Côte d’Ivoire: un «terrain d’entente» trouvé avec une partie des démobilisés
Un « terrain d’entente » a été trouvé en Côte d’Ivoire entre l’Etat et une partie des démobilisés, ces anciens combattants ayant participé à la guerre civile aux côtés du président Alassane Ouattara.
Les représentants d’une branche qui revendique 6 400 combattants, affirment avoir conclu un accord oral avec le ministre de l’Intérieur à Abidjan. Ils demandaient 18 millions de francs CFA de primes, soit un peu plus de 27 000 euros.
Les protagonistes de l’accord d’Abidjan sont d’accord sur le fait que la méthode de manifestation qui a tourné à l’affrontement meurtrier la semaine dernière, le 24 mai, n’était pas la bonne. Il s’agissait d’une vingtaine de délégués des démobilisés venus de Bouaké, de Man, de Buna ou de Korhogo d’une part, et le ministre de l’Intérieur ivoirien Hamed Bakayoko d’autre part.
« Nous sommes allés trop loin, nous demandons pardon », ont déclaré solennellement les démobilisés. Le ministre a affirmé quant à lui que les doléances étaient légitimes tout en affirmant à l’AFP qu’il ne paierait pas les primes demandées. Mais nous avons trouvé néanmoins « un terrain d’entente », a-t-il déclaré.
Ce « terrain d’entente » pour les 6 877 démobilisés pourrait donc porter non pas sur les 18 millions de francs CFA de primes (27 000 euros) que certains ont demandé mais sur des mesures d’accompagnement pour ces ex-combattants retournés à la vie civile. Ces démobilisés ne trouvent pas d’emploi ou ont besoin de prêts financiers pour faire prospérer leurs activités lancées au sortir du processus de désarmement et de réinsertion.
De nombreux points à préciser
Le gouvernement va chercher des solutions, indique-t-on au ministère de l’Intérieur. Tout reste encore flou et peut-être que les délégués des démobilisés qui retournent en ce moment même dans leurs villes respectives auront plus d’explications à apporter à leur base pour que ce fameux « terrain d’entente » ne s’avère pas un nouveau malentendu. Il reste encore de nombreux points à préciser.
Ce que confirme Diomondé Megbé, porte-parole de la « Cellule 39 », qui rassemble une partie des démobilisés. « La franchise du ministre de l’Intérieur et du président de la République nous ont fait accepter ce qu’ils nous ont dit : « Les enfants, calmez-vous. Papa est en train de trouver quelque chose rapidement pour subvenir à vos besoins, parce que vraiment nous savons que vous souffrez et vous avez le droit de demander quelque chose. C’est normal ». Donc on a accepté et nous sommes sûrs d’obtenir quelque chose. Nous ne sommes pas rentrés dans le fond de l’accord. Pour le moment, nous demandons à ce qu’ils nous fassent face d’abord. Et à la suite de cela, on va le développer ensemble. Par la suite, si tout le monde se calme, on trouvera ce qui est dans l’accord ».
« Je demande à tous les chefs combattants d’accepter de rester dans le calme et de rentrer dans la négociation, poursuit Diomondé Megbé. Si nous allons dans la violence, on va aller dans le bain de sang. Aujourd’hui, je dis qu’il faut d’abord rentrer dans la base, parler à tous nos gens. J’ai besoin de parler deux semaines à la base pour pouvoir convaincre tout le monde parce que tout le monde n’est pas du même avis que moi. Ce serait très compliqué. Je sais qu’avec ma manière de leur parler, ils ne seront pas tellement contents, mais en fin de compte, ils seront obligés de me suivre ».
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