cadres des autres régions dont il fait allusion, appartiennent à des formations politiques, alors que notre frère Ahoua Don Mello n’en dispose pas pour le moment et qu’il appartient à une formation dénommée le PPA-CI qui a déjà choisi son candidat en la personne du président Laurent Gbagbo et dont le frère Ahoua Don Mello, le soutient et se bat pour que son nom soit remis sur la liste électorale. Nous savons que ça ne sera pas aussi facile.
Sinon, en ma qualité de cadre du Moronou, je serai très heureux d’apprendre que notre frère qui se bat pour la rupture d’avec les négriers, les colons et impérialistes, que sa candidature soit acceptée par le PPA-CI. Pour le moment, cela n’est pas encore le cas, donc le frère Joël ETTIEN ne peut pas s’en réjouir, mais en même temps, je le comprends. Mais dans le fond, nous n’avons pas trouvé qu’il pêcherait par un tribalisme qui ne dit pas son nom, il n’a fait qu’exprimer son ressenti. Par contre, je voulais à cet effet, m’adresser au président Laurent Gbagbo.
Je suis akan, mes sœurs et nos épouses n’ont pas digéré cette grosse humiliation que le président Gbagbo a fait subir à notre grande sœur Simone Ehivet le 17 juin 2021 à l’aéroport lors de son arrivée où il l’avait refoulée comme si les deux n’avaient jamais fumé le calumet ensemble. Nous en avons été très humiliés, nous les akan. En plus, on avait cru qu’il allait faire comme le PDCI-RDA qui a gardé son nom malgré la mort de son fondateur, le président Félix Houphouët-Boigny, il ne l’a pas fait et là encore, il nous a jeté cette opprobre à la face en créant le PPA-CI, dans les mains de notre frère Affi N’guessan. Une autre faute que nous digérons difficilement.
Mais je continue de croire et d’espérer que le président Gbagbo ne va pas continuer à nous frustrer et qu’il aura une dernière occasion noble pour se faire pardonner par nous, car s’il a été président de ce pays, c’est en grande partie, grâce aux akan et il ne peut pas nous laisser à la vindicte populaire. Il peut se racheter, nous lui faisons encore confiance. Nous osons espérer qu’au soir d’un jour proche, qu’il présente le frère Ahoua Don Mello comme son substitut pour l’élection présidentielle de 2025.
Pourquoi, je le dis? Le frère Ahoua Don Mello, ne draine pas de casseroles. Il a des atouts indéniables à mettre au profit du pays. Il est à ce jour, le vice-président des BRICS en Afrique. Il a été ministre, directeur du BENECT, les grands travaux, il est politique et surtout patriote. Il est conscient que depuis des siècles, l’Europe nous tient et ne veut pas nous laisser en paix. Tant que nous ne trouvons pas un vrai patriote pour amorcer le changement et nous pensons que pour les énormes sacrifices qu’il a fait car il pouvait s’éloigner du pays avec tout ce que notre pays a traversé, mais il n’a pas tenu compte de tous ces aléas, il est venu pour se mettre au service de son parti et de son pays.
Le présentant comme son dauphin, le peuple akan, et bien d’autres vont lui pardonner tous ces manquements que je viens d’énumérer, mais le contraire, c’est-à-dire, l’obligeant à lui désobéir, serait augmenter les fautes de son père Laurent Gbagbo. Pour ce qu’il a été pour nous ivoiriens ensuite pour toute l’Afrique, il reste et demeure un grand symbole. Il ne peut pas un jour tirer sa révérence et qu’une petite poignée d’individus se rende à ses pieds pour lui rendre hommage. Il n’a qu’à voir ce que le président Bédié a connu lors de ses obsèques où, malgré l’absence, des honneurs militaires, le peuple, l’a enterré dignement dans la pure tradition africaine. Si sa candidature va à son terme, il se serait mis un gros doigt dans l’œil.
Lui Gbagbo, souhaiterait-il un jour, qu’il y ait la sécheresse à ses pieds? L’homme n’est pas éternel et ce sont les survivants qui montrent la hauteur et l’importance du défunt aux yeux du monde. Il y a des actes qui rattrapent et quand on peut, on s’en saisit pour redresser des torts. Et s’il y allait et que ses bourreaux d’hier qui sont là, lui donnaient seulement qu’un score frustrant, humiliant de -5%, serait-il heureux?
Le frère ETTIEN Joël a fait parler son cœur, comme si le frère Ahoua Don Mello s’était d’ores et déjà affiché comme candidat, mais il n’a pas tort, il n’a fait que jeter le débat. Ahoua Don Mello peut réconcilier la gauche et c’est ensemble que tous les opposants de gauche, iront à cette élection présidentielle rassurée d’effrayer les adversaires, même si lui Gbagbo, il dit qu’il n’en a cure.
Donc, nous attendons ce moment historique pour porter le président Laurent Gbagbo en triomphe, mais si c’est le contraire, il sortirait de la vie politique humilié parce qu’il passera par la petite porte et ça, nous n’en voulons pas.
Armand-Nicaise A.
Cadre Akan
