Côte d’Ivoire: La réconciliation est-elle impérative?

La Côte d’Ivoire  ne semble plus ébranlée la communauté internationale et les ivoiriens doivent se prendre en charge.

Le président Alassane Dramane Ouattara a atteint ses limites et, lui donner encore un nouveau souffle serait le laisser achever les ivoiriens qui ne font plus partie de ses préoccupations. Alors que faire? Des propositions!

Tous les ivoiriens se rappellent, après sa « supposée victoire » de 2010, M. Ouattara avait créé, une commission de réconciliation et de vérité, à la place de l’appel à l’union des ivoiriens, pour soit dit en passant, réconcilier les ivoiriens. Cette commission avait été confiée à M. Charles Konan Banny qui, en a fait un véritable travail de fond et jusque là, le même Ouattara, a « mangé » les résultats de cette commission, pourtant censée réconcilier les ivoiriens. Non seulement, aucun ivoirien n’a pris connaissance de résolutions et la commission a été dissoute.

Résultat des courses, M. Ouattara n’a aucun intérêt à ce que les ivoiriens se rapprochent, se parlent, se pardonnent et se réconcilient et il s’y plait. Faut-il le laisser agir dans la division, le sectarisme et la chienlit? Je dis non.

Il faut pourtant que les ivoiriens se mettent ensemble, car le clivage et le fossé se creusent au détriment de leurs propres intérêts. Pendant les mutineries qui ont secoué le pays et ont failli emporter son pouvoir, les ivoiriens, attendaient sa chute et tous priaient dans ce sens. C’est quel président, qui appelle son peuple au secours parce que son pouvoir tangue et celui-ci, s’en réjouit? Il y a problème et Ouattara sait très bien, qu’il n’a jamais été aimé de ces ivoiriens qui n’attendent que son départ peu importe, la manière pour danser comme ils l’ont fait pendant le coup d’état de 1999.  Mais une chose est sûre, le peuple ne veut plus de son chef.

Il serait donc impératif que ces ivoiriens trouvent une autre parade pour se réconcilier. Laquelle? Aucun citoyen lambda ne peut prendre sur lui, la responsabilité d’une telle initiative, si ce n’est au moins un parti politique. Au FPI, rien ne va, le parti est divisé et se torpille. Le RDR de Ouattara tire son profit dans ce clivage. Le seul qui peut, s’il sait que le peuple le suivra, c’est le PDCI RDA. J’en vois qui sursaute de colère, mais oui, il ne peut y avoir de paix dans ce pays sans la prise de position d’un parti puissant. Je pensais qu’à la célébration de la fête de la liberté à Akouré récemment, le groupe Sangaré, en ferait cas dans ses projets. Les ivoiriens, ont raté ce coche. Une belle occasion de prendre la communauté à témoin pour exiger cette réconciliation.

Pourquoi, les regards se tournent vers le PDCI RDA? L’alliance RHDP est devenue moribonde, mortifère, partisane et les années à venir, situeront les responsabilités. Le COJEP, le jeune parti politique du ministre Charles Blé Goudé, veut entamer dans les jours à venir, une caravane dénommée: « CPI; ça suffit » pour évoquer ces questions récurrentes. Mais, quel est le poids politique du COJEP dans une telle aventure? Le pouvoir de Ouattara aux abois, leur ouvrirait encore d’autres prisons pour incarcérer tous ses leaders.

La seule alternative aux ivoiriens, c’est de susciter et rassurer le PDCI RDA qui est loin de toutes de ces alliances désormais et qui veut aller seul aux élections présidentielles de 2020. Le PDCI RDA a organisé son séminaire pour arrêter les grandes lignes de conduite à suivre pour se débarrasser de ces alliés encombrants. Qui ne commet pas d’erreurs? Que les ivoiriens se souviennent que le RDR de Ouattara a fricoté avec tous les partis politiques. L’opposant d’alors, Laurent Gbagbo croyait bien faire, quand le PDCI RDA disait que cet Ouattara, n’était pas des leurs que seule sa respiration pouvait rimer avec la sincérité et dont il fallait s’en défaire, Laurent Gbagbo a soutenu mordicus qu’il était ivoirien. Au final, ils ont scellé le front républicain. Le même Ouattara et son RDR, en 1999, ont fait chuté le pouvoir de M. Konan Bédié faisant croire le contraire, tous les ivoiriens s’étaient mis dans les rues pour fêter le coup d’état. Ouattara prescrivait déjà, sa férocité et son intraitable désamour vis à vis des ivoiriens. Personne n’a vu le danger venir et il est là maintenant.

Aujourd’hui, il a montré ses limites et son insensibilité et ignominie dans l’exercice de son pouvoir. Il préfère récompenser des bouchers qui ont tué, que de prendre cet argent pour régler les maux du pays. Quel ivoirien peut afficher sa fierté de voir son pays en l’état, si ce n’est une minorité qui spolie l’économie du pays? Quand est-ce que cela prendra t-il fin? Les prisons sont bourrées de cadres, des officiers militaires, des ivoiriens capables de l’aider à construire son pays, sans compter ceux qui sont éparpillés dans les pays voisins. Comment, peut-il en être autrement? Le PDCI RDA peut maintenant se pencher sur ces cas sérieux pour qu’ensemble, avec les autres terrés sous la peur, évoquer la réconciliation et mettre en pratique, les résolutions émanant de ces conclaves.

Sinon, avec ces armes qui circulent et qui sont devenues des jouets dont ces bouchers s’en servent pour des réclames, si les ivoiriens ne procèdent pas, par une vraie et sincère réconciliation, ils participeraient à la politique de peuplement mise en place par M. Ouattara. Il est donc grand temps que tous les yeux s’ouvrent et que ces ivoiriens arrêtent leurs calculs qui ne sont jamais tombé juste.

Quel président démocratiquement élu peut gérer un pouvoir dans la sérénité dans un pays où des milliers d’armes circulent? A la suite de cette réconciliation vraie, des partenaires historiques comme la France, et certains, d’autres, s’engageront militairement par des accords bien sûr, à débarrasser tous ces foyers humant la haine, la vengeance, ces bandits et le pays retrouvera sa stabilité pour se donner de vrais codes de conduite avec rigueur et fermeté.

Parler de réconciliation, c’est évoquer le cas de tous ces prisonniers, de ces avoirs gelés, de ces exilés, sans lesquels, on ne peut pas aborder un tel projet, ça serait soigner un malade, sans un diagnostic.

Si les ivoiriens veulent vraiment la paix dans leur pays, ils ont la solution à leur portée. Que de dire celui-ci a fait-ça, celle-là, a fait-ci, ou farfouiller dans les élucubrations inutiles qui font durer le mal, qu’ils appliquent ce remède de la réconciliation avec le PDCI RDA et nous attendrons la suite. Bon vent!

Joël ETTIEN