Bientôt les élections en Côte d'IvoireINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire : Quand la peur change de camp, il faut faire attention.

Quand la peur a changé de camp, on fait profil bas et on atténue les intimidations. C’est vrai que les ivoiriens ne vivent pas dans un état bananier, mais il y a des limites à ne pas franchir, pour s’auto-éclairer afin d’attirer l’attention de la colère collective sur soi.

Il y a plusieurs remarques que nous faisons ce matin au régime ivoirien. Quand on sait d’où on vient pour acquérir ce pouvoir, on fait très attention aux actes qu’on pose. Les intimidations, les emprisonnements et les menaces, ne doivent plus prévaloir pour tenter d’influencer le cours de l’actualité au quotidien. La peur du gendarme a changé de camp et ce n’est pas, parce que les gens ne disent rien, qu’ils ne voient pas ce qui se passe qui peut les outrer. D’un côté, on veut que la paix revienne et de l’autre côté, on brocarde les libertés. Il faut faire très attention.

De ce qui se passe, on n’arrête pas de se poser la question de savoir si le président Ouattara suit les actes et s’il n’est pas pris en otage par les va-t-en guerre de son cercle qu’il n’arrive plus à maîtriser. Comment, vouloir dans une période aussi sensible, remettre des gens en prison qui pousse tout le monde à réagir? Le collaborateur de Soro Guillaume qui vient d’être jugé et condamné, est-ce que vraiment l’ordre vient du président Ouattara ? Le monsieur pour sortir de la politique par la grande porte, ses sbires ne font rien pour l’y aider et continuent de pousser le bouchon, mais la bouteille va exploser. D’un côté, ils veulent se rapprocher de Soro et de l’autre côté, on l’effraie.

Nous sommes en Côte d’Ivoire où, tout le monde sait qu’un seul individu a des fans, des supporters, à plus forte raison des politiques qui ont des militants et tous les jours, leur audimat augmente, même si on croit intimider ou effrayer, mais comme dit Pulchérie Gbalet, la prison n’est pas forcément une punition, mais un lieu de réflexion.

Qui veut la paix en interne et qui bande ses muscles face à une population qui regarde et qui s’apprête à rebondir car, il n’y a jamais eu un super pouvoir qui transcende les clivages et qui abominent. Tout a une fin. Les plus puissants de ce monde, les plus dictateurs finissent toujours dans la débandade et la suite, c’est la honte. Qu’ils jettent un regard sur celui qu’ils hébergent sur leur sol qui se nomme Blaise Compaoré du Burkina Faso. Tout puissant qui se croyait invincible, un matin, il a été surpris par une colère populaire et se retrouve en exil.

Le puissant zaïrois, Mobutu Sese Seko, dort dans un cimetière arabe au Maroc. Le puissant Houphouët Boigny dort mélangé par le feu que ses fils politiques ont mis dans son héritage politique et il y est sans aucun de ses biens. Les exemples, ce n’est pas moi qui les invente, mais c’est l’histoire qui nous les enseigne. Tout a une fin.

Il faut que ceux qui croient rendre service au président Ouattara se montrent indulgents et facilitent la sortie du monsieur car tout crachat en l’air, retombe sur le nez de celui qui l’a lancé. Laissez la prison aux vrais caïds et aux vrais coupables, les opinions doivent-être libres et c’est ça aussi la démocratie. Il faut permettre au président Ouattara de s’organiser à quitter le pouvoir avec et dans l’élégance et la probité. Rien n’est éternel sur la terre, même les plus vieux baobabs finissent par s’écrouler et ce ne sont pas les intimidations, les frayeurs qui peuvent boucher le trou d’une population qui donne l’impression d’en avoir marre. Nous qui sommes sur le terrain, nous le vivons et sortez le président de votre prison pour qu’il respire l’air ivoirien, que de le pousser à se rendre tout le temps en France pour le faire.

                                    Joël ETTIEN  

    Directeur de publication : businessactuality.com

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