En Afrique, l’obéissance et le respect peuvent produire des bénédictions.
Le respect des aînés, la bénédiction des jeunes. Certains jeunes s’interrogent sur leur retard, leurs conditions de vie difficiles qu’ils traversent, mais en Afrique, le respect produit des bénédictions. Quand on parle du respect, il y a la parole et les gestes.
En Afrique, tout le monde se connaît et le respect des us et coutumes fait toujours grandir ceux qui en font bon usage et leur dogme. Femmes comme garçons, chacun a un aîné, des parents plus âgés. Il faut les respecter.
François et Honorine, sont tous les deux de la même famille. François a vécu en ville, ainsi qu’Honorine qui vient souvent se ressourcer au village de temps en temps. Un weekend, les deux se retrouvent dans leur village pour des festivités marquant la fête des ignames. L’ambiance bat son plein et la joie de se retrouver est au beau fixe et ce sont les embrassades.
François ne salue pas et pourtant tout le monde sait de quelle famille il est issu. Dans cette partie africaine, il faut saluer les gens et concernant les plus âgés, le faire avec plus de politesse. Se sentant citadin, il froisse son chemin. Il a une manière désobligeante de se conduire, alors que ses parents sont du village et courtois. Mais lui seul, fait exception de cette noble tâche. François a fait de bonnes études et depuis plus de 5 ans, il ne trouve pas du travail, tous les entretiens se terminent par, on vous rappelle et après, c’est l’oubli. Il prend de l’âge et il ne travaille toujours pas à la charge de ses parents, bel homme qu’il est, il n’a aucune petite amie. Quand on lui parle, il n’écoute jamais voulant vivre comme s’il était chez les blancs, dit souvent Honorine. Toutes les remarques sur sa situation lui passent sur la peau.
Honorine après son BTS (brevet de technicien supérieur), n’a pas perdu du temps et elle a eu un travail où elle gagne bien sa vie. Cette jeune fille est vraiment respectueuse, elle ne dépasse jamais les gens sans les saluer. Quand elle a obtenu son BAC, tout le monde était heureux. A 26 ans, elle travaille et François, qui a atteint ses 33 ans, est à la traîne.
Le respect, ce n’est rien d’autres que les salutations, savoir communiquer. Ce que François trouve compliqué et qui le fatigue, ce sont ces petites choses aux énormes bénéfices.
Un fait nous a été rapporté par une jeune dame bété. Un jour, nous raconte-t-elle, un vieux assis au bord de la route et savait qu’il y avait des braqueurs qui sévissaient au beau milieu de la route. Tous ceux qui passaient sans le saluer, ne revenaient pas vivants au village. C’est ainsi qu’une femme, la cuvette sur la tête, allait dans son champ accompagnée de ses enfants. Le plus âgé de ses enfants dépasse le vieux sans le saluer et quelque temps, on entend un cri strident, il s’est fait tuer par les bandits.
La dame arrivée à son niveau, s’abaisse et salue le vieux bien bas. Le vieux lui dit de rebrousser chemin car depuis tôt le matin, les bandits sévissant sur la route sont en train de tuer tous ceux qui passent. La femme regarde ses autres fils et le plus âgé manque. Le vieux lui dit que son fils est passé et comme il ne l’a pas salué, il a entendu un cri strident et sans doute qu’il serait tombé sous le coup de ces ravisseurs. Le temps qu’elle court alerter les gens, le corps de son fils gisait inerte sur la route, tué par les bandits.
En Afrique, saluer est très important car, ce petit geste peut faire des grands gestes de bénédiction.
Il faut obéir à ses parents et les écouter si on veut vivre longtemps. François en paie le prix et Honorine en a profité pour travailler. On est pas forcément obligé d’aller le premier à l’église pour implorer tous les grands saints si, on n’est pas poli, respectueux et courtois. Même à la maison, c’est l’enfant qui obéit qui reçoit les faveurs de ses parents.
Quand on se dit africain, il faut respecter et se conduire poliment dans la société, c’est se couvrir de bénédictions.
Joël ETTIEN
