Niger: incarcération des condamnés dans l’affaire du trafic de bébés nigérians

Dans l’affaire du trafic de bébés nigérians, au Niger, les condamnés du 13 mars 2017 ont été laissés en liberté jusqu’au mercredi 31 mai, où ils ont été convoqués à la gendarmerie pour se voir notifier leur décision d’incarcération.

Ces hommes et ces femmes sont poursuivis pour « supposition d’enfants », un délit qui consiste à s’attribuer la maternité d’un nouveau-né qui n’est pas le sien. Parmi les personnes concernées par cette condamnation figurent un ancien ministre, le chef de file de l’opposition, et leurs épouses. Condamnés à une peine d’un an, ils ont passé, mercredi 31 mai, leur première nuit en prison.

Deux mois et demi se sont écoulés entre le verdict du tribunal et l’incarcération des condamnés. Il n’y a que le présumé intermédiaire de ce trafic de bébé, condamné à cinq ans de prison, qui, lui, avait été écroué sur-le-champ. Les autres condamnés sont restés en liberté dans l’attente de la rédaction de la décision de justice les condamnant, une pratique régulière.

En début de semaine, certains condamnés avaient été prévenus qu’ils devaient se préparer à être incarcérés, ce qui a laissé le temps à quelques-unes des mères concernées de confier leurs enfants.

A l’heure qu’il est, ces femmes, dont celle d’Hama Amadou, le chef de file de l’opposition, ont été emprisonnées à Kollo et les hommes, dont l’ancien ministre Abdou Labo, ont été écroués à Saye. Ces deux villes sont situées au sud de Niamey.

Plusieurs mois à purger

Tous ont déjà effectué une partie de leur peine en préventive, mais doivent encore purger plusieurs mois. Certains avocats espéraient d’ailleurs que leur client ne retourne pas en prison et ils s’étonnent que cette incarcération débute en plein mois de ramadan, un mois de pardon et d’apaisement, rappelle Maître Hachirou, l’avocat d’Abdou Labo.

Le seul qui échappe à la prison, pour l’instant, c’est l’opposant Hama Amadou, qui est en exil en France depuis son évacuation sanitaire, il y a un peu plus d’un an. Il s’est pourvu en cassation, mais ce pourvoi n’est pas suspensif. S’il décidait de rentrer à Niamey, il serait donc, comme les autres, incarcéré, mais il n’a, pour l’instant, pas fait part de ses intentions.

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