Côte d’Ivoire: Soro et Ouattara, le volcan explosera

Tout est parti à l’approbation de la 3ème république qui rend désormais, les fonctions du président de l’assemblée nationale honorifique et figurante.

Depuis donc l’application de la 3ème constitution, M. Soro sait que son mentor Ouattara n’est plus prêt pour lui comme le disent les ivoiriens. La confiance entre les deux collaborateurs s’est cramée. Or dans une alliance, quand il n’y  a plus de confiance, c’est le divorce. Que faire? Sauf qui peut!

Ce que M. Ouattara oublie, c’est qu’il n’a aucune armée si ce n’est la seule personne de son chef d’état major des armées qui ne règne que de façade. L’armée ne le respecte plus et sur ce chapitre, le débat est clos, il le sait Ouattara. Dans ce cas de figure, qui a bu, boira.

Qui est ce Duncan que les  » soroistes » n’ont jamais vu pendant les heures chaudes pour qu’il soit parachuté au « dauphinat »? Le camp Soro veut passer à la vitesse supérieure. Comme il n’est plus possible de faire un coup d’état militaire, alors, les « soroistes » militaires ont déculotté le président de la république et l’ont rendu au suicide par ses propres soins. Ouattara ne pèse plus dans son pays. Il ne représente rien aux yeux des ivoiriens et sa côte de popularité est tombée. Il va passer tout son temps à endenter la Côte d’Ivoire pour régler ses factures de sécurité personnelle que de régler les vrais problèmes de son pays. Les remous sociaux, il va en avoir, et plus de bel. Que va-t-il faire?

Comment le RDR de Ouattara, veut-il pas incorporer ou admettre que Soro soit un des militants de leur parti, avec les mêmes droits et devoirs? Ce qui est sûr, Ouattara, ne sera plus candidat. Ce qui se rumine dans son camp, n’est que de la poudre aux yeux. Il y a quelques cinq milliardaires incultes en politique, qui font croire que leur mentor rempilera un troisième mandat. Le temps de faire durer et au dernier moment réapparaître pour bouffer le nez. Ils se connaissent, Bitogo, Gon, Bakayoko, le ministre, pour ne citer que ceux-là. A aucun moment, le nom de Soro ne sort sur leurs lèvres, alors qu’en Côte d’Ivoire, aucun individu ne peut gagner d’élections présidentielles, même un seul parti politique, ne peut s’attribuer un tel succès. Il faut des alliances, mais pas à l’achat de conscience des électeurs. Soro, le sait et le camp Ouattara aussi, le sait.

Comment Ouattara peut-être ingrat à ce point envers Soro qui, aux heures chaudes, avait brandi son torse, pour frayer ce chemin? A malin, malin et demi comme dit l’adage. Qui se fera emporter par ce vent? Le magma boue. Bientôt, le volcan va exploser et ses dégâts seront incalculables. N’ayant pour le moment d’appui politique, il ratisse large en piochant chez certains éléments proches des collaborateurs du président Gbagbo qui ne pèsent plus. Il veut la présidence de la république pour que sa carte de visite soit au complet. Il n’en dort pas à force de réflexion.

Comme si cela ne suffisait pas, le RDR jette de l’huile sur le feu, en complotant sur un des plus fidèles de Soro, Soul tou Soul, son homme de confiance. Pendant, la mutinerie, des conteneurs d’armes auraient été trouvés au domicile de ce dernier. Soro, donne sa caution pour l’ouverture d’une enquête et ordonne à son ami de se mettre à la disposition des enquêteurs. Pourquoi Soro, est si sûr de l’innocence de son fidèle compagnon? Il y a en guise sous roche. Aujourd’hui, Soro parle de libération des prisonniers politiques. Le sujet sensible qui fait peur à Ouattara. Soro en parle et cherche à créer ses états majors de campagne. Sur la place de Paris, il a semé des grains, mais est-ce la terre fertile? Il y croit et fera tout pour avoir la peau de Ouattara, et il l’aura.

A la prochaine mutinerie, s’ils font sortir les prisonniers politiques, militaires, Ouattara, prendra ses jambes à son coup et abandonnera le pouvoir comme il avait souhaité le faire le 15 mai dernier. Soro est devenu un poison qui tue à petit feu. Il est devenu plus mortel dans son propre camp et l’évocation simple de son nom, fait trembler le régime. Entre le mal et le pire, qui, les ivoiriens voudront?

Les jours qui arrivent seront plus chauds et je me souviens de deux adages, qui règne par l’épée périt par l’épée et il n’y a jamais deux sans trois. On se souvient que les mutins ont fait deux irruptions, et nous attendons la troisième.

Joël ETTIEN